Les « passeurs de mémoire » récompensés
Mercredi 19 septembre, les lauréats académiques du concours national de la résistance et de la déportation ont été mis à l’honneur. La cérémonie s’est déroulée à l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre de Nouvelle-Calédonie (ONACVG-NC), en présence d’Hélène Iékawé, membre du gouvernement en charge de l’enseignement, et de Thierry Mabru, secrétaire général du vice-rectorat.
La date a été retenue pour sa symbolique. Le 19 septembre 1940, la Nouvelle-Calédonie a en effet rejoint les rangs de la France Libre. Soixante-dix-huit ans plus tard, de jeunes Calédoniens ont été mis à l’honneur lors d’une cérémonie organisée dans les locaux de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre de Nouvelle-Calédonie (ONACVG-NC), en présence du délégué calédonien de la Fondation de la France Libre. Une lycéenne et quinze collégiens sont les lauréats académiques du concours national de la résistance et de la déportation 2018. Ce concours, créé en 1961, avait cette année pour thème : « S’engager pour libérer la France ».
Récompensée à Paris
Trois classes de 1re L du lycée Lapérouse, soit 88 élèves, ont disserté fin mai pendant trois heures sur ce thème, avec pour consigne : « Montrez la diversité des engagements pour libérer la France. Vous vous appuierez plus particulièrement sur l’engagement des Néo-Calédoniens. » C’est Aina Chantereau qui a été sélectionnée, fin juin, par le jury académique pour représenter la Nouvelle-Calédonie. Sa copie a été envoyée à Paris, où une cérémonie présidée par le ministre de l'Éducation nationale et le ministre de la Défense et des anciens combattants, ou leurs représentants, réunira tous les lauréats. Une autre lycéenne, Clémence Jeulain, a bénéficié d’un « prix spécial du jury » pour récompenser un travail jugé d’égale qualité.
Quinze élèves de 3e du collège de Dumbéa-sur-Mer ont également participé au concours, dans la catégorie « travail collectif », sur le même thème. Leurs recherches, dans le cadre d’un atelier dédié, les ont amenés à produire un livret illustré de photos d’archives sur le combat pour la France Libre du Calédonien Jean Tranape. Leur travail a également été récompensé.
« Ne pas se laisser aller aux extrêmes »
Hélène Iékawé, membre du gouvernement en charge de l’enseignement et « passionnée d’histoire », a remercié les lauréats mais aussi les enseignants présents pour leur « implication dans ce travail de mémoire », invoquant le souvenir des « Calédoniens engagés au côté de la France Libre contre le nazisme ». « Particulièrement touchée par cette partie de l’histoire », elle a également adressé aux jeunes un message : « En cette année particulière, celle du référendum, il faut garder raison et ne pas se laisser aller aux extrêmes. »
Thierry Mabru, secrétaire général du vice-rectorat, a évoqué dans son discours, « ces jeunes qui sont entrés en résistance pour refuser la défaite et libérer la France », ces « vies sacrifiées que ce concours contribue à valoriser », saluant « les enseignants qui s’engagent tous les jours pour faire briller les valeurs de la République ».
Recevant leur prix des mains du fils de Jean Tranape et des représentants de la Fondation de la France Libre et du Souvenir Français, les jeunes ont témoigné de leur « fierté » et de l’« honneur » qui leur était fait.
