À l'écoute de la formation professionnelle
À l’occasion de la rentrée scolaire, le président du gouvernement s’est rendu le 27 février au lycée polyvalent Jules-Garnier, accompagné d’Hélène Iékawé en charge de l’enseignement. Une visite tournée vers la formation professionnelle initiale alors que le gouvernement a lancé un plan de rénovation de cette voie d’enseignement.
De retour sur les bancs de l’école, Philippe Germain et Hélène Iékawé ont tout d’abord assisté à une présentation des évolutions de l’établissement en lien avec la mise en œuvre du projet éducatif. « Grâce à une carte de formations réfléchie, le lycée Jules-Garnier participe au développement de la Nouvelle-Calédonie en offrant un vivier conséquent d’ouvriers, de techniciens, de techniciens supérieurs et de futurs ingénieurs dans l’industrie », explique le proviseur Michel Lehoullier. Chaque année, sortent potentiellement 20 mécaniciens auto, 15 chaudronniers, 60 techniciens en maintenance industrielle ou encore 150 techniciens supérieurs. À cela s’ajoutent plus de 80 étudiants en classes prépas qui intègrent les écoles d’ingénieur. Regroupées par pôles (maintenance industrielle, chaudronnerie, maintenance des véhicules, etc.), les formations ont gagné en visibilité auprès des élèves, des familles, mais aussi des entreprises avec lesquelles l’établissement multiplie les partenariats. Couvrant les trois voies d'enseignement – générale, technologique et professionnelle – le lycée Jules-Garnier s'attache à développer des passerelles entre elles « afin d'amener les jeunes vers la plus haute qualification en fonction de leurs goûts et de leurs envies », souligne Benoît Dony, directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques.
Orientation progressive
La visite s'est poursuivie dans les ateliers techniques, à la rencontre d'enseignants et de leurs élèves, comme ceux en CAP et bac pro maintenance des véhicules. Pendant leur première année, ces jeunes vont suivre un tronc commun et s’essayer aux métiers de la mécanique automobile et moto pour se spécialiser l’année suivante. Un dispositif d’orientation progressif que le gouvernement entend généraliser à tous les établissements d'ici à 2021 dans le cadre de son plan de valorisation de la voie professionnelle. L’objectif est d’individualiser les parcours des élèves en fonction de leurs capacités et de leurs besoins. Pour cela, la durée des cursus pourra être aussi modulée en fonction des rythmes de chacun.
Renforcer les liens avec les entreprises
D’atelier en atelier, les formateurs décrivent les liens développés avec les entreprises pour permettre aux élèves d’effectuer leurs stages (un tiers de leur formation), mais aussi de s'exercer sur des projets concrets. Pour Hélène Iékawé, cette synergie avec le monde du travail est indispensable. « La carte des formations doit répondre aux besoins économiques car cette voie vise avant tout l'insertion professionnelle des jeunes. Il faut donc construire de véritables filières qui aboutissent à des métiers. C’est toute l’idée du projet porté par le gouvernement ». Sylvie d'Ussel, manager du cluster d'entreprises AMD (association maintenance durable), partenaire du lycée, confirme : « Nous recherchons une meilleure adaptabilité des élèves, surtout pour les petites entreprises qui ont besoin de gens polyvalents et opérationnels immédiatement ». Pour le président du gouvernement, il est nécessaire de poursuivre les efforts afin de rapprocher davantage les acteurs économiques et le milieu de l'enseignement : « Les entreprises doivent venir à la rencontre des élèves pour leur donner une idée du tissu économique calédonien et leur permettre de se projeter dans un métier. Il faut aussi que ces formations de qualité soient mieux connues et valorisées auprès des entreprises ».
De la voie professionnelle à la voie d'excellence
Le 26 février, le gouvernement a arrêté un plan de valorisation de la formation professionnelle initiale en sept points, qui sera proposée aux élus du Congrès :
- rendre plus lisibles les parcours de formation du CAP au BTS avec un affichage par filière ;
- individualiser les parcours des élèves en fonction de leurs capacités et de leurs besoins : avec un dispositif d'orientation progressif et de modularisation des formations ;
- faciliter la mixité des parcours de formation et des publics : alternants, stagiaires de formation continue, etc. ;
- lancer un label « Lycée des métiers de la Nouvelle-Calédonie » : afin de conforter l’identité professionnelle de chaque établissement ;
- mettre en place une démarche de « Campus des métiers de la Nouvelle-Calédonie » : pour sensibiliser les jeunes aux besoins du monde du travail ;
- valoriser les métiers de la formation professionnelle : en créant un concours des métiers de la Nouvelle-Calédonie pour mettre à l'honneur les travaux réalisés dans le cadre des projets pédagogiques ;
- évaluer et piloter le plan de valorisation de la voie professionnelle.
Vers un Campus des métiers à Jules-Garnier
Le label Campus des métiers et des qualifications permet d'identifier, sur un territoire, un réseau d'acteurs partenaires qui souhaitent développer une gamme de formations secondaires et supérieures, initiales ou continues, centrées sur une filière correspondant à un enjeu économique local soutenu par la collectivité et les entreprises. Le lycée polyvalent Jules-Garnier s’est inscrit dans cette démarche et souhaite développer un campus autour de « la transition énergétique et ses environnements connectés », en lien avec le Schéma de transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie (STENC).