Nouvelle éclaircie pour le solaire
De nouvelles commandes en perspective pour la filière photovoltaïque ! C’est l’objectif d’une mesure annoncée par Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’énergie, à l’occasion d’une visite le 19 juillet au centre de formation de la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA).
Avec un temps au beau fixe, la matinée est idéale pour découvrir les panneaux solaires qui ornent le toit d’un des bâtiments de formation du CFA de Nouville. C'était l'objet de la venue de Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’énergie, aux côtés de Daniel Viramoutoussamy, président de la CMA, mais aussi de représentants de l’Agence calédonienne de l’énergie (ACE), du cluster Synergie et de l’entreprise Socometra qui a assuré la pose de l’installation d’une puissance de 120 kWc. Mise en service en janvier 2019, cette centrale de taille moyenne va permettre à la « facture énergétique du CFA de diminuer de près de 40 % par an essentiellement grâce à la revente de l’électricité sur le réseau de distribution publique », a indiqué Olivier Duguy, secrétaire général de la CMA. L’objectif d’économies de fonctionnement visé par la Chambre est donc atteint, les deux autres étant de s’engager résolument dans la transition énergétique et de développer son offre de formation aux énergies renouvelables.
Outil de diversification économique
Dicté par le Schéma pour la transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie adopté en juin 2016, le recours aux énergies renouvelables est une des priorités du gouvernement. Après le développement de la filière photovoltaïque pour les particuliers, il s’est donc attelé aux installations concernant les professionnels, les collectivités et l’habitat collectif. « La filière photovoltaïque a un intérêt environnemental, mais il est aussi possible d’en faire un véritable outil de diversification économique susceptible de remplir les carnets de commandes des entreprises », a mis en avant Christopher Gygès qui gère également le dossier de la relance économique. Ce n’est pas l’entreprise Socometra qui dira le contraire : « Notre société s’est lancée dans le photovoltaïque en 2015. Cette activité nous permet de pallier les difficultés rencontrées actuellement par nos autres métiers, seulement le quota d’installation de centrales de type 2 (puissance comprise entre 36 et 250 kWc, ndlr) qui concernent les petites entreprises et les collectivités a été atteint », a souligné Nathalie Klein, directrice de Socometra et présidente du cluster Synergie.
Libérer l’autoconsommation
Fort de ce constat, le gouvernement souhaite lever ces freins au développement de la filière. « Un arrêté prévoit de libérer totalement l’autoconsommation pour les entreprises et pour les collectivités, et de doubler le quota qui bride les autorisations de location des toitures des professionnels, dans le but de revendre l’intégralité de leur production au réseau », a annoncé Christopher Gygès. Ce projet de texte fait l’objet d’une consultation publique du lundi 22 juillet jusqu’au mercredi 4 septembre 2019 avant son examen par les membres du gouvernement. Un véritable rayon de soleil pour les professionnels du secteur qui compte actuellement « 30 entreprises et emploie près de 140 personnes », a rappelé Loïc Martin-Cocher, manager du cluster Synergie. Pour le membre de l’exécutif, « ce sont aussi les métiers de demain que nous sommes en train de construire, tandis que le gouvernement va avoir l’occasion de lancer de nouveaux projets de fermes photovoltaïques dans les prochaines semaines. L’objectif est aussi de toucher le secteur minier ». Avec toujours en ligne de mire, l’accélération du développement de la filière.
Le principe de l’autoconsommation
Il s’agit d’équiper son toit en panneaux photovoltaïques, de consommer sa propre production dans un premier temps tout en réduisant sa facture, puis de revendre le surplus sur le réseau, à 21 F/kWh. Une autre possibilité existe pour les professionnels qui peuvent également faire le choix de mettre leur toiture en location, et de revendre l’intégralité de leur production au réseau, pour 17 F/kWh. À l’heure actuelle, 166 entreprises ont opté pour ces mini-fermes solaires sur toiture dont 9 avec la revente totale.