Un fonds pour améliorer la qualité de la construction en Nouvelle-Calédonie

Un fonds pour améliorer la qualité de la construction en Nouvelle-Calédonie

13 mars 2025

Aménagement du territoire

Le premier comité de gestion s'est déroulé le 13 mars 2025 dans les locaux de la direction des Achats, du patrimoine et des moyens (DAPM).

Le premier comité de gestion s'est déroulé le 13 mars 2025 dans les locaux de la direction des Achats, du patrimoine et des moyens (DAPM).

Petelo Sao, membre du gouvernement chargé de la construction, a présidé jeudi 13 mars, le premier comité de gestion du fonds pour l’amélioration et le développement de la qualité de la construction en Nouvelle-Calédonie. Objectif de ce comité : acter le financement et le soutien des projets, des actions et des mesures visant à améliorer la qualité, la performance et la sinistralité de la construction, par le cofinancement des initiatives conformes au référentiel de la construction (RCNC).

Un fonds pour une construction de qualité

Le fonds pour l’amélioration et le développement de la qualité de la construction en Nouvelle-Calédonie a été créé en 2022 par une loi du pays. Il est alimenté par une part du produit de la taxe sur les conventions d’assurances.

Ce fonds a pour objectif :

  • de cofinancer des actions portées par des personnes morales publiques ou privées, entrant dans le cadre du RCNC ;
  • d’apporter un soutien financier à tout projet ou toute mesure qui contribue à l’amélioration de la qualité et de la performance de la construction et à la réduction de la sinistralité ;
  • d’aider au financement des ressources humaines nécessaires au pilotage et à l’évaluation de ces actions, projets ou mesures.

 

« Nous voulons, au travers de ce fonds, permettre à des acteurs locaux qui ont de nouveaux procédés de se développer, mais surtout de valoriser des matériaux nouveaux afin d’améliorer la construction en Nouvelle-Calédonie, a indiqué le membre du gouvernement Petelo Sao. Je pense par exemple à la valorisation de certains déchets comme la scorie, à la fabrication de briques en terre crue, ou encore à la structuration de la filière bambou ».

Il est géré par un comité de gestion chargé de rendre les avis sur les demandes de financement.

Le comité est composé comme suit :

  • un président (le membre du gouvernement chargé du secteur de la construction);
  • le président du comité technique d’évaluation du RCNC ;
  • trois membres issus du comité technique d’évaluation du RCNC et leurs suppléants (FCBTP, COSODA, FEINC, CPME, bailleurs sociaux, Ordre des architectes) ;
  • deux personnes qualifiées issues du secteur privé, reconnues en raison de leur indépendance et de leur connaissance du secteur de la construction (désignées par arrêté du gouvernement).

 

« La composition de ce comité nous permet d’éviter de prendre des décisions hors-sol. Il est essentiel de se concerter avec les professionnels de la construction pour que les projets soutenus soient viables sur le long terme », a insisté Petelo Sao.

Une sélection rigoureuse

Les demandes de financement sont déposées via un formulaire en ligne, avec des justificatifs obligatoire à fournir. Les dossiers complets font l’objet d’un rapport de présentation rédigé par le service instructeur, avant d’être soumis au comité de gestion du fonds. Si ce dernier émet un avis favorable, un projet d’arrêté de subvention est transmis au gouvernement.

Pour recevoir un avis favorable, le projet doit attester de la présence de cofinanceurs (avec le détail de la part de chacun dans le financement global), doit représenter un intérêt pour le développement de la qualité de la construction en Nouvelle-Calédonie. Il également bénéficier à l'intérêt général et ne pas créer de distorsion de concurrence.

Sont éligibles :

  • les actions de formation ou de montée en compétence des constructeurs
  • l’accompagnement technique au développement d’une filière de laboratoire d’essais
  • l’accompagnement technique en vue de satisfaire aux exigences d’agrément de matériaux
  • l’accompagnement technique à la mise en place de filières de matériaux biosourcés et géosourcés
  • l’accompagnement technique à la mise en place de filières d'économie circulaire
  • l’accompagnement technique à la décarbonation du secteur du BTP
  • les projets de recherche et de développement de solutions de construction innovantes
  • les actions visant à réduire les effets de la sinistralité de la construction
  • les actions favorisant la maîtrise des coûts de construction
  • les actions de sensibilisation sur les enjeux de la construction durable ultramarine
  • les manifestations ou événement assurant la promotion du RCNC
  • les actions liées au développement régional, national et ultramarin du RCNC
  • les autres projets ou actions permettant de contribuer à l’amélioration de la qualité et de la performance de la construction

 

« Cette toute première réunion nous a permis de mettre en place notre cadre de travail, notre règlement intérieur, ainsi que le code déontologie que nous allons suivre pour mener à bien notre mission. Le comité de gestion se réunira une fois par trimestre afin d’étudier les dossiers qui lui seront soumis », a conclu le membre du gouvernement.

 

Le référentiel de la construction de la Nouvelle-Calédonie

Le RCNC est un organe consultatif du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Il œuvre pour la qualité des constructions et la pérennité des ouvrages, afin d’améliorer la sécurité des Calédoniens et la protection juridique des professionnels.

Son action repose sur quatre leviers :

 

Le système d’assurance obligatoire

Depuis juillet 2020, les Calédoniens qui construisent bénéficient d’une assurance de dommage qui les protègera durant dix années des conséquences des éventuels sinistres. Pour obtenir réparation, les victimes de malfaçons doivent apporter les preuves du préjudice subi sans avoir à mener une recherche de responsabilité. Les professionnels de la construction sont responsables et assurés pendant dix ans sur le périmètre solidité-étanchéité des ouvrages qu’ils ont réalisés.

 

La qualification des professionnels

Les professionnels de la construction sont dans l’obligation de posséder une qualification (diplôme ou expérience professionnelle) pour exercer une activité et ainsi mettre en œuvre des produits conformes en respectant les règles de l’art. Leur qualification leur permet de s’inscrire aux registres et répertoires professionnels et de souscrire un contrat d’assurance de responsabilité décennale.

 

L’agrément des matériaux

Par défaut, les normes des matériaux applicables sur le territoire sont des normes AFNOR choisies parmi les normes européennes (EN) et françaises (NF). En revanche, pour les matériaux en provenance d’un autre pays (Australie, Nouvelle-Zélande, Chine, etc.) ou fabriqués localement, un agrément délivré par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie est mis en place, au fur et à mesure des innovations et des utilisations. La procédure d'agrément d'un produit est effectuée par des contrôles techniques exercés par des organismes accrédités, dans des laboratoires accrédités, à la demande des fabricants ou des importateurs.

 

La conformité des ouvrages

Des contrôleurs techniques agréés par le gouvernement contrôlent la conformité des ouvrages.

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