L'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes
Conférence Asie Pacifique
Sur nomination de la Ministre Mme Déwé GORODEY, Rolande Trolue, Collaboratrice en charge de la Condition Féminine, Marie-Madeleine Lequatre en charge de l’Observatoire de la Condition Féminine et Isabelle Oujanou, Présidente de la Fédération des Femmes de l’Entraide et de l’Economie Solidaire ont participé aux travaux de cette importante conférence sous-régionale qui s’est tenue du 17 au 20 novembre à Bangkok au siège de l’ONU. C’est la Commission Economique et Sociale de l’Asie-Pacifique (CESAP) qui a organisé cet événement qui a regroupé 700 femmes de 45 pays dont 15 pays du Pacifique. Une réunion préparatoire a été organisée par la CPS pour les pays du Pacifique le dimanche 16 novembre. Cette réunion avait pour but de préparer les représentants et représentantes de ces pays à la conférence de la CESAP et étudier le projet de déclaration ministérielle Asie- Pacifique sur la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes y compris la contribution régionale Asie-Pacifique à la 59ème session de la Commission de la femme de l’ONU sur l’examen vicennal des progrès accomplis dans la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing.
Sont intervenus au cours de cette réunion :
- La CPS, ONUFemmes pour l’Asie-Pacifique, la CESAP, Le Mouvement des Droits des femmes de Fiji, Le Secrétariat du Forum des Iles du Pacifique, le Comité de la Société Civile du Pacifique.
Ces différents partenaires ont fait état des progrès réalisés en faveur des femmes dans le Pacifique dans les domaines de l’accès aux droits, à la Justice, de la santé reproductive, de l’Education, de l’intégration des femmes dans l’économie , de la lutte contre les violences à l’égard des femmes, l’élimination des stéréotypes de genre et le changement climatique. Ils ont également exposé les défis qui selon eux, restent à relever en matière de santé sexuelle, d’équilibre alimentaire, de grossesses non désirées, de mortalité infantile, de leadership, d’accès aux postes de responsabilité, de pauvreté, d’accès aux parlements et des violences à l’égard des femmes qui restent encore trop élevées.
Lors de cette réunion, il a été recommandé de :
- renforcer l’accès aux droits humains des femmes,
- renforcer le leadership des femmes afin de traduire de manière efficace l’égalité des sexes à tous les niveaux du développement (gouvernements, ONG, société civile),
- renforcer les mouvements des femmes en faveur de l’égalité hommes-femmes,
- accroître les budgets en faveur de l’égalité hommes-femmes dans tous les ministères et secteurs des gouvernements,
- renforcer la mise en oeuvre des instruments juridiques internationaux en faveur de la promotion des droits des femmes et de leur autonomisation,
- renforcer les programmes d’action pour éliminer les discriminations faites aux femmes,
- développer davantage les partenariats à l’échelle régionale pour promouvoir l’égalité des sexes et l’accès aux droits des femmes.
La Nouvelle-Calédonie a pris acte de toutes ces recommandations et les intégrera dans les actions du secteur de la Condition Féminine selon ses priorités pour la mandature 2014-2019. La conférence Asie-Pacifique sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes a été préparée depuis 2013 avec une revue de la mise en oeuvre de la Plate-forme d’action de Pékin élaborée en 1995. En janvier 2014, tous les pays ont été invités à répondre à un questionnaire d’évaluation de cette plateforme. En février 2014, la CESAP a organisé une réunion avec les représentants de la société civile et en juin 2014 une campagne d’informations a été lancée pour la tenue de cette importante conférence.
En Août 2014, une réunion de préparation de la conférence a eu lieu et en Octobre 2014 des organisations et spécialistes se sont réunis pour travailler sur le projet de la déclaration ministérielle de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. En Novembre 2014 s’est tenue à Bangkok la conférence de l’Asie-Pacifique sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes : Examen de Beijing +20 à laquelle la Nouvelle-Calédonie a assisté. Suivra la 59ème réunion de la Commission de la Femme de l’ONU qui se tiendra à New York au mois de mars 2015 à laquelle la Nouvelle-Calédonie sera représentée et la Conférence Générale des Nations-Unies en Septembre 2015. La déclaration ministérielle doit être présentée à ces deux importantes conférences internationales.
Les avancées au titre de la Plate-forme d’action mondiale de Pékin dans l’Asie-Pacifique :
- de nombreux pays ont ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la production de rapports au comité de l’ONU,
- de nouvelles législations et lois en matière d’égalité des sexes,
- les taux de réussite scolaire des filles en augmentation dans la plupart des pays,
- le leadership des femmes se renforce,
- des taux de mortalité infantile qui sont en baisse,
- des programmes de santé féminine qui s’intensifient,
- plus de femmes dans les parlements même si on n’atteint pas les 40 % souhaités,
- plus de programmes de formation pour l’autonomisation des femmes et l’égalité hommesfemmes,
- une meilleure connaissance des instruments juridiques internationaux en faveur des femmes et une meilleure utilisation,
- une amélioration de la coopération régionale
Les obstacles qui perdurent :
- le manque de données statistiques sur les femmes,
- la parité ne se reflète pas suffisamment dans l’économie des pays,
- les taux de chômage des femmes trop élevé,
- la précarité qui touche plus particulièrement les femmes,
- les violences faites aux femmes sont encore trop pesantes,
- des ressources financières insuffisantes pour les politiques de la condition féminine,
- la santé sexuelle qui ne progresse pas suffisamment,
- la faible représentation des femmes dans les instances décisionnelles,
- une méconnaissance encore trop élevée des droits de la femme et de l’égalité des sexes,
- le changement climatique qui affecte particulièrement les femmes et les familles,
- les impacts de l’industrialisation dans certains pays qui touchent les femmes et la famille.
La Nouvelle-Calédonie approuve les résultats de la revue de la Plate-forme d’action mondiale de Pékin 1994-2014). Cependant, la Nouvelle-Calédonie s’est inquiétée de la question des droits des femmes autochtones et de sa prise en compte dans les politiques de développement national d’autant plus qu’il s’agit d’une priorité inscrite dans les domaines prioritaires de la Plate-forme d’action du Pacifique. L’Australie et la Nouvelle-Zélande se sont également prononcées en faveur de la prise en compte des droits des femmes autochtones qui figure désormais dans le texte de la Déclaration ministérielle Asie-Pacifique.
Les défis à relever dans la région auxquels la Nouvelle-Calédonie adhère sont :
- la réduction de la violence à l’égard des femmes,
- l’augmentation du nombre de femmes dans les instances décisionnelles,
- l’augmentation des emplois féminins,
- la lutte contre les stéréotypes de genre,
- l’intégration du genre dans les politiques de développement,
- le développement de l’économie solidaire des femmes,
- l’amélioration en matière de santé sexuelle et génésique
- le renforcement du Leadership des femmes et de la bonne gouvernance
- une meilleure connaissance des droits des femmes et un meilleur exercice de ces droits (commun et coutumier).
La Nouvelle-Calédonie en avance sur la représentation des femmes en politique grâce à la Loi sur la Parité constitue un exemple pour les pays de l’Asie-Pacifique qui ne parviennent pas à dépasser 15 % de femmes élues dans leurs parlements à l’exception du Timor, de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie dont les taux de représentation sont de 30 %. La Nouvelle-Calédonie doit cependant progresser en matière de Leadership des femmes, de réduction des violences faites aux femmes, d’une plus large représentation des femmes dans les espaces décisionnels et de la prise en compte de l’égalité hommes-femmes dans les politiques de développement tant publiques que privées. La Nouvelle-Calédonie a participé pleinement à l’élaboration de la Déclaration ministérielle sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes : Examen de Beijing+20 en soutenant les pays ayant proposé une plus grande représentation des femmes dans la prise de décision, la réduction des violences à l’égard des femmes, le soutien à l’économie informelle des femmes, la lutte contre les freins à l’égalité des sexes et les femmes partie prenante du développement durable. La Nouvelle- Calédonie a appuyé la proposition des pays concernés par une rapide industrialisation compte tenu de la création récente d’usines de Nickel et des impacts socio-culturels sur les femmes et leurs familles.
La Nouvelle-Calédonie a également été représentée à la douzième conférence régionale des femmes du Pacifique qui s’est tenue à Rarotonga (Iles Cook) en Octobre 2013 pour prendre part à l’examen de la Plate-Forme d’Action révisée pour le Pacifique en prévision de la conférence de l’Asie- Pacifique de Bangkok. Au plan régional, on constate depuis quelques années, que la Nouvelle-Calédonie est plus visible sur les questions concernant les femmes et le développement et qu’elle fait de plus en plus entendre sa voix au même titre que les autres pays. Ceci est un indicateur de l’évolution de sa politique en matière de condition féminine qui s’intensifie pour répondre au mieux aux besoins et attentes des femmes calédoniennes dans un processus d’émancipation Pays tout en s’engageant au niveau régional et international.