Sécurité phytosanitaire

Sécurité phytosanitaire

03 avril 2013

Agriculture

Sécurité phytosanitaire

Suspicion de rouille des myrtacées à Farino

Principe de précaution oblige, Harold Martin a activé, mercredi 3 avril 2013, une cellule de veille phytosanitaire, suite à une possible présence de la rouille des myrtacées, une maladie végétale, dans le secteur de Farino. Autour du président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, la cellule de veille était composée de Ghislaine Arlie, maire de Farino, des responsables de la DAVAR et du SIVAP, de la DENV et de la DDR pour la province Sud et du Parc des grandes fougères.

La rouille des Myrtacées (Puccinia psidii) est une maladie fongique découverte dans les années 1920 au Brésil. En 2010, elle a été introduite en Australie et s'y est propagée très rapidement. La propagation se fait par le vent, les oiseaux, les abeilles, l'homme (vêtements, chaussures, …), etc.

Du fait de la contamination de zones voisines (Australie) avec lesquelles la Nouvelle-Calédonie entretient des échanges fréquents, la DAVAR (SIVAP) a interdit l'importation de Myrtacées d'Australie progressivement en 2011 et 2012 et a récemment édité une plaquette spécifique pour sensibiliser les voyageurs sur les précautions à prendre afin de limiter les risques de contamination. En effet, la Nouvelle-Calédonie compte plus de 250 espèces endémiques de Myrtacées et plusieurs espèces introduites.

Le 27 mars dernier, le SIVAP a été alerté sur une suspicion de rouille touchant une espèce de la famille des Myrtacées (Pomme rose) sur la commune de Farino. Les symptômes constatés sur place sont bien visibles et caractéristiques ; cependant, afin de confirmer le diagnostic de rouille des Myrtacées, des prélèvements ont été effectués et expédiés vers un laboratoire métropolitain. Les résultats sont attendus aux alentours du 10 avril 2013. La contamination s'avère massive, sur plusieurs km2, et date à priori de plusieurs mois.

Une enquête épidémiologique menée conjointement par la DAVAR et la Province Sud est en cours afin de définir les zones contaminées.

Si la présence de rouille des Myrtacées est confirmée, l’impact environnemental pourrait être relativement important, au regard de la situation australienne où la végétation naturelle est largement dominée par les Myrtacées. L’impact économique reste à évaluer, mais ne devrait pas être majeur en première analyse.

Dans l’immédiat, il est décidé de mettre en place une cellule technique de gestion composée de représentants de la Nouvelle-Calédonie, des Provinces, des organismes de recherche et de la Chambre d’agriculture, dont le rôle sera de :

-         recueillir et centraliser l’information (organisation des investigations pour déterminer l’étendue de la contamination et les espèces affectées),

-         évaluer les impacts sur l’environnement (préservation de la biodiversité) et l’économie (horticulture, foresterie, apiculture),

-         définir les plans de maîtrise adaptés aux enjeux et notamment :

o       lutte en pépinières,

o       responsabilisation des acteurs professionnels (pépiniéristes, forestiers),

o       sensibilisation des exposants horticoles sur les marchés,

o       mise en place de réunions publiques de sensibilisation dans les communes des zones impactées.

 

En appui à cette cellule, il va être fait appel à un expert australien dans les plus brefs délais. Une prochaine réunion de la cellule de veille a été fixée avec les autorités des trois provinces.