Exercices virtuels pour des résultats bien réels

La DSCGR qui organise un exercice opérationnel, rien d’extraordinaire jusque-là, mis à part que celui-ci est entièrement virtuel ! Sept de ses agents, formés pendant une semaine à un logiciel de simulation 3D, ont présenté le fruit de leur travail le 9 mars à Païta. En deux jours et demi, ils ont entièrement imaginé et conçu l’exercice en question. Le scénario ? Un bus scolaire transportant 45 enfants est entré en collision avec un camion-citerne rempli de carburant. Avec l’impact, celui-ci a percuté un poteau électrique mettant une ligne à terre. « Le centre de formation de la sécurité civile a déjà utilisé un outil de simulation en 2015 et 2016 dédié aux feux de forêt, rappelle le capitaine Danilo Guépy, directeur adjoint de la sécurité civile. Maintenant, nous allons pouvoir travailler sur tous les risques susceptibles d’être rencontrés en Nouvelle-Calédonie. » En effet,  le logiciel XVR, développé par une société néerlandaise, permet de créer une infinité de situations : accident de la route, explosion dans une usine, mouvement de foule, incendie en tout genre…

Exercices interservices

Joystick en main et les yeux rivés sur l’écran, les agents évoluent en réseau sur le lieu du drame. Chacun dans leur rôle, ils doivent effectuer les bons gestes et prendre les bonnes décisions sous peine de voir la situation empirer… pour de faux. « Cet outil permet de s’exercer à volonté sur des situations difficiles à organiser sur le terrain et de réaliser des exercices faisant appel à plusieurs services avec une logistique quasiment réduite à néant », commente le lieutenant-colonel Jean-Pierre Blanc de l’École d’application de sécurité civile (ECASC), établissement avec lequel la DSCGR a organisé la formation, et qui vient de signer une convention de coopération avec le gouvernement. La situation créée par les stagiaires implique effectivement de nombreux acteurs – sécurité civile, sapeurs-pompiers, forces de l’ordre, hôpitaux, Enercal… – et même un véritable pilote d’hélicoptère qui contrôle les déplacements de son engin depuis la pièce voisine.

Le scénario de la catastrophe est contrôlé en temps réel par des personnes en chair et en os.

Dans le cadre de formation ou d’entraînement, ce logiciel va permettre à la DSCGR de confronter ses équipes à des situations variées et progressives dans la difficulté. Elles vont ainsi acquérir une panoplie de réflexes et de réactions qu’elles  pourront mettre en œuvre avec un maximum d’efficacité, le moment venu. « C’est un outil très intéressant qui offre beaucoup de possibilités et qui par rapport à un exercice sur le terrain, peut toujours être perfectionné, souligne Mado Fitialeata, agent au centre opérationnel de la DSCGR. Nous sommes encore en phase de découverte. Il faudra pratiquer régulièrement pour ne pas perdre la main ! ». De même que les acteurs de la sécurité civile continueront malgré tout à s’entraîner en situation "bien réelle". 

Jean-Pierre Blanc de l’EcASC, Thomas Van’t Wout directeur commercial chez XVR et Alexandre Rossignol, chef du service formation de la DSGR ont supervisé cette première formation.