Emploi local et fonction publique
Dans le cadre de son programme de réforme de la fonction publique, le gouvernement vient d’arrêter deux projets de loi du pays. Attendu depuis plus de dix ans, le premier entérine le soutien et la promotion de l’emploi local dans les fonctions publiques de Nouvelle-Calédonie. Le second concerne l’intégration des agents contractuels. Ces deux projets majeurs devraient être transmis à l’approbation du Congrès début 2016.
Ce mardi 8 décembre, plus de cinq ans après la loi du pays du 27 juillet 2010 relative à la protection, à la promotion et au soutien de l’emploi local dans le secteur privé, le gouvernement a officiellement lancé son équivalent pour le secteur public. Deux projets de loi du pays – soutien et promotion de l’emploi local pour l’accès aux fonctions publiques de Nouvelle-Calédonie ; résorption de l’emploi précaire dans les fonctions publiques de Nouvelle-Calédonie – ont en effet été arrêtés. Les deux ont été adoptés à l'unanimité des membres de l’exécutif. Ce vote intervient après le feu vert donné par le Conseil d’État, le 26 novembre dernier. À équivalence de diplôme et de compétence, les citoyens et les personnes justifiant d'une certaine durée de résidence sur le territoire seront donc prioritaires. Fonction du niveau de qualification du poste à pourvoir, les durées (au moins dix, cinq ou trois ans, ou pas de restriction) seront synthétisées dans un tableau. À l'instar de la loi du pays portant sur l'emploi local dans le privé, une commission paritaire de l’emploi local de la fonction publique (CPELFP), constituée par les partenaires sociaux, sera créée et rendra un avis en cas de contestation sur un recrutement sur titre.
Le recrutement au sein des corps ou cadres d’emploi par voie de concours externe s’effectuera par le biais de deux concours dont la nature, le programme et les épreuves seront identiques et qui se tiendront simultanément. Le premier sera réservé aux citoyens de la Nouvelle-Calédonie et aux personnes justifiant d’une durée de résidence déterminée selon les ressources humaines locales disponibles. Le second sera ouvert à tout le monde. L’autorité compétente arrêtera le nombre total de postes à pourvoir ainsi que leur répartition entre les deux concours. La proportion du nombre total de places offertes au titre du premier concours ne pourra être inférieure à 90 % pour l’accès aux corps ou cadres d’emplois de catégorie C, à 70 % pour la catégorie B et à 50 % pour la catégorie A.
Relatif à la résorption de l’emploi précaire, l’autre projet de loi du pays arrêté le 8 décembre prévoit qu’outre les conditions nécessaires pour prétendre à une intégration, les agents contractuels devront remplir les conditions fixées par la loi du pays relative au soutien de l’emploi local. Cette intégration aura pour effet d’apporter de nouveaux cotisants à la caisse locale de retraites et d’accroître les ressources de ce régime aujourd’hui déficitaire.