5ème Conférence Nickel

5ème Conférence Nickel

04 juillet 2013

Économie

5ème Conférence Nickel

Le nickel calédonien au coeur du développement.

Discours d’ouverture de la 5ème conférence mondiale du Nickel

Le Méridien Nouméa 1er-5 juillet 2013

Gilbert TYUIENON Vice-président du gouvernement.

 

Distingués Invités,

Mesdames et Messieurs,

 

 

Au nom du Gouvernement de la NC et des Calédoniens, je vous souhaite une chaleureuse bienvenue et un agréable séjour dans notre pays.

 

 

C’est un honneur et un grand plaisir pour la NC, de vous accueillir une nouvelle fois à l’occasion de la tenue de cette 5ème Conférence Internationale du Nickel.

 

 

La Nouvelle Calédonie vit un tournant important de son histoire… En effet, la concrétisation des projets d’envergure internationale du Sud et du Nord, vont bientôt la propulser parmi les premiers Pays producteurs de Nickel au monde.

 

 

C’est une mutation particulièrement importante qui coïncide avec la fin de l’Accord de Nouméa.

 

 

La convergence de ces agendas économique et politique explique la volonté des responsables politiques locaux de placer « le Nickel calédonien » comme socle de notre développement. Un développement que nous souhaitons tous équilibré et respectueux de notre environnement.

 

 

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Malgré les cours actuels du LME qui ne sont pas à un niveau confortable et les prévisions qui n’annoncent pas d’amélioration, la Nouvelle Calédonie reste confiante dans les perspectives de développement à long terme de cette ressource naturelle.

 

 

Et ce début d’année 2013 est une année historique pour notre pays, car nous avons assisté à la 1ère coulée de nickel métal de l’Usine du Nord.

 

 

Une usine voulue, dès la signature de l’Accord de Matignon. Cette réalisation est fondée sur le principe de partage et de rééquilibrage consacré par cet accord dont nous venons de célébrer le 25ème anniversaire, c’est le fondement du partage et du portage de l’actionnariat de KNS : 51 SMSP/49 Genclore-Xstrata.

 

 

Une philosophie considérée comme utopique au départ, mais devenue réalité, grâce à l’engagement de partenaires internationaux qui ont cru au potentiel de notre ressource et à notre volonté de mener à son terme ce projet.

 

 

La 2ème ligne doit entrer en production au cours du 2ème semestre de cette année et l’objectif de 60.000 tonnes de nickel est annoncé sur les 2 prochaines années.

 

 

L’Usine du Sud connait également des avancées puisqu’elle a atteint son objectif de produire 5.000 tonnes de nickel métal au 1er semestre et projette 25.000 tonnes pour cette année et 45.000 tonnes pour 2014.

 

 

La SLN a validé le remplacement de sa centrale électrique par une centrale au charbon à l’horizon 2014 qui de ce fait contribuera à restaurer la compétitivité de l’usine de Doniambo.

 

 

La SMSP et POSCO viennent de valider la construction d’une 2ème ligne de traitement de garniérite sur leur usine en Corée du Sud. Ce développement amènera la capacité actuelle de 30.000 tonnes à 54.000 tonnes de nickel métal.

 

 

Pour la NC et surtout les centres miniers situés en province Nord, cela se traduira par une augmentation de 1,8 millions de tonnes supplémentaires d’exportation de minerai brut vers la Corée du Sud.

 

 

Cette augmentation du tonnage exporté va s’accompagner d’une baisse de la teneur commerciale.

 

 

Les exportations vers le Japon restent à des niveaux habituels depuis des décennies. Cependant, il faut noter une baisse progressive de la teneur avec certains clients.

 

 

Ce rapide tour d’horizon explique pourquoi la Nouvelle Calédonie occupera une place importante dans la production mondiale de nickel dans les 5 prochaines années.

 

 

La volonté commune des responsables politiques calédoniens, conjuguée à l’engagement et au savoir-faire de nos partenaires nationaux et internationaux, permet désormais à notre pays, de s’engager résolument sur la voie d’une meilleure valorisation de notre principale richesse naturelle.

 

 

Nous tous, responsables politiques de ce pays, vivons et mesurons les impacts, qu’un tel développement va apporter à nos populations et à notre environnement.

 

 

C’est pourquoi nous avons décidé, en 2009, de moderniser notre politique minière, avec la mise en place d’un nouveau code minier, articulé autour du Schéma de Mise en Valeur des Richesses Minières.

 

 

Cette règlementation donne aux institutions des outils leur permettant de mieux maîtriser l’utilisation de nos ressources et d’éviter ainsi les abus et les échecs, surtout ceux dont nous pouvons encore percevoir les traces socio-économiques et environnemental dans certaines de nos communes.

 

 

Il y a trois ans, nous avons souhaité poursuivre dans cette voie du progrès, pour l’intérêt général, et pour celui de l’économie minière et métallurgique de notre Pays.

 

 

Un Comité Stratégique Industriel a ainsi été créé en 2010 ; ses orientations ont été validées au comité des signataires à Paris le 6 décembre 2012 ; il a été décidé qu’une conférence des Présidents réunissant le Président du Gouvernement, celui du Congrès et ceux des 3 Provinces, doit finaliser ce travail, avec le concours de l’Etat.

 

 

L’une des orientations majeures du CSI tend à confirmer que la maîtrise et la valorisation de notre ressource doivent désormais être appréhendées à un niveau Pays et non plus de manière parcellaire, car la NC doit être unie pour mieux consolider l’exploitation de son nickel.

 

 

La NC dispose également depuis peu, d’un centre national de recherche technologique (CNRT) sur le « Nickel et son environnement ».

 

 

Cet organisme regroupe toutes les institutions publiques, les acteurs industriels et la recherche. Nous travaillons tous au service d’une recherche perpétuelle de meilleures pratiques, dans la valorisation et la préservation de notre biodiversité.

 

 

Ceci est indispensable car une majeure partie de notre lagon et de son récif corallien a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

 

Toutes ces initiatives ont été mises en place car nous souhaitons que l’économie de la mine accompagne notre démarche d’émancipation.

 

 

Il nous faut éviter le syndrome hollandais, nous sommes donc attentifs aux décisions des pays producteurs à l’image de ce que le gouvernement indonésien a décidé, ces dernières années, avec la volonté affichée de l’arrêt des exportations brutes.

 

 

Le gouvernement de la NC souhaite apporter des améliorations de la fiscalité dans le respect de la stabilité des sociétés minières et métallurgiques mais également et surtout pour un partage plus équitable des profits, issus de richesses créées par la valorisation de notre patrimoine minier.

 

 

C’est dans ce cadre, qu’un fond souverain verra prochainement le jour car nous souhaitons une meilleure prise en compte des besoins de nos générations futures.

 

 

Ces engagements vont aussi amener notre Pays à occuper une place plus importante dans la région Asie Pacifique.

 

 

Nous poursuivrons nos échanges, comme nous venons de le confirmer avec la réunion, ces derniers jours, du groupe mélanésien de fer de lance, qui a vu le FLNKS en prendre la présidence.

 

 

Les sujets abordés au cours de cette 5ème Conférence du Nickel, traduisent les grands défis politiques et économiques du moment pour la NC et son économie du Nickel :

 

 

  1.  
  2. La baisse continuelle des teneurs exploitables des minerais oxydés saprolitiques, qui doivent conduire mineurs et métallurgistes à optimiser continuellement leurs procédés et réduire leurs coûts d’exploitation ;
  3. En corollaire de cette raréfaction de la ressource, la nécessité de prouver la viabilité des procédés hydro métallurgiques, qui permettront d’exploiter les gisements de nickel latéritiques.
  4. La part essentielle prise par le Nickel Pig Iron dans la production mondiale, qui est actuellement le principal levier de la demande internationale en minerai de nickel ;
  5. Les impacts décisifs qu’auront les décisions de nos voisins, en particulier Indonésien, sur le marché du nickel, qui doivent nous conduire à réfléchir à la meilleure manière d’échanger et de partager entre pays producteurs tout en laissant à chacun l’initiative nécessaire à la mise en œuvre de ses propres orientations politiques.
  6. Enfin les attentes renforcées de la société et des communautés locales de voir l’industrie du nickel s’insérer dans une perspective de développement durable, qui exige de cette industrie de définir des stratégies nouvelles et innovantes en matière de protection de la biodiversité, de techniques environnementales et de réhabilitation et de prévention du réchauffement climatique.

 

 

Ce sont des enjeux majeurs pour la NC, pour le nickel calédonien, nous y sommes attentifs…. et votre présence ici à Nouméa témoigne que nous sommes engagés dans la bonne voie….

 

 

Aussi permettez moi, au nom du Gouvernement de la NC, de vous souhaiter une 5ème conférence du Nickel, prometteuse pour vous, pour notre économie et pour la NC.

 

 

Je vous remercie, Oléti !