La dépression post-partum
Certaines personnes rencontrent des difficultés pour exprimer leurs émotions négatives à leur entourage. La culpabilité des mères et des pères ou la peur d‘être jugés prennent souvent le dessus. La dépression post-partum est une maladie qui est reconnue.
Elle est différente du « baby blues » qui est passager. La dépression post-partum peut survenir pendant toute la première année après la naissance et ses symptômes sont bien connus.
Il est conseillé à toute personne qui ressent au moins l’un des symptômes de dépression post-partum de consulter le professionnel de santé avec qui elle se sent en confiance (médecin, sage femme, infirmière puéricultrice, psychologue…) qui saura l’écouter et l’aider. Ces difficultés peuvent par exemple être évoquées pendant l’entretien postnatal précoce (voir dans les onglets ci-dessous).
Qu’est ce que le post-partum?
On considère que la période post-partum ou post natale dure six à huit semaines après l'accouchement. Pendant cette période, la femme qui vient d’accoucher subit des changement hormonaux importants (variation du taux de progestérone) qui peuvent entrainer des difficultés à dormir, des changements d’humeur et des pleurs. D’après l’enquête périnatale réalisée en métropole en 2021, 17% des mères sont touchées par une dépression post-partum deux mois après l’accouchement1.
1https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/enquete-nationale-...
Baby blues ou dépression?
Le baby blues apparaît généralement entre la naissance et le cinquième jour après l’accouchement et peut durer jusqu’à quinze jours. Le baby blues est très fréquent puisqu’on considère que plus de la moitié des femmes qui ont accouché vivent cet état de dépression passager2. Ainsi, il est fréquent pour la maman à la maternité ou au retour à la maison d’avoir des sautes d’humeur, de sentir dépassée, irritable, de pleurer et de sentir anxieuse. Le baby blues se résout naturellement au bout de quelques jours avec du repos et le soutien de l’entourage.
2https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/grossesse-sante-psychique/baby-...
Et les conjoints dans tout ça ?
Les conjoint(e)s des mamans qui viennent d’accoucher subissent eux aussi des bouleversements et peuvent eux/elles aussi ressentir des émotions négatives (tristesse, colère). Il/elles se posent des questions nouvelles pour eux : Que puis-je faire pour soutenir ma conjointe ? Quels changements cela va avoir dans notre vie ? Comment vais-je assumer ce nouveau rôle ? De quoi ce bébé a besoin ? Ils/elles peuvent se sentir stressé(e)s, parfois dépassé(e) ou déprimé(e). On parle alors de dépression post-partum paternelle ou du conjoint.
Quelles sont les causes de la dépression post-partum ?
Plusieurs facteurs favorisent l’apparition de la dépression post-partum, les connaître permet de prévenir son apparition ou de mieux identifier que la maladie s’est installée. La première notion à retenir est qu’il n’y a aucune responsabilité ou culpabilité à avoir lorsque l’on souffre de dépression post partum. Cette maladie s’installe en lien avec une naissance et la femme et/ou son conjoint la subit physiquement et psychologiquement.
Les facteurs qui peuvent favoriser la dépression post-partum sont :
- Liés au contexte de vie : être isolé(e) de sa famille ou socialement, manquer de soutien, être ou avoir été victime de violences physiques ou psychologiques, notamment pendant sa grossesse, avoir des conditions de vie difficiles, vivre dans la précarité
- Liés à l’état mental de la mère : avoir déjà eu des problèmes de santé mentale, y compris pendant la grossesse, avoir déjà vécu une dépression post-partum
- Liés à la grossesse ou à l’accouchement3: avoir vécu un traumatisme pendant l’accouchement, avoir vécu une fausse couche, une interruption de grossesse, un accouchement prématuré, une grossesse à risques ou le deuil d’un enfant
3https://www.parents.fr/accouchement/accoucher/le-deroulement-de-l-accouc...
Quand s'inquiéter ?
La dépression post-partum n’est pas un simple sentiment de tristesse. Lorsque les signes de mal-être persistent au-delà de 14 jours, se multiplient, augmentent et deviennent intenses ou fréquents, il est très important de consulter un professionnel de santé.
Les personnes qui souffrent de dépression post-partum peuvent rencontrer l’une ou plusieurs des situations ci-dessous en même temps ou séparément:
- Changement des émotions : se sentir triste ou d’humeur dépressive, inquiet(ète), angoissé(e), fatiguée ou avoir moins d’énergie, pleurer souvent
- Changement des pensées : se sentir incapable d’apprécier les choses auxquelles on prend plaisir en temps normal, douter de soi même
- Changement des relations : s’isoler de son entourage, avoir des difficultés à ressentir un lien avec son bébé, se sentir détaché(e) de lui, avoir peur de faire du mal à son bébé ou à soi même
- Changement des comportements : avoir du mal à dormir, même lorsque le bébé dort, avoir moins d’appétit, avoir une baisse de la concentration ou de l’attention
- Ressentir des douleurs physiques inexpliquées
- Avoir des idées noires, penser au suicide
Que faire ?
La dépression post-partum se soigne très bien, avec un accompagnement permettant à la personne de repérer les facteurs de stress et les stratégies qu'elle peut mettre en place pour aller mieux. Certains médicaments peuvent être pris, même en cas d’allaitement, pour soulager les symptômes de la dépression post-partum.
Il est ainsi conseillé de :
- Parlez à votre conjoint et à votre entourage. Juste après avoir eu un enfant, il est parfois nécessaire de demander de l’aide. Votre famille et vos amis comprendront que vous avez besoin de vous reposer et de manger équilibré pour être en forme et vous occuper de votre bébé. Ils pourront vous aider à avoir un temps “pour vous” et garderont votre bébé en sécurité pour vous permettre de prendre soin de vous.
- Contactez le professionnel de santé avec qui vous vous sentez en confiance: votre médecin, votre sage femme, l’infirmière puériculrice qui suit votre bébé, un psychologue…. Ils vous écouteront et sauront vous conseiller et vous orienter vers un professionnel spécialisé si besoin.
- Ne restez pas seul(e) avec votre bébé si vous pensez que la situation peut devenir dangereuse pour vous ou votre bébé. Appelez une personne de confiance ou présentez-vous au service de soins le plus proche (cela peut être une pharmacie, un cabinet médical, un dispensaire).
Pour savoir où j’en suis, je remplis le questionnaire d’autodiagnostic de la dépression post-partum en téléchargeant l’application 1000 premiers jours
En parler pendant l'entretien postnatal précoce
C’est un rendez vous individuel avec une sage femme qui est pris en charge par la CAFAT. Cet entretien est proposé entre le premier et le deuxième mois après l’accouchement. Son objectif est de repérer les premiers signes de la dépression post-partum, d’identifier d’éventuels facteurs de risques qui exposent les parents à cette dépression (isolement, événement stressant…) et d'évaluer les éventuels besoins de la femme ou du conjoint en termes d'accompagnement. Le professionnel de santé peut proposer un deuxième entretien jusqu’à deux mois et demi après l’accouchement afin de continuer l’accompagnement s’il le juge nécessaire ou à la demande du ou des parents.
Où trouver des informations ?
Le livret de parentalité est un véritable outil de prévention pour les “1000 premiers jours de vie”, qui vous permettra de trouver des informations utiles pendant et après la grossesse. Il vous est donné par le professionnel de santé qui suit votre grossesse. Il remplace le carnet de maternité qui a été créé en 2015 par le réseau périnatalité “Naître en NC”. C’est également un outil de coordination interprofessionnelle pour le suivi de grossesse.
Nouveauté: Ce livret contient les bordereaux à renseigner et signer lors des consultations médicales pour que les familles puissent prétendre au versement des allocations pré et postnatales.
Ce livret est déployé par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie avec le soutien du haut commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie et en partenariat avec le réseau périnatalité “Naître en NC”, la CAFAT et un grand nombre de contributeurs professionnels de la santé et de la petite enfance.