L’État se mouille pour le parc
Dans le cadre de la visite officielle du président de la République, Sébastien Lecornu, secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire, était invité vendredi matin à une séquence d’échanges avec Philippe Germain, président du gouvernement, Didier Poidyaliwane, en charge de l’écologie et du développement durable, et les acteurs du monde de la mer. Thèmes abordés : le Parc naturel de la mer de Corail, mais aussi le projet TIGA. Tous deux soutenus sans réserve par l’État.
« En cinq mois, le bond en avant est significatif et l’accélération du projet tout à fait enthousiasmante », se félicite Sébastien Lecornu qui, en décembre 2017, avait accompagné le Premier ministre Édouard Philippe en Nouvelle-Calédonie. « Cela va permettre de tenir le calendrier et d’avancer assez vite. Je constate également que le discours devient très opérationnel, autour d’un plan de gestion robuste qui nourrit un niveau d’ambition prometteur. »
Pour valoriser notre espace marin, sans y porter atteinte, le président Philippe Germain entend s’appuyer sur quatre piliers : « La protection de notre biodiversité par la connaissance et donc la recherche ; l’innovation et les nouvelles technologies, pour, par exemple, optimiser les moyens d’observation et de surveillance ; le développement d’activités durables et respectueuses de l’environnement, comme la pêche responsable, le tourisme d’exception, la croisière authentique ; et enfin la promotion du parc comme modèle et vecteur d’intégration régionale et internationale en matière de préservation et de gestion durable des océans ».
Écrire les premières fiches-actions
Si Sébastien Lecornu partage complètement ces quatre orientations qu’il considère comme « des objectifs acquis », il préconise maintenant du concret. C’est-à-dire la rédaction de fiches-actions (pour lesquelles il suggère l’ingénierie de l’État), après les avoir hiérarchisées en fonction de leur faisabilité. Tout en tenant compte des niveaux d’échelle très différents entre ce qui relève de la puissance publique, des organismes de recherche publics, privés ou mixtes, et du monde entrepreneurial.
« Le Parc naturel de la mer de Corail est un joyau qui nous projette aux niveaux régional et international, mais qui nous oblige aussi à protéger ce patrimoine exceptionnel, reprend Philippe Germain. Aujourd’hui, nous faisons la démonstration que tous, société civile, autorités coutumières, acteurs économiques, ONG, instituts de recherche, services de la Nouvelle-Calédonie et de l’État travaillons ensemble pour atteindre un objectif commun : montrer que la valorisation de la biodiversité est une plus belle richesse que son exploitation traditionnelle ».
Ouverture d’un poste à plein temps à Nouméa
Pour apporter son soutien à la démarche, le secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire annonce qu’il va « muscler l’accompagnement » en ouvrant un poste à plein temps dans les bureaux nouméens de l’Agence française de la biodiversité (AFB), une sorte de chargé de mission, pour le projet du parc principalement. « Avec Nicolas Hulot, notre ambition consiste à avoir de véritables projets de démonstration de ce que nous sommes capables de faire en matière de biodiversité. Ce parc représente une belle promesse régionale et internationale. Et pour nous l’occasion de montrer des choses extrêmement concrètes. Le classement des récifs pristines du parc va dans ce sens. » Et de conclure : « Le parc aura une sacrée allure ! ».
Le projet TIGA
La Nouvelle-Calédonie est candidate depuis septembre 2017 au Programme d’investissements d’avenir sur le thème des « Territoires d’innovation de grande ambition » (TIGA). Son projet, intitulé « Le parc naturel de la mer de Corail, ou comment faire de la préservation de la biodiversité un moteur de croissance dans le Pacifique », a été conçu avec plusieurs partenaires dont le Consortium pour la recherche, l'enseignement supérieur et l'innovation en Nouvelle-Calédonie (Cresica), le cluster maritime et de l’économie numérique, l’Adecal et, bien entendu, le comité de gestion du Parc naturel de la mer de Corail. Pour Sébastien Lecornu, « Tiga n’est pas une fin en soi, mais un outil au service du Parc naturel de la mer de Corail, ainsi que l’opportunité de récupérer une méthode et des moyens financiers », tout en créant une saine émulation. Sur ce projet, il propose les services de l’État en matière d’« assistance à maîtrise d’ouvrage », pour déposer le dossier et le faire vivre derrière.