Le parcours sans faute de Jeannette
Employée du groupement d’intérêt public Union pour le handicap (GIP UPH), Jeannette Issamatro enchaîne les formations avec succès afin de se perfectionner dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie. Un parcours exemplaire pour voguer vers de nouveaux horizons.
« Je suis quelqu’un de très curieux. J’aime bien chercher à comprendre les choses et je me posais beaucoup de questions sur le handicap », avance Jeannette pour expliquer les raisons qui l’ont amenée à travailler dans ce secteur il y a 21 ans. Accompagnatrice de vie auprès d’enfants handicapés scolarisés, la jeune femme a d’abord appris son métier sur le tas avec comme précieux atouts, sa curiosité et sa bienveillance. « Dès que je rencontre un nouveau type de handicap, je fais des recherches. J’observe l’enfant pour trouver des signes me permettant de mieux l’accompagner. Les premiers à me renseigner sont bien sûr les parents et l’équipe enseignante. » Devenue maman, Jeannette a suivi une formation d’assistante maternelle pour garder à domicile des touts-petits en situation de handicap. Puis, elle a rejoint l’association des accompagnatrices de vie (Adav), l’ancêtre du groupement d’intérêt public Union pour le handicap, et a retrouvé le milieu scolaire.
L'entrée au GIP UPH
La création du GIP Union pour le handicap en 2010 marque un tournant dans la vie professionnelle de Jeannette. Rassemblant les collectivités et les associations, cet organisme territorial – financé par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie – vise à mieux prendre en charge le handicap et la dépendance. Employée du groupement, Jeannette bénéficie d’une première formation d’accompagnatrice de vie à l’Établissement territorial de formation professionnelle des adultes (l’actuel EFPA), tout en continuant à exercer son métier. Un métier dont elle parle avec passion : « J’interviens dans des écoles, des collèges, des centres de loisirs et même à l’université où j'ai déjà assisté une étudiante. Le rôle d’une accompagnatrice de vie est d’aider les élèves dans les actes de la vie quotidienne. Par exemple, nous remplaçons les membres d’un enfant qui a perdu de sa mobilité. » Une fonction essentielle pour favoriser l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap. En 2015, Jeannette décide de suivre la formation d’aide médico-psychologique (AMP) avec le soutien du GIP UPH qui souhaite alors améliorer la qualité de ses services, mais aussi inscrire ses employées dans une nouvelle dynamique et leur offrir d'autres perspectives de carrière. Le challenge est de taille : il faut jongler entre le travail, les cours dispensés à l’Institut de formation des professions sanitaires et sociales (IFPSS) pendant les vacances scolaires et la vie de famille ! Avec 12 autres employées du GIP, Jeannette relève le défi haut la main. « C’était difficile, mais c’était un choix. Je voulais vraiment avoir ce diplôme qui est une porte ouverte pour travailler auprès d’adultes handicapés, de personnes âgées… »
Formation d'aide-soignante
Cette nouvelle qualification ne lui permet pas toutefois d’intégrer le milieu hospitalier qui est son objectif. Qu’à cela ne tienne, Jeannette se présente au concours d’entrée d’aide-soignante à l’IFPSS qu’elle réussit avec la "modeste" note de 19,80 ! En mars dernier, l’étudiante de 47 ans a commencé sa formation, pour une durée de 11 mois, à temps complet cette fois. Grâce au soutien du GIP UPH et de sa famille, elle peut se consacrer pleinement à ses études et à son premier stage qu’elle effectue au Médipôle. « Chapeau bas ! Salariée, mère de famille, Jeannette s’est accrochée et a réussi à passer toutes les étapes avec brio. C’est un très bel exemple pour le groupement, pour ses collègues et pour la Nouvelle-Calédonie en général », exprime avec fierté son directeur, Jean-Philippe Vollmer. Et Jeannette de conclure par ce message : « Il n’y a pas d’âge pour apprendre ! Quand on veut améliorer son quotidien, il faut aller de l’avant ».
Accompagner la dépendance à Lifou
Un fois son diplôme d’aide-soignante en poche, Jeannette souhaite acquérir de l’expérience dans le milieu hospitalier car elle nourrit déjà un nouveau projet. Celui d’ouvrir une maison de retraite à Lifou d’où est originaire sa maman. Et ce n’est pas tout. Cette femme d'une grande générosité est tentée par l'idée de devenir assistante familiale et d'accueillir des enfants en difficulté au sein de son foyer.
Favoriser la formation professionnelle
Le GIP Union pour le handicap emploie 96 accompagnatrices de vie qui interviennent essentiellement en milieu scolaire, auprès d'environ 400 élèves et étudiants handicapés, de manière individuelle ou collective, en vue de favoriser leur inclusion. Présidé par Isabelle Champmoreau, membre du gouvernement en charge du handicap, le groupement a décidé de mettre l’accent sur les actions de formation professionnelle dans le cadre d’une stratégie adoptée pour la période 2017-2020. « Un personnel bien formé est à même de rendre un service de qualité. Par ailleurs, la formation favorise la mobilité et la volonté est aussi de répondre aux besoins de la Nouvelle-Calédonie », souligne le directeur, Jean-Philippe Vollmer. Déjà 23 accompagnatrices de vie ont bénéficié de la formation d’aide médico-psychologique qui leur permet d’assister des personnes handicapées ou dépendantes de tous âges, à domicile, en maisons de retraite, etc. Ces nouvelles compétences peuvent bénéficier à l'ensemble du secteur qui est en plein essor du fait notamment du vieillissement de la population. Le schéma directeur du handicap et de la dépendance, sur lequel travaillent le gouvernement et ses partenaires, doit permettre de répondre à cette problématique. Cette feuille de route sera présentée dans le courant de l'année aux élus.