Comment prévenir le risque routier
Comment prévenir le risque routier
24 août 2016
Organisées par la direction du Travail et de l’emploi de la Nouvelle-Calédonie (DTE) et la Cafat, les matinées de la prévention s’adressent aux entreprises. Ce mois-ci, elles étaient consacrées à la prévention du risque routier.
Comment parler de prévention du risque routier sans évoquer l'alcool et le cannabis ? Comment analyser et prévenir ce risque routier ? Comment transcrire sa prévention dans le dossier d'évaluation des risques ? Comment doter l'entreprise d'une réglementation en la matière incluant contrôles et sanctions ?
Ces différentes questions figuraient à l’ordre du jour des deux matinées de la prévention organisées ces mercredi 24 août à Nouméa et jeudi 25 août à Bourail sous un format conférence/débat animée par Philippe Di Maggio, chef du service prévention des risques professionnels à la DTE, et Laurent Grave, technicien de prévention à la Cafat.
Les accidents de la route constituent la première cause d'accidents mortels au travail en Nouvelle-Calédonie. Notre pays compte 20,7 accidents mortels pour 100 000 habitants, ce qui le place au 22e rang mondial, devant le Burundi et la Malaisie. Au-delà des drames humains que ces accidents engendrent, le coût pour le pays est considérable : plus de 10 milliards de francs consacrés chaque année à la réparation des accidents de la route.
Provoquer une prise de conscience
Pour le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, la prévention du risque routier, au-delà d'être une obligation réglementaire dans le cadre de l'évaluation des risques professionnels (EVRP), représente également un outil efficace pour faire changer les comportements. « Indépendamment des dispositions techniques, des informations communiquées, l’objectif de ces matinées de la prévention est de délivrer le message selon lequel l’entreprise est une formidable porte d’entrée pour sensibiliser les automobilistes, confirme Philippe Di Maggio. Nous aimerions également provoquer une prise de conscience, car l’entreprise a un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre l’insécurité routière. Les conducteurs de la semaine sont les mêmes que ceux du week-end. De plus, l’entreprise a la possibilité de fixer les règles et dispose d’un pouvoir de sanction en cas de manquement à ces règles. L’objectif final étant de faire des salariés des conducteurs responsables ».
Pedro en action
Depuis quelques années, des entreprises calédoniennes utilisent le logiciel Pedro (Plan d’évaluation et d’action des risques routiers). « Il s’agit d’une application, gratuite, susceptible d’aider les responsables Hygiène-Sécurité-Environnement à mesurer l’exposition au risque routier professionnel à la fois pour la “mission” et le “trajet ou domicile/travail”, et à construire un plan d’action, explique Philippe Di Maggio. Il donne des indications et permet de mener un raisonnement, une analyse, mais ne fait pas un vrai travail d’évaluation ».
Des conférences gratuites chaque mois
Organisées par la Direction du travail et de l’emploi (DTE), conjointement avec la Cafat, à l’attention des entreprises, les matinées de la prévention sont des conférences gratuites sur la sécurité et la protection de la santé dans les milieux professionnels, ayant pour objectif d’informer sur la règlementation, la technique et la méthodologie d’action. L’affluence varie en fonction des thématiques abordées. Celle sur les risques psychosociaux, en juin, avait fait salle comble. À Nouméa, la matinée de la prévention du mois d’août n’aura pas attiré les foules. Une quarantaine de personnes à peine. Selon Philippe Di Maggio, « le risque routier ne fait pas recette ». Les prochaines matinées, consacrées à la sécurité et à la protection de la santé sur les chantiers du BTP, se tiendront les 21 et 22 septembre.