Feu vert pour les greffes de rein en Nouvelle-Calédonie

Feu vert pour les greffes de rein en Nouvelle-Calédonie

03 décembre 2019

Santé et social

Autorisé à pratiquer une activité de transplantation de rein chez l’adulte, le CHT va pouvoir prélever les organes sur tous types de donneurs, puis les greffer.

Autorisé à pratiquer une activité de transplantation de rein chez l’adulte, le CHT va pouvoir prélever les organes sur tous types de donneurs, puis les greffer.

Les patients calédoniens nécessitant une greffe de rein vont désormais pouvoir bénéficier de cette intervention au centre hospitalier territorial (CHT) Gaston-Bourret. Issue du plan Do Kamo, cette mesure doit améliorer la qualité de vie des patients, mais aussi participer à réduire les dépenses de santé.

« Au cours de sa réunion hebdomadaire, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a pris un arrêté qui autorise le centre hospitalier territorial (CHT) Gaston-Bourret à développer une activité de transplantation de rein chez l’adulte », a annoncé le porte-parole du gouvernement, Didier Poidyaliwane. Seuls les prélèvements de greffons sur personnes en état de mort cérébrale étaient réalisés localement. Aucune greffe n’était possible en Nouvelle-Calédonie. Les patients devaient se rendre en Australie ou en Métropole, avec leur greffon ou leur donneur, pour être transplantés. Désormais, les organes pourront être prélevés (sur donneurs vivants ou personnes en état de mort cérébrale ou d’arrêt cardiorespiratoire) et greffés, sur place.

Greffe de rein ou dyalise ?

Avec un arsenal chirurgical ainsi renforcé, le CHT pourra mieux répondre à l’augmentation des cas d’insuffisance rénale chronique terminale, souvent conséquente au diabète de type 2. Une maladie grave qui concerne plus 750 personnes*, soit trois fois plus qu’en France métropolitaine, et qui ne se traite que par la greffe de rein ou la dialyse. La première étant à privilégier. Si elle reste une intervention lourde qui nécessite des médicaments antirejet à vie, la greffe offre en effet une nette amélioration de la qualité et de l’espérance de vie des patients, contrairement à la dyalise, contraignante (trois séances de quatre à cinq heures par semaine) et chère.

Une nouvelle compétence

Pour démarrer cette nouvelle activité, le CHT s’appuiera sur le service d’urologie de l’hôpital européen Georges-Pompidou qui assistera les chirurgiens urologues de Gaston-Bourret pour leurs premières opérations.

À terme, l’établissement espère réaliser jusqu’à 45 greffes par an, dont la moitié à partir de donneurs vivants. Soit environ 350 millions de francs d’économie par an pour le Ruamm, les greffes réalisées localement étant moins coûteuses que celles faites à l’extérieur, tout comme le prix du suivi d'un greffé par rapport à celui d'un traitement par dialyse.

* Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna.

Quelques chiffres

Un patient dialysé coûte en moyenne 8 millions de francs par an au Ruamm, somme comparable au coût d’une greffe de rein réalisée actuellement en Australie.
Un patient ayant bénéficié d'une greffe rénale doit suivre un traitement dans les années qui suivent, évalué à 1,5 million de francs chaque année.
Depuis 2013 et jusqu’à aujourd’hui, seuls les prélèvements de reins issus de donneurs en état de mort encéphalique étaient autorisés en Nouvelle-Calédonie. Ainsi depuis six ans, 47 patients calédoniens ont pu bénéficier de ces greffons, grâce à une greffe réalisée en Australie. Sur la même période, 131 patients calédoniens ont été transplantés (54 en Métropole et 77 en Australie).

 

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