Houaïlou : le gouvernement prend la mesure du désastre

Houaïlou : le gouvernement prend la mesure du désastre

24 novembre 2016

Sécurité et prévention

Philippe Germain à Houaïlou le 23 novembre tôt le matin.

Philippe Germain à Houaïlou le 23 novembre tôt le matin.

Le président du gouvernement Philippe Germain et Valentine Eurisouké, membre du gouvernement et ancienne maire de la commune, étaient aux côtés des sinistrés de Houaïlou ce mercredi.

Cinq personnes décédées, trois disparus et huit blessés. Le bilan – provisoire au 23 novembre – est très lourd pour Houaïlou, la commune la plus touchée par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la Nouvelle-Calédonie. Deux importants glissements de terrain, dans les tribus de Ouakaya et de Gouareu, ont emporté plusieurs habitations. Le président du gouvernement, accompagné de Valentine Eurisouké, du député de la seconde circonscription Philippe Gomès, du 2e vice-président de la province Nord, Victor Tutugoro, et de Jean-Pierre Djaïwé, directeur de cabinet de Paul Néaoutyine, se sont rendus sur place. « Notre premier message était d’adresser nos condoléances aux familles des victimes et d’apporter tout notre soutien à la population, mais aussi aux équipes de sauveteurs », a indiqué Philippe Germain. L’État et le gouvernement ont mobilisé leurs dispositifs de secours dès que possible sur le terrain. Plus de cinquante personnes – agents de la Sécurité civile, militaires des Forces armées de Nouvelle-Calédonie et une unité cynophile de la Gendarmerie nationale – travaillent sans relâche pour porter secours aux personnes, rechercher les disparus et mettre en sécurité la population dans des conditions très difficiles.

 

Dès leur retour de Houaïlou, le président, la membre du gouvernement et le directeur de la Sécurité civile et de la gestion des risques ont tenu un point de presse sur la situation au 23 novembre.

Dès leur retour de Houaïlou, le président, la membre du gouvernement et le directeur de la Sécurité civile et de la gestion des risques ont tenu un point de presse sur la situation au 23 novembre.

 

 

Fonds d'indemnisation national

Après une réunion de travail avec le maire Pascal Sawa et les chefs des différentes unités de secours, les élus se sont dirigés vers les tribus endeuillées. Le président du gouvernement a tenu à rendre hommage à leurs habitants : « Les personnes que nous avons rencontrées sont extrêmement choquées, mais toutes font preuve d’une grande dignité et sont très solidaires entre elles. » La tâche est désormais d’acheminer les produits de première nécessité, avec notamment l’aide de la Croix-Rouge qui a installé une unité de potabilisation de l’eau, de rouvrir les routes et de remettre en état les différents réseaux d’électricité, d’eau et de téléphone avec le concours des équipes compétentes. « Sur place, nous souhaitions également constater l’ampleur des dégâts pour apporter les moyens nécessaires à la commune qui doit se reconstruire. » La Nouvelle-Calédonie débloquera une aide exceptionnelle, tandis qu’une éventuelle intervention du Fonds Nickel sous la forme de chantiers curatifs sera examinée avec la Dimenc*. Par ailleurs, une demande a d'ores et déjà été adressée à la ministre des Outre-mer Éricka Bareigts afin que l'état de catastrophe naturelle soit déclaré et que les communes sinistrées puissent bénéficier du fonds national d'indemnisation ad hoc.

 

Le temps des constats

Après la période de deuil et de recueillement, viendra le temps des constats et des mesures à prendre pour que de tels drames ne se reproduisent plus. « Il a été convenu avec la mairie de lancer une étude de risques sur les deux tribus, ainsi que sur d’autres secteurs », a indiqué le président du gouvernement. De même, à la demande de la population, une étude sera menée sur le barrage de la Néaoua afin de lever le doute quant au rôle des lâchers d'eau en cas de fortes pluies. « Houaïlou a déjà connu deux importants événements climatiques en 2008 et en 2011, a rappelé Valentine Eurisouké, maire de la commune à l’époque, mais celui qui s’est produit ces jours-ci est beaucoup plus important et a entraîné des victimes. » D'où une des solutions envisagées qui serait de déplacer les familles installées dans les périmètres les plus risqués. Pour cela, la Nouvelle-Calédonie est prête à étudier la possibilité de mettre du foncier à disposition de la commune.

* Direction de l’Industrie, des mines et de l’énergie

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