Un appel à projets pour développer des filières innovantes et durables

Dans le cadre de la réforme du secteur du bâtiment, le développement de filières de production de matériaux bio et géo-sourcés fait partie des pistes à explorer pour s’inscrire dans une démarche de construction durable. C’est dans ce contexte que la Nouvelle-Calédonie a répondu à l’appel à projets lancé par l’ADEME, intitulé « Soutien à l’innovation des matériaux biosourcés et géosourcés », qui s’inscrit dans le programme France 2030.

Afin de présenter les trois projets retenus et d’échanger sur les possibilités de création de filières innovantes, Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement chargé de la construction, a convié mardi 4 juillet  des représentants des collectivités (direction des Affaires économiques, Aviation civile, provinces et mairies), de l’Agence rurale et de l’ADEME.

Un travailler en synergie indispensable

Le membre du gouvernement a souligné l’importance d’aborder ce sujet avec « une approche systémique et partagée pour une meilleure interopérabilité », mais aussi de « travailler en étroite collaboration avec l’écosystème ultramarin ».

La réussite de tels projets implique une chaine d’acteurs qui doivent œuvrer de manière coordonnée, depuis les filières agricoles pour la production par exemple, puis de transformation, de contrôle, de stockage, distribution et vente. Dans le même temps, des formations visant à accompagner les montées en compétences doivent être réalisée sur l’ensemble de la chaîne. Enfin une sensibilisation des Calédoniens, qui seront les clients finaux de ces matériaux doit être organisée afin favoriser l’émergence de filières économiquement viables.

Il s’agit de travailler en complément les uns des autres, sur l’ensemble de la chaîne de valeur, chacun apportant sa contribution dans son périmètre.

Le membre du gouvernement a souligné l’importance d’aborder ce sujet avec « une approche systémique et partagée ».

Djamil Abdelaziz, directeur du projet « Référentiel de la Construction de la Nouvelle Calédonie (RCNC) » à la direction des Achats, du patrimoine et des moyens (DAPM) a sollicité les avis de l’ensemble des participants sur cette proposition de coordination à mettre en œuvre.

Cette proposition a reçu un retour favorable de l’ensemble des parties représentées, qui ont toutes exprimée leur implication dans cette démarche vers la transition environnementale du secteur de la construction. L’ensemble des participants a par ailleurs salué cette initiative de coordination et de synergie entre l’ensemble des acteurs.

« Cette démarche n’est pas spécifique à la Nouvelle-Calédonie », comme l’a exprimé Djamil Abdelaziz, mais répond à « une prise de conscience mondiale qui offre à notre pays des possibilités d’échanges d’expériences et de partenariats à plusieurs niveaux ».

Trois appels à projets ont ainsi été présentés lors de cette réunion. Ils s’inscrivent en ce sens en proposant des matériaux communs à trois territoires d’Outre-mer partenaires (Réunion, Guadeloupe, Guyane) :

1.  insertion d'une fibre tropicale dans la brique de terre compressée ;
2.  béton de chanvre « géostructuré » à l’aide de scories de nickel ;
3.  développement du bambou - Habitat eco-tropical.

D’autres projets se dessinent avec Fidji et le Vietnam, par exemple sur la normalisation du bambou destiné à la construction.