Les produits à base de porc sous haute surveillance

Les produits à base de porc sous haute surveillance

14 janvier 2020

Agriculture Santé et social Sécurité et prévention

Les jouets alimentaires composés de produits porcins fabriqués dans des pays contaminés par la peste porcine sont désormais proscrits sur le Territoire.

Les jouets alimentaires composés de produits porcins fabriqués dans des pays contaminés par la peste porcine sont désormais proscrits sur le Territoire.

Le gouvernement, réuni le 14 janvier, a interdit l’importation de produits à base de porc (aliments et jouets pour animaux) en provenance de la Chine et de Hong-Kong car ils présentent un risque sanitaire élevé vis-à-vis de la peste porcine africaine.

Cette épizootie, très contagieuse et fatale pour les porcs, entraîne des pertes économiques dramatiques pour les éleveurs ainsi que des restrictions commerciales drastiques. Le virus est extrêmement résistant dans les viandes et sous-produits porcins, la maladie se transmet donc souvent en raison de leur ingestion par d’autres porcs.

L’Australie bientôt touchée ?

Loin de s’atténuer, l’épidémie en cours depuis 2017 continue de toucher de plus en plus de pays asiatiques et se rapproche  dangereusement de la Nouvelle-Calédonie. « En outre, on craint que l’Australie ne soit touchée assez rapidement, a indiqué Didier Poidyaliwane, porte-parole du gouvernement. Ce qui justifie pleinement l’interdiction de produits importés. »
De plus, du fait du statut sanitaire très favorable de la Nouvelle-Calédonie, les mesures de biosécurité au sein et entre les élevages porcins calédoniens (échanges d’animaux, circulation de véhicules et de personnes…) ne permettraient pas, aujourd’hui, de bloquer la propagation du virus s’il entrait sur le territoire. En particulier la distribution d’eaux grasses (déchets issus des restes de table) aux porcs, actuellement pratiquée par de nombreux détenteurs de ces animaux, présente un risque important et doit donc être évitée.

Aucun danger pour l’homme

Des sensibilisations auprès des éleveurs, des vétérinaires, des importateurs et des agents aux frontières ont déjà été menées en 2019 par le Service d'inspection vétérinaire alimentaire et phytosanitaire (SIVAP) et seront renouvelées cette année face à ce risque croissant. « Nous avons la chance de vivre dans un pays indemne de toute maladie, a poursuivi le membre de l’exécutif. Nous sommes globalement très bien protégés. C’est une chance qu’il faut préserver le mieux possible. »
À noter par ailleurs, que l’importation de viandes et produits porcins destinés à la consommation humaine, lorsqu’ils ne sont pas traités thermiquement, est d’ores et déjà interdite en provenance des pays contaminés depuis les années 90, et que le virus ne présente aucun danger pour l'homme.
 

État des lieux

Décrite initialement en Afrique (Kenya, 1921), la peste porcine africaine (PPA) est endémique en région sub-saharienne. Ses premières incursions en dehors de l’Afrique datent des années 60, en lien avec le développement du commerce international. En 2014, la peste porcine africaine est entrée dans l’Union européenne par la Pologne et les pays Baltes. Puis, l’infection a touché de nouveaux pays,  la Moldavie (2016), la Roumanie (2017), la  république Tchèque (2017) et, plus récemment, la Hongrie (avril 2018) et la Belgique (septembre 2018). Le continent asiatique est atteint en août 2018 avec la Chine, la Mongolie en janvier 2019, Taiwan et le Vietnam en février 2019.