Une première participation enrichissante au Space for Planet Earth Challenge

Une première participation enrichissante au Space for Planet Earth Challenge

02 mai 2024

Environnement et énergie Numérique

Les équipes calédoniennes ont été félicitées par le membre du gouvernement pour leur participation et leur engagement.

Les équipes calédoniennes ont été félicitées par le membre du gouvernement pour leur participation et leur engagement.

La Nouvelle-Calédonie a participé pour la première fois au Space for Planet Earth Challenge 2023-2024, qui s’est terminé le 18 mars dernier. Deux équipes calédoniennes ont participé à ce concours régional soutenu par le gouvernement, visant à apporter des solutions à des problèmes environnementaux identifiés localement, en s’aidant de la télédétection.

En avril 2023, le gouvernement, représenté par Vaimu’a Muliava, membre chargé de la transition numérique et de l’innovation technologique et Georges Wapae, directeur du Numérique et de la modernisation (DINUM), s’était engagé auprès des représentants de SpaceBase Ltd, (entreprise néozélandaise à l’origine du concours) à promouvoir le Space for Planet Earth Challenge auprès des acteurs locaux, ainsi qu’à accompagner le prototypage des éventuelles solutions locales qui y seront présentées.

Un concours régional face à l’urgence du changement climatique

Pour sa troisième édition, le concours s’est ouvert aux lycéens, aux étudiants en université et aux start-ups innovantes de la Nouvelle-Calédonie. Soutenu par les agences spatiales d’Australie, de Nouvelle-Zélande et des Philippines, ce concours visait à stimuler l'innovation et à générer de nouvelles idées pour soutenir la recherche et le développement, ainsi que pour créer des produits et services innovants.

L’incubateur, financé avec l'aide de l'ambassade de France en Nouvelle-Zélande via le Fonds Pacifique, a recueilli 13 millions de francs. Il a permis aux équipes de développer leurs idées en projets concrets au cours de 20 sessions en ligne menées entre octobre 2023 et février 2024, avec des experts internationaux du domaine géospatial.

L’édition 2023-2024 s’est particulièrement concentrée sur l’identification des zones cibles d’émissions de méthane sur Terre. Le défi consistait ainsi à utiliser des données satellitaires, en combinaison avec d’autres sources de données, pour développer des méthodes scientifiques qui permettent d’identifier des petites sources d’émissions de méthane qui contribuent en grande partie au réchauffement climatique de la planète.

Un moyen notamment de démocratiser l’utilisation des données géospatiales dans l’optique d’apporter des solutions face à l’urgence climatique et de démontrer que l'espace est une source d'inspiration accessible à tous capable de stimuler l'innovation dans des domaines divers.

Spacebase Ltd a déclaré que les 13 équipes, dont EIJC et HackaBro, qui ont participé à l’incubateur ont permet de développer des méthodes pour analyser les données satellitaires et détecter les émissions de méthane. Ces méthodes ont bénéficié des données, bientôt disponibles, du satellite MethaneSAT, lancé le mois dernier.

Deux équipes calédoniennes engagées

Parmi les 114 candidatures de la région, deux équipes calédoniennes ont été sélectionnées parmi les 26 équipes admises à participer à l’incubateur, grâce à leurs idées particulièrement innovantes : l’école internationale James-Cook faisait partie des sept lycées retenus dans sa catégorie et HackaBro était l’une des 13 start-ups choisies dans la catégorie « universités/start-ups ». HackaBro s’était d’ailleurs déjà distinguée en novembre dernier en finissant second à l’Ocean Hackathon, un événement international de 48-heures non-stop durant lesquelles des entrepreneurs innovants développent des solutions technologiques pour relever les défis maritimes.

Pour HackaBro, l’idée du projet était  de détecter une source d’émissions de méthane en « remontant le temps » grâce à un algorithme de « deep learning ». Tout cela à partir d’images satellites de ces émissions de méthane. Le projet de l’équipe de l’école internationale James-Cook consistait en l’utilisation de plusieurs technologies (satellites, drones, systèmes terrestres), afin de détecter et de surveiller avec précision les émissions de méthane à l’échelle planétaire en combinant des sources différentes.

« Nous avons pu développer nos compétences et surtout avancer sur notre proposition qui est plutôt novatrice », a confié Thomas Avron de l’équipe HackaBro.

Vaimu’a Muliava a félicité les équipes locales qui ont mobilisé leur temps et mis à profit leurs talents. « L’effort contre le changement climatique doit être issu d’une collaboration entre les pays du Pacifique et aidé des technologies innovantes», a-t-il assuré. Le membre du gouvernement a également tenu à souligner que la participation de la Nouvelle-Calédonie marquait « le début de notre engagement, mais que le gouvernement continuerait de soutenir les idées et les projets innovants pour que les talents calédoniens puissent rayonner dans la région et au-delà ».

La Nouvelle-Calédonie était également engagée dans cette aventure grâce à la participation de Laurent Bui, chargé de mission de développement de l'innovation technologique à la DINUM, en tant qu’ambassadeur du spatial lors de ce challenge et de son implication dans l'ensemble des phases de jury et de sélection des participants.

Un événement d’ampleur en fin d’année

Pour s’inscrire dans la continuité de ce challenge et continuer à promouvoir la démocratisation de l’utilisation des technologies spatiales, la Nouvelle-Calédonie prévoit d’organiser son hackaton en fin d’année.

Tous les deux ans, le Centre national d'études spatiales (CNES) et l’Agence spatiale européenne (ESA) organisent un hackaton international, qui se déroule simultanément dans le monde entier. Dénommé Act In Space, ce concours rassemble pendant 24 heures des étudiants, des entrepreneurs, des développeurs et des passionnés de technologie, pour travailler sur des défis basés sur des brevets spatiaux et des données satellitaires, avec l'objectif de développer des solutions innovantes applicables dans de nombreux secteurs tels que l'environnement, la santé, l'énergie, le transport, ou encore l'agriculture.

Les gagnants des hackathons locaux ont souvent l'opportunité de participer à une finale internationale qui se déroule en France, où ils présentent leurs projets devant un jury d'experts et de potentiels investisseurs.

Lors de la remise des prix, le membre du gouvernement a également attiré l’attention sur le projet « OceanIA », qui permettra de former 1 000 jeunes aux outils de l’intelligence artificielle.

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