Le littoral sous surveillance avec l’OBLIC

Le littoral sous surveillance avec l’OBLIC

03 décembre 2016

Environnement et énergie

Suivi du littoral par le service de la géologie, ici sur le site de la Roche Percée à Bourail.

Suivi du littoral par le service de la géologie, ici sur le site de la Roche Percée à Bourail.

Du 14 novembre au 8 décembre, le service de la géologie de la Nouvelle-Calédonie (SGNC) effectue une mission de suivi du littoral avec un expert des risques côtiers du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Cette campagne est organisée dans le cadre de l’Observatoire du littoral de Nouvelle-Calédonie. 

Créé en 2013, l’Observatoire du littoral de Nouvelle-Calédonie, ou OBLIC, est géré par le service de la géologie de la direction des Mines et de l’énergie (Dimenc) dont l’une des missions est l’étude des risques naturels, parmi lesquels les problématiques littorales. « L’objectif de l’observatoire est de centraliser les informations (études, rapports…) et les données qui  concernent l’environnement côtier et maritime de la Nouvelle-Calédonie, et de les mettre à disposition du public », explique Myriam Vendé-Leclerc. Ainsi, le site Internet de la Dimenc propose en téléchargement toute la documentation sur le sujet. « Et le site Georep* héberge un explorateur cartographique dédié à l’observatoire où l’on peut consulter et visualiser les données géographiques ayant trait à l’espace littoral au sens large », poursuit la géomaticienne du SGNC dont la spécialité est justement le traitement des informations spatiales.

 

L’outil cartographique de l’OBLIC.

L’outil cartographique de l’OBLIC.

 

 

Les  informations et les données présentes dans l’OBLIC intéressent un grand nombre d’acteurs : les organismes de recherche eux-mêmes producteurs de données, les bureaux d’études, les associations, mais aussi les collectivités (État, gouvernement, provinces, communes) « afin de les aider dans le cadre de la mise en place de plans de gestion de leur domaine littoral ou de la réalisation d’étude sur les risques côtiers ». Un véritable outil d’aide à la décision d’autant plus important à l’heure où l’on s’interroge sur les conséquences du changement climatique sur le devenir de ce milieu.

Sites pilotes

Le SGNC alimente l’observatoire en assurant le suivi de sites pilotes qui font l'objet d'une mission annuelle sur le terrain. Manuel Garcin, un géologue de l'unité « risque côtier et changement climatique » du Bureau métropolitain de recherches géologiques et minières, en fait partie. « Ces sites ont été identifiés en concertation avec les collectivités parce qu’ils présentent des problèmes (érosion, submersion marine…) et/ou un intérêt ou enjeu particulier (environnemental, humain ou culturel). Ils sont répartis sur l'ensemble du territoire, dont une vingtaine sur la Grande-Terre et autant sur des îlots », détaille Myriam Vendé-Leclerc. Pendant la campagne menée actuellement, l'équipe a par exemple fait des relevés à la Roche Percée à Bourail, à l'île des Pins, à Saint-Joseph et à Mouli sur Ouvéa ou encore sur la plage de Tiakan à Ponérihouen et les îlots de Poindimié en province Nord. Cette mission consiste à réaliser des observations sur les sites afin de déterminer la tendance d’évolution actuelle.

« Pour comprendre comment fonctionnent les systèmes côtiers, il faut prendre en compte tout ce qui peut agir dessus. L'observatoire traite donc aussi des données concernant le domaine maritime et des zones plus en amont comme les bassins versants qui peuvent avoir un impact. » Par ailleurs, les missions de terrain du service de la géologie dépassent la limite des sites pilotes en vue d'un autre projet : la réalisation d'une typologie du littoral calédonien (plage, mangrove, falaise, îlot...). « Ce travail doit aboutir à la réalisation d'un nouvel outil cartographique en ligne qui permettra d’identifier les zones susceptibles d’être affectées par des aléas côtiers », reprend la géomaticienne.

 

D’une année sur l’autre, les photographies témoignent de l’évolution des côtes. Ici, le site de Tewaadé à Touho.

D’une année sur l’autre, les photographies témoignent de l’évolution des côtes. Ici, le site de Tewaadé à Touho.

 

 

Mutualisation et échanges

 Le comité des utilisateurs de l’OBLIC rassemble dix-neuf membres parmi les représentants techniques des services de l’État, des collectivités publiques, des établissements et organismes publics et parapublics et des organismes de recherche. Les objectifs de ce réseau sont de favoriser le dialogue et la communication, mais aussi de coordonner et mutualiser les actions, les compétences et les ressources. Une réunion regroupant l’ensemble de ces acteurs a lieu tous les ans. Un accord de collaboration viendra bientôt officialiser ce partenariat local et formalisera les modalités de fonctionnement du réseau, mais aussi de mise à disposition et d’utilisation des données.

 

Nouveaux outils de mesures

 Dans le cadre du programme « Évolution morphologique des îlots du lagon sud calédonien : indicateur du changement climatique » ou EMIL,  de nouveaux outils de mesures tels que les levés au cadre et avec des drones sont testés sur deux îlots pilotes d’OBLIC – Larégnère et Mbé Kouen – afin de caractériser plus finement les évolutions morphologiques de ces milieux. Financé par le ministère des Outre-mer dans le cadre d’un appel à projets, le projet EMIL est mené en partenariat avec la province Sud (Denv et DFA), le BRGM, l'UNC et l’IRD.

 

* Portail de l’information géographique de la Nouvelle-Calédonie

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