À Nouméa, un Grand Débat « sans filtre ni tabou »
Après Bourail et Koné, la troisième étape du Grand Débat post Covid-19 s’est tenue mercredi 12 août à Nouméa. Un nouveau succès pour cet événement, organisé en collaboration avec les Chambres consulaires, qui a réuni environ 150 entrepreneurs, salariés et représentants de collectivités.
En cinq rencontres dans les trois provinces, le premier Grand Débat entreprises avait attiré, entre septembre et octobre 2019, plus de 600 personnes et contribué à construire la loi du pays de soutien à la croissance de l’économie calédonienne.
Face aux impacts de la crise sanitaire, le gouvernement a souhaité renouveler l’opération. Depuis le 28 juillet, une seconde série de débats est organisée en provinces Nord et Sud – et Îles le 27 août – afin d’offrir un nouvel espace d’échange aux acteurs économiques. Objectifs, pour Christopher Gygès en charge de l’économie au gouvernement et cheville ouvrière de cette action, « mesurer les avancées depuis la loi du pays de relance adoptée en décembre 2019, évaluer les difficultés rencontrées lors de la crise et recueillir les propositions de soutien et de relance économique ».
Entre inquiétudes et espoirs
À Nouméa comme dans les autres villes, le report des charges sociales, les délais de paiement ou encore la simplification administrative ont largement alimenté les échanges. « On voit qu’il y a un socle commun d’inquiétudes et d’attentes de la part des acteurs économiques, qu’ils soient du Nord ou du Sud, analyse Christopher Gygès. Je suis très content que les gens aient pu dire ce qu’ils avaient à dire, sans filtre ni tabou. »
Des craintes ont été partagées, notamment vis-à-vis de la progression de la pandémie, en particulier chez nos voisins du Pacifique. Des secteurs en souffrance, tels que le tourisme ou le transport aérien, ont également exprimé leurs difficultés. Des sujets de fond ont été abordés, comme la réforme de la TGC, « un outil de rendement budgétaire qui doit être beaucoup plus simple, reconnaît le membre du gouvernement, et que nous modifierons progressivement ». Néanmoins, certaines filières, telles que la rénovation, qui surfe sur l’épargne constituée par certains ménages et sur le report des budgets vacances vers l’amélioration des logements, ont apporté une note d’espoir en affirmant une reprise réelle de leur activité.
Prochaines étapes
Si la formule du « circuit-court » entre administrés et responsables politiques a séduit les Calédoniens, le membre du gouvernement souhaite désormais « associer les corps intermédiaires ». « Une réelle implication des partenaires sociaux, des syndicats professionnels et de salariés est maintenant nécessaire pour affiner ensemble les mesures de relance que nous souhaitons mettre en œuvre. » Un rendez-vous qui se tiendra vendredi 21 août, à la Communauté du Pacifique (CPS), autour d’une table ronde d’une journée baptisée "Bilan et perspectives économiques et sociales".
