Le Pacifique dans l’œil des chercheurs

Le Pacifique dans l’œil des chercheurs

03 juillet 2018

Économie Environnement et énergie Relations extérieures

Il s’agit du premier colloque organisé en 2018 par le LARJE-UNC.

Il s’agit du premier colloque organisé en 2018 par le LARJE-UNC.

« Les enjeux territoriaux du Pacifique » : tel est le thème du colloque international organisé par Géraldine Giraudeau, professeur au Laboratoire de recherches juridique et économique (LARJE-UNC), qui s’est tenu les 3 et 4 juillet à l’Université de la Nouvelle-Calédonie. Alain Marc, secrétaire général du gouvernement, représentait la collectivité.

Des juristes, des biologistes, des historiens… ce colloque placé sous la direction scientifique du professeur Géraldine Giraudeau (LARJE-UNC), « porte, en toute humilité, l’ambition de contribuer à améliorer la connaissance et l’analyse commune des enjeux territoriaux du Pacifique, de manière transversale et pluridisciplinaire », annonce Gaël Lagadec, président de l’Université de la Nouvelle-Calédonie.

La région Pacifique accueille quatorze pays et huit territoires et sa population est majoritairement côtière. Elle est composée à 98 % d’océan et abrite 25 % des récifs coralliens mondiaux. Ça tombe bien, le XXIe siècle sera maritime, et de ce point de vue le Pacifique prend un sens nouveau. « Cet océan et les terres qui le parsèment, longtemps laissés en marge des études, des discours, des négociations, émergent comme jamais auparavant au sein de la société internationale », affirme Géraldine Giraudeau. « Les petits États insulaires repoussent leur souveraineté vers le large en étendant leurs plateaux continentaux et deviennent de grandes nations maritimes, vulnérables face au changement climatique, parfois face aux appétits territoriaux des grandes puissances, poursuit-elle. Et c’est bien la transformation de ce que signifie la territorialité qui s’exprime avec une particulière acuité dans la région Pacifique et qui explique ces bouleversements ».

Renforcer la résilience

Secrétaire général du gouvernement, Alain Marc pointe « les enjeux territoriaux auxquels les États du Pacifique sont tous confrontés, dans un monde où la complexité des problématiques à traiter impose désormais une coopération et des liens chaque jour plus nourris ». Face au changement climatique qui pèse sur les écosystèmes et les sociétés du Pacifique et s’ajoute aux menaces existantes, « le renforcement de la résilience devient alors un enjeu essentiel dans un monde instable lié souvent à l’ambition et l’inconstance des hommes ».

À la Nouvelle-Calédonie de montrer l’exemple : « La recherche, le déploiement d’outils innovants, le développement de nouvelles technologies sont les vraies solutions aux problèmes de gestion durable des territoires du Pacifique », assure le secrétaire général. Tout en prévenant : « Ces solutions ne pourront pas se mettre en place sans la participation active de la société civile, dans le cadre d’une gouvernance inclusive et élargie à tous les acteurs de la société, afin de porter un projet de gestion équilibrée des espaces naturels. C’est ce modèle que le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie s’efforce de mettre en application, au sein notamment du comité de gestion du Parc naturel de la mer de Corail ».

S’adapter au changement

De son côté, Gaël Lagadec évoque le réseau de délégués qui, « placés auprès des représentations diplomatiques françaises dans la région, porteront la lourde charge de promouvoir les actions de la Nouvelle-Calédonie et de contribuer à son rayonnement dans le Pacifique ». Le président de l’UNC, organisme qui se situe « parmi les acteurs et opérateurs de la coopération régionale, notamment par la formation et la recherche », salue d’autre part le volontarisme du gouvernement pour ancrer la Nouvelle-Calédonie dans son environnement géographique, ainsi que « le chemin parcouru en si peu de temps », grâce en particulier à l’action du Service de la coopération régionale et des relations extérieures.

Le mot de la fin reviendra à Alain Marc, citant les propos porteurs de promesses de Charles Darwin : « Ce ne sont pas les plus forts qui survivent, ni les plus intelligents, mais ceux qui sont les plus rapides à s’adapter au changement ».

Alain Marc, secrétaire général du gouvernement.

Alain Marc, secrétaire général du gouvernement.

 

Géraldine Giraudeau, organisatrice du colloque.

Géraldine Giraudeau, organisatrice du colloque.

 

Gaël Lagadec, président de l’UNC.

Gaël Lagadec, président de l’UNC.

 

Quatre thématiques
Outre les universitaires calédoniens, le colloque international réunissait des chercheurs et spécialistes venus de loin : Polynésie française, Auckland, Paris, Perpignan et même Ottawa. Des tables rondes ont été organisées autour des quatre thématiques suivantes :

- Territoires convoités : Exploration, appropriation et exploitation du Pacifique par les Océaniens ; Les rapports entre terre et droit dans le Pacifique ;  Les politiques d’extension du plateau continental et les différends territoriaux du Pacifique…

-  Territoires menacés : Menaces sur la biodiversité et les écosystèmes du Pacifique insulaire ; La vente et la location de territoire, une solution à la montée des eaux ?....

- Territoires et populations : Les territoires marins et les aires marines protégées en Océanie : affichages naturalistes et enjeux souverainistes ; L’enjeu territorial autochtone…

- Territoires et relations internationales : Indépendances avec partenariat des pays insulaires non autonomes du Pacifique Sud ; La représentation des îles du Pacifique sur la scène internationale, l’exemple de la Nouvelle-Calédonie…

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