Hommage à un géomètre calédonien disparu avec La Monique
Une cérémonie commémorative a été organisée le lundi 28 août dans les locaux de la direction des Infrastructures, de la topographie et des transports terrestres (DITTT), en hommage à Robert Parazols, jeune géomètre du service topographique de la Nouvelle-Calédonie, disparu en 1953 dans le naufrage de La Monique.
C’est un moment de vive émotion qu’ont vécu les proches de Robert Parazols à l’occasion de la cérémonie organisée le lundi 28 août, jour où il aurait dû fêter ses 94 ans. Le bâtiment B, accueillant le service topographique de la DITTT à la Vallée-du-Tir, porte désormais le nom de ce jeune géomètre calédonien disparu en mission lors du naufrage du caboteur La Monique, le 31 juillet 1953.
« C’est émouvant. D’autant plus que c’est le jour de l’anniversaire de mon frère, a confié Marie-Danielle Parazols, la petite sœur de Robert. J’avais 10 ans de différence avec lui. On ne s’est pas beaucoup connus mais on s’aimait beaucoup. Malgré le chagrin, cela fait chaud au cœur de voir autant de personnes lui rendre hommage ».
Gilbert Tyuienon, membre du gouvernement chargé des transports, les responsables et des agents de la DITTT et les représentants de l’association La Monique, étaient également présents lors du dévoilement de la plaque commémorative installée pour l’occasion.
Une affiche, retraçant la vie de Robert Parazols, ainsi qu’une vitrine exposant des équipements d’époque utilisés par le service topographique ont aussi été présentées. Elles sont désormais visibles dans l’espace du service réservé à l’attente du public.
Robert « Bobby » Parazols
Né à Nouméa le 28 août 1929, Robert Parazols (surnommé Bobby) est le deuxième enfant et seul garçon d’une fratrie de six. En 1947, après son brevet élémentaire obtenu au collège La Pérouse, il sollicite et obtient un emploi d’élève géomètre au service topographique. L’année suivante, il réussit le concours de géomètre stagiaire puis, il est titularisé dès 1950. Âgé de 24 ans, c’est en tant que géomètre de deuxième classe qu’il se rend à Lifou, détaché auprès de la mission de l’Institut géographique national (IGN).
Embarquement sur La Monique
Le 13 ou le 14 mai 1953, le pick-up Willys 5266 du service topographique de la Nouvelle-Calédonie, débarque du caboteur La Monique, à Xepenehe (Lifou) avec le chef de mission IGN, l’ingénieur en chef géographe Traizet et Robert Parazols. Ce dernier, resté seul à Lifou pour terminer les relevés, embarque sur La Monique le 30 juillet suivant, pour un retour sur Nouméa via Tadine (Maré). Les carnets des mesures géodésiques réalisées à Lifou font également partie du voyage. Le lendemain, dans la nuit, l’embarcation et ses 126 passagers disparaissent, entre Tadine et Nouméa.
La mission IGN
Cette mission est lancée en 1951 par la construction et les observations du premier réseau géodésique de Nouvelle-Calédonie. Ces travaux, associés à des prises de vues aériennes réalisées en 1954, vont permettre de réaliser la carte topographique au 1/50 000° et les cartes dérivées au 1/200 000° puis 1/500 000° de la Nouvelle-Calédonie. Plusieurs géomètres du service topographique ont été mobilisés pour contribuer aux travaux de terrain et participer au bon déroulement de la mission.
À propos de Robert Parazols, le directeur de l’IGN écrira le 20 janvier 1954 dans son courrier de remerciement au Gouverneur de l’époque, qu’il « a laissé parmi les membres de la mission géographique de l’IGN le souvenir d’un garçon charmant, compagnon de travail intelligent, actif et fidèle dont ils appréciaient l’amabilité et l’inaltérable bonne humeur ».
