Cybersécurité : un levier de croissance

Cybersécurité : un levier de croissance

05 juillet 2023

Numérique

Vaimu’a Muliava a rencontré Rodrigue Germany et Christophe Kattnig, respectivement chef adjoint et chargé d’affaires du programme de transfert au Campus Cyber au sein de l’INRIA.

Vaimu’a Muliava a rencontré Rodrigue Germany et Christophe Kattnig, respectivement chef adjoint et chargé d’affaires du programme de transfert au Campus Cyber au sein de l’INRIA.

Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement chargé de la fonction publique, de la modernisation de l’action publique, de la transition numérique, du développement de l’innovation technologique et des relations avec les collectivités d’Outre-mer du Pacifique, a rencontré à Paris en mai dernier, des acteurs majeurs de l’écosystème, afin de favoriser la montée en compétences notamment en matière de cybersécurité en Nouvelle-Calédonie.

Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a présenté en mai dernier, son projet  de création d’un centre de ressources de cybersécurité à vocation régionale, en relation avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). L’objectif, entre autres, est de mettre en place de manière coordonnée, des outils afin de protéger efficacement ses systèmes d’information.

Pour rappel, cette structure fédératrice a pour vocation de référencer tous les acteurs concernés et de sensibiliser à la cybermalveillance en lien avec les institutions, les partenaires privés et les associations, mais aussi de centraliser les indicateurs relatifs à la cybersécurité à titre d’observatoire.

Le centre de ressources a également pour mission d’assurer un conseil et de développer la mise en relation des victimes de cybercriminalité avec les entreprises locales compétentes pour les aider dans leurs démarches ou leur fournir les informations nécessaires sur les poursuites juridictionnelles. Il doit également faire le lien avec l’ANSSI et le Centre gouvernemental de veille, d’alerte et de réponse aux attaques informatiques (CERT-FR) et développer la communauté cyber dans le Pacifique francophone.

Contribuer à la dynamique d’interaction entre la recherche, l’industrie et les acteurs publics

C’est dans ce contexte que Vaimu’a Muliava a rencontré Michel Van Den Berghe, président et fondateur du Campus Cyber, inauguré en 2022 à la Défense à Paris. Ce lieu totem de la cybersécurité française poursuit entres autres, l’ambition de fédérer l’écosystème en réunissant des grands groupes, des start-ups, mais aussi  des organismes publics et des écoles.

Il s’attache également à montrer aux jeunes l’ensemble des métiers disponibles dans ce domaine et permet la rencontre entre le secteur académique et l’écosystème.

Les échanges entre le membre du gouvernement et le président du Campus Cyber ont porté sur le programme de transfert au Campus Cyber opéré par l’institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA), en lien étroit avec l’ANSSI, pour le compte de l’ensemble de la communauté académique. Financé dans le cadre de la stratégie nationale pour la cybersécurité, ce programme s’appuie sur la dynamique collective du Campus Cyber et de son réseau en région. Il a pour objectif de renforcer les efforts de recherche et de transfert de compétences et de technologies issues de la recherche publique vers l’ensemble des écosystèmes territoriaux de la cybersécurité. Il s’articule en quatre axes prioritaires :

  1. Recherche partenariale : répondre à des enjeux de souveraineté et de cybersécurité ;
  2. Transfert : accélérer la mise sur le marché de produits de cybersécurité innovants ;
  3. Formation : développer de nouveaux contenus pédagogiques à destination de l’écosystème industriel ;
  4. Entrepreneuriat : accompagner les porteurs de projets de startups deeptech.

 

Vaimua Muliava au Campus Cyber, avec Gaël Musquet, Michel Van Den Berghe et Pascal Pierre-Louis.

Vaimua Muliava au Campus Cyber, avec Gaël Musquet, Michel Van Den Berghe et Pascal Pierre-Louis., par Mathilde HEUZE

 

Pour INRIA et la communauté académique, les enjeux pour assurer la réussite d’un tel projet reposent sur une plus grande implication des acteurs de la recherche publique auprès des entreprises de la cybersécurité, en leur donnant accès aux enjeux industriels et aux verrous technologiques que rencontrent les entreprises. La nécessité d’une grande interaction et d’une culture de l’échange et de la transmission au sein de l’écosystème devra permettre de structurer et de soutenir les démarches fluides de transfert de compétences et de technologies.

Une démarche de rapprochement entre le Campus Cyber et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie est en cours de réflexion  afin de définir les modalités d’un partenariat à destination de l’écosystème local en s’appuyant sur les organisations existantes.

Faire du numérique un levier de croissance

Le secteur du numérique nécessite en amont de déployer une politique de formation adaptée au territoire, afin de réduire la fracture numérique et de monter en compétences. C’est la démarche de Gaël Musquet, météorologue, fondateur de l'association Hackers Against Naturel Disasters (HAND). Une initiative qui vise à mettre la technologie et la data au service de la prévention des crises humanitaires (Tech for Good). Sa méthode consiste à responsabiliser la société civile, notamment dans les zones à risques de catastrophes naturelles.

Vaimu’a Muliava l’a rencontré lors de son déplacement et ensemble, ils ont pu aborder la question de la formation et de la sensibilisation afin d’anticiper au mieux les risques. Un partenariat est en cours de construction, tout comme avec la fédération Le Park numérique, association solidaire d'utilité sociale, acteur de l’inclusion et de la médiation numérique. Son président Pascal-Henri Pierre-Louis a rappelé leur démarche qui est de construire des parcours d’inclusion numérique adaptés à tous, afin d’amorcer le virage vers une véritable transition numérique inclusive, performante et humaine dans les Outre-mer.

L’association utilise le numérique comme levier d'insertion socio-professionnelle en accompagnant, les publics vulnérables (jeunes décrocheurs, femmes isolées, personnes en situation de handicap, séniors), vers la montée en compétences, l'autonomie numérique et l'employabilité.

La Fédération Le Park Numérique est ainsi un véritable laboratoire d'innovations sociales numériques sui intervient principalement pour : 

  1. favoriser l’insertion professionnelle des publics vulnérables ;
  2. lutter contre l’illectronisme et la fracture numérique ;
  3. développer la culture et l’innovation numérique ;
  4. structurer la filière « EdTech » Outre-Mer
  5. utiliser le numérique comme outil de prévention des risques.

Un partenariat, s’inscrivant dans la poursuite du projet ProxITech en 2022est actuellement en cours de consolidation entre le gouvernement et le Park numérique. Trois orientations en termes d’intervention auprès des publics ciblés ont été discutées : 

  • la sensibilisation sur des métiers d’avenir et en crise autour des nouvelles technologies ;
  • le développement de la culture de l’innovation technologique ;
  • la valorisation des compétences informelles des populations.

Quant au projet « numérique, outil de prévention des risques », il fait actuellement l’objet d’un cadrage pour une mise en œuvre en fin 2023. Il intègre notamment l’usage d’outils relatifs à la cybersécurité, au changement climatique ou encore à l’intelligence artificielle.

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