Dengue, soyons vigilants !

Dengue, soyons vigilants !

01 février 2019

Santé et social

L’épidémie de dengue de type 2 a été déclarée le 21 décembre 2018.

L’épidémie de dengue de type 2 a été déclarée le 21 décembre 2018.

Avec plus de vingt nouveaux cas confirmés biologiquement chaque jour, l’épidémie de dengue ne cesse de s’intensifier. Les autorités sanitaires mettent en garde les populations et en appellent à la responsabilité de tous. 

L'épidémie de dengue touche actuellement les deux tiers des communes de la Nouvelle-Calédonie, avec une prédominance des cas sur le Grand-Nouméa. Depuis sa déclaration le 21 décembre dernier, plus de 500 cas ont été recensés par la direction des Affaires sanitaires et sociales (Dass) dont 404 pour le seul mois de janvier. Une progression inquiétante d’autant que ce chiffre ne reflète pas la réalité, mais seulement les cas confirmés biologiquement, le nombre de malades étant en fait beaucoup plus important. « Cette épidémie a débuté de manière précoce, elle a au moins un mois d’avance par rapport aux autres, et avec un nombre de cas conséquent. De plus, la population est peu immunisée face au virus qui circule actuellement, de sérotype 2, dont la dernière épidémie remonte à vingt ans », indique Jean-Paul Grangeon. Le risque ? « Que cette épidémie soit importante et grave », alerte le directeur adjoint de la Dass.  

Mobilisation citoyenne

Avec des conditions météorologiques favorables aux moustiques et à l’apparition de nouveaux foyers, les Calédoniens sont donc appelés à la plus grande vigilance. Toutes les mesures de prévention nécessaires pour éviter la prolifération des moustiques et l’extension de l’épidémie doivent être observées : détruire les gîtes larvaires en éliminant tout ce qui peut recueillir de l’eau de pluie aux abords des habitations (récipients, encombrants, nettoyage des gouttières…), se protéger des piqûres en utilisant des répulsifs adaptés, consulter un médecin dès l’apparition de fièvre et de douleurs articulaires et éviter les déplacements en cas de maladie. Sur le terrain, la direction des Affaires sanitaires et sociales est pleinement mobilisée aux côtés des équipes municipales. « Tous les soirs, des agents de la Dass et des agents PPIC*, recrutés pour étoffer le dispositif, informent les habitants autour des logements des cas confirmés, distribuent des  répulsifs et dépistent d’éventuels cas secondaires. Mais l’essentiel de la lutte est avant tout une initiative citoyenne », conclut Jean-Paul Grangeon.

* Programme provincial d’insertion citoyenne

« Wolbachia » proche de l’envol

Les premiers moustiques Aedes aegypti porteurs de la bactérie Wolbachia, inoculée en laboratoire, devraient être lâchés en juillet dans tous les quartiers de Nouméa. Pour rappel, cette bactérie bloque leur capacité à transmettre des arbovirus responsables notamment de la dengue,  du chikungunya et du zika. Une fois dans la nature, ces spécimens infectés vont se reproduire avec les moustiques sauvages et "léguer" Wolbachia à leur progéniture. Après quelques mois, la majorité des insectes porteront la bactérie et la propageront d'eux-mêmes. Cette méthode est déjà appliquée à grande échelle dans plusieurs pays (Australie, Vietnam, Indonésie, etc) avec des résultats encourageants. Le projet calédonien, mené en partenariat par la Ville de Nouméa, la Dass, l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie et l’université Monash de Melbourne, suscite par conséquent de grands espoirs. « Nous sommes peut-être en train de vivre la dernière épidémie de dengue, s’enthousiasme le directeur adjoint de la Dass. Alors faisons en sorte qu’elle ne soit pas trop importante ! », insiste-t-il.

 

 

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