Une saison qui s’embrase très vite

Une saison qui s’embrase très vite

20 octobre 2017

Sécurité et prévention

1 200 hectares brûlés dans la matinée du jeudi 19 octobre, du côté de Bangou (Païta).

1 200 hectares brûlés dans la matinée du jeudi 19 octobre, du côté de Bangou (Païta).

Premier bilan, après un mois, de la saison administrative des feux de forêts (SAFF) : elle part sur les mêmes bases que la précédente. Mais les incendies de Koumac et surtout de Tontouta ont, hélas, accéléré le tempo. La Sécurité civile est sur tous les fronts. Vivement la pluie, le recul de l’alizé et surtout des comportements responsables et citoyens !

Du 15 septembre au 15 octobre 2017, 261 feux de végétation ont été enregistrés sur l’ensemble du territoire, contre 332 en 2016. Une baisse de 71 sinistres, tempérée par une augmentation en province Sud (+ 21). Le nombre de feux a donc diminué, mais la surface brûlée, elle, a augmenté, pour se situer à 3 623 ha (+ 210 ha).

Ce bilan sur un mois a été dressé juste avant trois incendies d’ampleur : les 560 ha brûlés à Koumac du 13 au 15 octobre, les 100 ha détruits à l’île des Pins, et surtout les 1 600 ha partis en fumée dans la région de Tontouta jeudi 19 octobre, dont 1 200 dans la seule matinée, un vent d’une violence extrême attisant les flammes à grande vitesse. L’incendie s’est déclaré sur la propriété « Magnin-Wayaridri », au sud de l’aéroport international de La Tontouta. Face à l’ampleur du sinistre, le niveau 2 du plan Orsec feux de forêts a immédiatement été déclenché. Au plus fort de l’incendie, pas moins de 17 véhicules d’intervention armés par 50 sapeurs-pompiers de Païta, mais aussi de Dumbéa et du Mont-Dore, aidés par les équipes de l’Unité d’intervention de la Sécurité civile, les pompiers de l’aéroport (SSLIA) et les militaires de la base aérienne, étaient à pied d’œuvre. Un lourd dispositif complété par l’engagement de deux hélicoptères bombardiers d’eau.

Une addition encore bien lourde

Pendant ce temps, une vingtaine de gendarmes assuraient la sécurité de la circulation sur la RT1, qui a dû être coupée plusieurs heures en raison du panache de fumée, d’un front de flammes léchant les abords de la route, et des mouvements des engins engagés dans la lutte contre le brasier.

L’ensemble des moyens, coordonnés par la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR), sous la responsabilité du président du gouvernement, auront permis de mettre en défense plusieurs habitations de la tribu de Bangou, d’éviter la propagation de l’incendie vers le village de Tontouta, et de protéger puis d’évacuer les Haras de Tontouta, eux aussi menacés. Même si, ce vendredi 20, le combat continuait pour neutraliser définitivement le sinistre et prévenir les reprises de feu.

“Écobuage mal maîtrisé”, comme le dit pudiquement la formule consacrée, négligence, malveillance ou acte criminel, quelle que soit l’origine des dégâts, l’addition est encore bien lourde pour la population, l’environnement, les écosystèmes… et tous ces pompiers, agents de la Sécurité civile ou militaires qui, au péril de leur vie, réparent courageusement les outrages commis par des comportements irresponsables.

La saison administrative des feux de forêts (SAFF) 2017 démarre donc sur les mêmes bases que la précédente. L’alizé ne faiblit pas et la pluie peine à tomber. Et, côté prévisions météorologiques, rien ne permet d'anticiper une évolution favorable pour les prochaines semaines.

 

Poste de commandement de l’Unité d’intervention de la Sécurité civile, sur l’incendie de Tontouta.

Poste de commandement de l’Unité d’intervention de la Sécurité civile, sur l’incendie de Tontouta.

 

 

 

Trois jours de lutte à Koumac

À Koumac, les incendies qui se sont déclarés le 13 octobre au lieu-dit Karembé auront duré trois jours et ravagé 562 ha de végétation. Les moyens humains et matériels de la commune – quatre sapeurs-pompiers, deux engins de lutte contre les incendies, une arroseuse municipale et deux engins de travaux publics – se révélant vite insuffisants, le maire avait demandé le concours des moyens de la Nouvelle-Calédonie. Le lendemain matin, le président du gouvernement décidait d’activer le niveau 2 du plan Orsec feux de forêts. Un détachement de l’Unité d’intervention de la Sécurité civile (UISC) arrivait à Koumac avec douze agents et trois engins de lutte contre le feu, dispositif appuyé par l’hélicoptère bombardier d’eau basé à Koné et un autre HBE (le gros porteur) basé à Bourail. Si le flanc droit de l’incendie a connu de nombreuses reprises favorisées par un vent soutenu, le brasier a fini par être totalement maîtrisé dans la journée du 15 octobre. Bilan : 562 ha partis en fumée, mais heureusement aucune victime à déplorer. Aucun impact sur la centaine d’habitations menacées et aucun dégât matériel constaté, à l’exception de la destruction d’une section d’1,2 km de fibre optique, rapidement rétablie par l’OPT.

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