Afin de soutenir le Néobus et rendre possible le financement d'un projet d’intérêt général, le gouvernement va soumettre au Congrès le principe d’une augmentation de la Taxe sur les produits pétroliers (TPP) de 4 francs par litre de gazole, pour l’affecter au Syndicat mixte des transports urbains. Une décision qui ferait entrer la Nouvelle-Calédonie dans l'ère de la transition énergétique et de l'écofiscalité.
Opération phare du Plan de déplacement de l’agglomération de Nouméa (PDAN), le projet Néobus a été lancé il y a déjà cinq ans par le Syndicat mixte des transports urbains (SMTU). Objectif, faire face à l’évolution prévisible des besoins en déplacements et répondre ainsi aux défis du développement durable. Le Néobus est un dispositif de transport collectif en site propre, confortable, qui assurera à terme une desserte de proximité régulière entre le centre-ville de Nouméa et les principaux pôles de l’agglomération, en changeant en profondeur l’organisation des déplacements.
Pour garantir son efficacité, une plate-forme réservée aux transports collectifs (un site propre), et donc protégée des aléas de la circulation et de la congestion, sera aménagée sur l’essentiel de l’itinéraire. Avec des véhicules facilement accessibles aux personnes à mobilité réduite et aux poussettes d’enfants, le Néobus bénéficiera d’une plus forte fréquence de passage et l’amplitude horaire de fonctionnement sera étendue, notamment tôt le matin et tard le soir.
La phase 1 du projet concerne les 13,3 km et les 24 stations réparties le long du tracé entre le centre-ville de Nouméa et le Médipôle de Koutio, et devrait être opérationnelle à la rentrée scolaire 2019. Son investissement avoisine les 20 milliards de francs.
Le principe du pollueur-payeur
Afin d’assurer la viabilité d’un projet structurant pour le développement urbain de l’agglomération du Grand Nouméa et s’inscrivant dans le Schéma global des transports et de la mobilité de la Nouvelle-Calédonie, le gouvernement a récemment décidé de soumettre au Congrès, courant septembre, une hausse de la Taxe sur les produits pétroliers (TPP) de 4 francs par litre de gazole, qui passera ainsi de 9,7 à 13,7 francs, en vue de l’affecter au SMTU.
Cette recette fiscale pérenne devrait permettre au SMTU de pouvoir rembourser les intérêts du capital des emprunts nécessaires au financement de ce projet. Une véritable bouffée d’oxygène quand on sait que les emprunts représentent 87 % du financement de la phase 1 du Néobus.
Le principe d'une taxe sur un carburant polluant destinée à soutenir un projet de transport collectif fait ainsi entrer la Nouvelle-Calédonie dans l'ère de la transition énergétique et de l'écofiscalité. Cette mesure, qui doit rapporter quelque 850 millions de francs par an, devrait par ailleurs contribuer aux changements de comportements en incitant la population à utiliser les transports alternatifs plus respectueux de l'environnement.
Dès l’adoption de la délibération par le Congrès, le démarrage des travaux sera planifié, avec un premier tronçon à Rivière-Salée. À terme, les lignes seront composées d’un long tronc commun de la place Bir-Hakeim au Centre urbain de Koutio, et se poursuivront, l’une vers l’ouest jusqu’au Médipôle (Dumbéa), l’autre vers l’est jusqu’à Boulari (Mont-Dore).
Chiffres clés
- 2 lignes en site propre
- 24 km et 40 stations
- Véhicules de type BHNS (bus à haut niveau de service) circulant sur des voies qui leur sont réservées
- Fréquence de passage : toutes les 5 mn
- Vitesse moyenne : 25 km/h
- 25 000 voyageurs transportés par jour
- 13 pôles d'échanges à partir desquels s'articulent les autres réseaux de transports collectifs et cyclables, taxis…
- 6 parcs relais au meilleur prix pour garer sa voiture en entrée de ville (jusqu’à 1 300 places) avant de prendre le Néobus
Source : SMTU