La vaccination anti-HPV désormais ouverte aux garçons

La vaccination anti-HPV désormais ouverte aux garçons

30 août 2023

Santé et social Éducation et formation

Le lancement de la campagne a été annoncé lors d’une conférence de presse qui s’est tenue au collège de Normandie.

Le lancement de la campagne a été annoncé lors d’une conférence de presse qui s’est tenue au collège de Normandie.

Sous l’impulsion du gouvernement, représenté par sa vice-présidente chargée des questions relatives à la santé scolaire et à la santé au féminin, de l’agence sanitaire et sociale (ASSNC), en partenariat avec les enseignements public et privé, la campagne de vaccination anti-HPV (infection à papillomavirus humain) va débuter le lundi 25 septembre prochain au sein des collèges. Nouveauté cette année : elle est également ouverte aux garçons.

La lutte contre le HPV est l’affaire de tous. Depuis 2015, l’ASSNC organise des campagnes de vaccination anti-HPV à destination des jeunes filles au collège. Près de 7 730 collégiennes ont ainsi été vaccinées dans le cadre de ces campagnes en milieu scolaire.

Conformément aux recommandations de la Haute autorité de santé, le gouvernement a souhaité étendre cette vaccination aux garçons.

« Lorsque cette campagne n’était ouverte qu’aux filles, le message de prévention concernait surtout le cancer du col de l’utérus, puisque ce vaccin protège à terme 80 % contre ce type de cancer, a indiqué Isabelle Champmoreau. Les dernières études médicales ont montré qu’il était nécessaire de le proposer aussi aux garçons, car d’autres types de cancers, comme celui de la gorge ou certains cancers des parties intimes, peuvent être liés à ce virus. »

Par une délibération du Congrès en 2022, cette vaccination est rendue « universelle de 9 à 14 ans », donc accessible gratuitement et fortement recommandée aux garçons en Nouvelle-Calédonie. Elle est également soumise à autorisation parentale. « Ce sont deux points très importants lorsque l’on aborde le sujet de la vaccination », a ajouté la vice-présidente du gouvernement.

Ainsi, dès le 25 septembre 2023, les garçons nés en 2011 seront intégrés à la campagne territoriale de vaccination anti-HPV en milieu scolaire. Cette campagne est coordonnée par l’ASSNC, en partenariat avec les provinces, le vice-rectorat, et les réseaux d’enseignement privé.

« Le vaccin proposé nous présente les meilleures garanties de sécurité, a expliqué Viviane Roesch, responsable du programme des cancers féminins à l’ASSNC. Il est commercialisé depuis plus de 20 ans, plus de 500 millions de doses ont déjà été délivrées dans le monde et nous avons un très bon recul dessus ».

Le HPV, un virus répandu

La contamination par le papillomavirus est l’une des infections sexuellement transmissibles les plus répandues chez les femmes comme chez les hommes.

Les études estiment que plus de 80 % de la population sexuellement active est en contact avec ce virus au cours de sa vie sexuelle. Le plus souvent, le virus disparait naturellement. Cependant dans 10 % des cas, le virus s’installe durablement sur la peau et les muqueuses.

Dans les cas les plus graves, la persistance du virus entraine des cancers. En particulier, le HPV est responsable de 99 % des cancers du col de l’utérus. Les hommes sont aussi concernés : un cancer sur quatre dû aux HPV touche les hommes. Les cancers masculins déclenchés par le HPV peuvent se localiser sur le pénis, l’anus, l’oropharynx et les voies aériennes digestives supérieures. Les HPV sont responsables de la moitié des cancers de la gorge, et peuvent se déclencher chez des individus jeunes y compris avec une bonne hygiène de vie (c’est-à-dire en l’absence de tabagisme, de consommation d’alcool...).

Les cancers ORL ne sont pas dépistés de façon routinière. Souvent, ils ne sont diagnostiqués qu’à partir de la survenue de symptômes, donc à un stade avancé. Dans les cas moins graves, ce virus peut provoquer des verrues génitales (ou condylomes), petites excroissances qui peuvent être douloureuses et associées à des démangeaisons ou des saignements. Tout comme les femmes, les hommes sont porteurs du virus HPV et peuvent également développer des condylomes génitaux.

Enfin, le risque d’accoucher prématurément est accru pour les femmes porteuses du HPV. D’autre part, certains cas de contamination du bébé ont été déclarés à la suite d’un accouchement pour des femmes porteuses de condylomes, avec apparition de verrues dans la bouche du nourrisson.