L’hépatite B est une maladie dangereuse

L’hépatite B est une maladie dangereuse

23 août 2017

Santé et social

À l’occasion de la Journée mondiale contre l’hépatite, le 28 juillet dernier, la direction des Affaires sanitaires et sociales (DASS) a relancé la mobilisation contre l’hépatite B.

À l’occasion de la Journée mondiale contre l’hépatite, le 28 juillet dernier, la direction des Affaires sanitaires et sociales (DASS) a relancé la mobilisation contre l’hépatite B.

Environ un tiers de la population mondiale est ou a été infectée par le virus de l'hépatite B. Parler de la maladie à ses proches pour les inciter à se faire dépister ou à se protéger en se vaccinant est primordial. Une jeune Calédonienne, porteuse chronique du virus, a accepté de témoigner.

 

« J'ai compris que j'étais atteinte du virus de l'hépatite B lorsque j'étais adolescente. Ma maman a été dépistée positive alors qu'elle attendait son cinquième enfant, explique Élise Washetine, 35 ans. Mais pour moi, à l'époque, c'était très vague. J'ai vraiment pris conscience de la maladie quand j'ai attendu mon premier enfant et quand ma sœur aînée est décédée ».

L’hépatite B est une infection virale qui s’attaque au foie. Elle se caractérise d'abord par une phase aiguë qui peut passer inaperçue chez la plupart des malades. Seulement, l'organisme ne réussit pas toujours à éliminer le virus qui reste alors présent dans le sang. Cette phase chronique s'observe chez 5 à 10 % des adultes. Un chiffre qui peut atteindre 90 % pour les nouveau-nés. Sous cette forme, en l’absence de suivi et de soins, le virus peut conduire à des cirrhoses ou des cancers du foie.

 

 

Élise Washetine, présentatrice du JT sur la chaîne Caledonia (© Caledonia).

Élise Washetine, présentatrice du JT sur la chaîne Caledonia (© Caledonia).

 

 

Vaccination

« J'ai prévenu mon conjoint avant de me marier avec lui. Il m'a acceptée comme je suis. C'est dur de le dire, mais il faut absolument en parler. Mes enfants ne sont pas porteurs du virus grâce au vaccin. Ce dont j'aurais aimé pouvoir bénéficier moi-même... », poursuit la jeune femme.

Aujourd'hui, quand une mère est porteuse de l'hépatite B, le bébé est pris en charge à la naissance. « Il reçoit le vaccin, ainsi qu'un traitement à base d'immunoglobuline qui permet de neutraliser le virus, précise Carole Forfait, épidémiologiste à la direction des Affaires sanitaires et sociales. Par ailleurs, le vaccin contre l'hépatite B est obligatoire chez les nouveau-nés en Nouvelle-Calédonie depuis 1989. Il a permis de protéger un nombre important d'enfants et donc, d'adultes plus tard ». À l'image des 184 pays qui l'avaient intégré, en 2014, dans leur calendrier de vaccination.

Le virus au quotidien

« Ma grande sœur a développé un cancer du foie. Quand elle est allée en Métropole pour se soigner, c'était trop tard. Elle est morte à l'âge de 36 ans. Plus j'approche de cet âge, plus je me dis que je dois bien surveiller mon état de santé », confie Élise avec émotion.

« Chez moi, la maladie ne s'est pas réveillée et mon foie va bien. Je ne suis pas le meilleur exemple en matière de suivi, mais j'ai décidé de changer et de faire désormais des bilans plus réguliers. Au quotidien, je dois surveiller mon alimentation. Il faut éviter tout ce qui peut esquinter le foie (alcool, tabac, obésité, ndlr). Je fais aussi attention à mes proches, qu'ils ne soient pas en contact avec mon sang », détaille la jeune maman de deux enfants.

L'importance du suivi

Lorsque le virus, en sommeil dans le corps, se réactive, la personne ne présente pas vraiment de symptômes. « D'où l'importance d'être bien suivi car seules les analyses biologiques peuvent montrer que le virus s'est réveillé, insiste Carole Forfait. Dans ce cas, plus la prise en charge est rapide, plus les atteintes au foie sont susceptibles d’être évitées. Il est possible de prescrire un traitement antiviral. Celui-ci est assez lourd et peut entraîner des effets secondaires. Donc ce serait un très mauvais calcul de se dire que ce n'est pas grave de contracter le virus puisqu'il y a un médicament qui existe. Il faut se protéger. Les meilleurs moyens de prévention sont la vaccination, faire attention aux situations à risque (lire l’encadré, ndlr) et se faire dépister en cas de doute ».

Présentatrice du journal télévisé sur Caledonia, Élise Washetine a accepté de témoigner « car cette maladie est dangereuse et qu'elle peut tuer. On parle beaucoup du sida, mais il ne faut pas oublier l'hépatite B. Allez vous faire dépister pour vous et pour vos proches ! Quand la maladie se réveille et se développe, c'est trop tard ! »

 

Transmission de l'hépatite B

Les principaux modes de transmission sont :

  • les contacts avec du sang contaminé liés au non-respect des conditions d’hygiène lors d'un tatouage ou d'un piercing, de la prise de drogue par voie intraveineuse ou de pratiques médicales,
  • les rapports sexuels non protégés,
  • la transmission de la mère au nouveau-né,
  • les contacts avec un porteur du virus via les écorchures ou par l’intermédiaire d’objets personnels (rasoirs, brosses à dents, etc.).

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