La Calédonie aux Nations unies
Ce jeudi 5 octobre, Philippe Germain est intervenu à New York devant la 4e Commission de la 72e Assemblée générale des Nations unies, qui abordait la question de la Nouvelle-Calédonie, probablement pour la dernière fois avant le référendum de 2018. Objectif : présenter un bilan de l’évolution socio-économique de la Calédonie afin de démontrer l’engagement du gouvernement à respecter les dispositions de l’Accord de Nouméa.
Reportée de 24 heures pour des raisons organisationnelles, l’allocution de Philippe Germain à la tribune de l’ONU, au cours de la réunion officielle de la 4e Commission en charge des questions de politiques spéciales et de la décolonisation, a eu lieu ce jeudi matin à 6 h 30, heure de Nouméa.
La question relative à la Nouvelle-Calédonie était en effet à l’ordre du jour de la quatrième séance d’audition des représentants des gouvernements des « territoires non autonomes » inscrits sur la liste des pays à décoloniser. Cette audition, prévue dans l’Accord de Nouméa qui dispose que « le cheminement vers l'émancipation sera porté à la connaissance de l'ONU » résulte de son inscription sur la liste des pays à décoloniser des Nations Unies depuis 1986. Une première pour le président du gouvernement Philippe Germain, mais aussi une audition « exceptionnelle », celle-ci étant « la dernière avant l’organisation du référendum d’autodétermination qui se tiendra au plus tard en novembre 2018 », a-t-il souligné. Dans ce cadre, le président Germain a présenté un bilan détaillé « des évolutions qu’a connues la Nouvelle-Calédonie ces 30 dernières années » afin de mettre en perspective le processus de mise en œuvre de l’Accord de Nouméa.
Le chemin parcouru
D’ordre politique, économique, social, environnemental, etc. ces transformations sont en effet nombreuses. Rééquilibrage politique et économique, transfert des compétences, PIB du pays multiplié par deux fois et demie, taux d’emploi doublé, mise en place du dispositif de priorité à l’emploi en faveur des Calédoniens, adoption du projet éducatif calédonien, du schéma pour la transition écologique, de réformes fiscales, de politiques de soutien à l’agriculture, au tourisme, aux énergies renouvelables, aux exportations et à l’innovation, démarche pour la préservation du patrimoine marin, développement de la coopération régionale par l’intégration au Forum des Iles du Pacifique ou encore par la signature d’accords de coopération avec le Vanuatu et la Nouvelle-Zélande…
À un an du scrutin d’autodétermination, le bilan du chemin parcouru par la Nouvelle-Calédonie depuis les accords de Matignon de 1988 est saisissant. « Soyez assuré que tout est mis en œuvre pour réussir cette importante étape de la construction de notre pays et de notre destin commun », a conclu Philippe Germain.
Entretiens bilatéraux
En marge de cette intervention, le président du gouvernement a multiplié les rendez-vous. Mardi, il rencontrait l’ambassadeur Jacques Lapouge en charge du suivi de la 4e Commission de l’Assemblée générale des Nations unies, et Walid Fouque, premier secrétaire à la mission permanente de la France auprès des Nations unies.
Mercredi 4 et jeudi 5 octobre, il a poursuivi les entretiens bilatéraux avec plusieurs représentants permanents auprès des Nations unies : l’ambassadeur François Delattre, pour la France, Craig Hawke, représentant de la Nouvelle-Zélande, Luke Daunivalu, de Fidji, Robert Sisilo, des Salomon, et M. Ramirez, du Venezuela. Il devait également rencontrer Jeffrey Feltman, secrétaire général adjoint aux affaires politiques des Nations unies, et avoir un déjeuner de travail avec Anne Gueguen, représentante permanente adjointe de la France.