Mobilisation pour l’aéroport de Port-Vila

Mobilisation pour l’aéroport de Port-Vila

04 avril 2019

Relations extérieures Économie

Philippe Renault  et  Philippe Germain officialisant la signature.

Philippe Renault et Philippe Germain officialisant la signature.

Philippe Germain, président du gouvernement, et Philippe Renault, directeur de l’Agence française de développement (AFD) en Nouvelle-Calédonie, ont signé le 3 avril une convention de financement visant à sécuriser l’aéroport Bauerfield de Port-Vila, au Vanuatu. Elle comprend notamment l’extension et la mise aux normes internationales de la caserne des pompiers. 

 

Dans le prolongement du bâtiment existant, et pour une durée estimée à deux ans, l’extension de la caserne des pompiers de l’aéroport de Bauerfield, à Port-Vila, permettra d’abriter de nouvelles équipes et de nouveaux équipements. Objectif, répondre aux normes de sécurité internationales nécessaires à l’accueil de gros porteurs, type A 330. Un chantier qui contribuera de manière indirecte au développement du tourisme.

Pour participer au financement de ce projet, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie s’est appuyé sur l’AFD, via la Ficol (Facilité de financement des collectivités locales), « un outil formidable, simple, agile, rapide », comme le décrit Philippe Germain. Il a par ailleurs sollicité l’assistance technique de la Chambre de commerce et d’industrie de la Nouvelle-Calédonie (CCI-NC) qui collabore avec la société gestionnaire des aéroports du Vanuatu, Airport Vanuatu Limited (AVL) et s’est chargée de la formation des pompiers locaux.

Un projet soucieux de l’environnement

« Ce projet est l’aboutissement d’une mission économique et politique démarrée en 2016, à l’époque où la fermeture de l’aéroport était même envisagée, rappelle Jennifer Seagoe, présidente de la CCI. L’extension de la caserne est une première étape dans la préparation de l’arrivée de plus gros avions ». Et le temps que l’ensemble des infrastructures autour de la piste soient adaptées, la CCI pilotera les travaux d’agrandissement de la caserne, en qualité de maître d’ouvrage délégué.

« Il s’agit d’un projet très important pour le Vanuatu et pour son tourisme, assure Serge Mahé, consul général de la République du Vanuatu à Nouméa, tout en multipliant les remerciements. Mais  aussi dans la lutte contre le changement climatique, précise-t-il. La centrale photovoltaïque va en effet permettre de réduire la facture énergétique de l’aérogare ainsi que son empreinte environnementale ». Sont en particulier prévus 230 m² de panneaux solaires sur la toiture de la caserne, un éclairage de type LED ou encore un réservoir de collecte des eaux pluviales pour fournir de l’eau aux pompiers. Combinés, ils favoriseront l’accompagnement d’AVL dans la réduction de sa dépendance aux énergies fossiles importées et amélioreront la performance énergétique de la caserne.

Contribuer à la coopération, mais aussi en bénéficier

Selon son directeur à Nouméa, Philippe Renault, à travers ce financement l’AFD répond notamment à « son mandat d’appuyer l’insertion et le rayonnement des territoires français dans leur environnement régional », la Ficol jouant le rôle d’un « véritable tremplin ». De son côté, Philippe Germain indique que « la Nouvelle-Calédonie est fière d’être une tête de proue de la stratégie d’accompagnement de l’AFD en matière d’intégration régionale, mais aussi de la politique française dans la région ». Pour le président du gouvernement, ce chantier d’extension permettra aux entreprises calédoniennes retenues à l’issue de l’appel d’offres de s’exporter en nouant des partenariats avec des entreprises locales pour participer au projet.

« Certaines personnes ne comprennent pas que nous puissions apporter notre concours à une université de Port-Vila, alors qu’il y a ici tellement de chantiers à mener et de besoins de financement, conclut Philippe Germain. “Pourquoi aider le Vanuatu ?”, se demandent-elles. Mais parce que nous ne sommes pas seuls au monde ! Et c’est par ce type d’opérations qu’on noue des relations économiques. La Nouvelle-Calédonie contribue à la coopération, mais elle en bénéficie aussi ».

La cérémonie s’est déroulée en présence du consul général de la République du Vanuatu à Nouméa, Serge Mahé, et de Jennifer Seagoe, présidente de la CCI-NC.

La cérémonie s’est déroulée en présence du consul général de la République du Vanuatu à Nouméa, Serge Mahé, et de Jennifer Seagoe, présidente de la CCI-NC. 

 

Le financement du programme
Le montant total du projet s’élève à 119,3 millions de francs. Il est financé à 70 % par le dispositif Ficol, 18 % par le gouvernement du Vanuatu, 8 % par la Nouvelle-Calédonie et 3 % par la CCI-NC. Parallèlement, la Nouvelle-Calédonie contribue sur fonds propres à hauteur de 10 millions de francs. Le gouvernement du Vanuatu finance pour sa part 22,2 millions. L’apport de la CCI-NC, en charge du pilotage du projet, est valorisé à 3,6 millions.

Des relations privilégiées
À la suite du cyclone Pam en mars 2015, de nombreuses infrastructures du Vanuatu ont été endommagées, voire détruites, notamment au niveau des aéroports, alors que le tourisme est la première source de croissance du pays. Le gouvernement du Vanuatu a alors sollicité un financement de la Banque mondiale, pour réparer, agrandir et mettre aux normes internationales ses infrastructures aéroportuaires, de nombreuses compagnies aériennes refusant de poser leurs appareils à Port-Vila pour des raisons de sécurité. Depuis, même si de nombreux travaux ont été entrepris, notamment l’allongement de la piste (en cours), le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a souhaité s’inscrire dans ce vaste programme de réhabilitation. Rappelons que les deux gouvernements ont signé en mars 2017 un cadre conjoint de coopération bilatérale et que le 12 avril prochain Philippe Germain conclura à Port-Vila un accord commercial de libre-échange avec le Vanuatu que les élus du Congrès l’ont récemment autorisé à parapher.

AFD, partenaire majeur
Depuis plus de soixante-dix ans, l’AFD soutient de nombreux projets structurants pour la Nouvelle-Calédonie. Premier partenaire financier des collectivités locales dont elle détient 50 % de l’encours – de la plus petite commune jusqu’au gouvernement et aux provinces –, l’AFD intervient dans de nombreux domaines : éducation, eau, assainissement, santé, énergie, transports, logement… En 2017, elle a engagé 27,5 milliards de francs dans l’économie calédonienne (28,4 milliards en incluant la coopération régionale), très majoritairement en faveur du secteur public. C’est le deuxième fonds Ficol qu’elle mobilise en partenariat avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (le premier portait sur la construction de l’Université nationale du Vanuatu). Le troisième concerne la mairie de Dumbéa pour un relais de la francophonie à Port-Vila. D’autres sont en préparation, comme celui qui associe communes de Lifou et de Vila pour un marché artisanal, ou le projet de plate-forme de biologie moléculaire (lire aussi une convention pour la francophonie).

 

 

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