La Calédonie à l’épreuve des feux
770 feux recensés, 9 700 hectares brûlés, 2 personnes tuées, 350 heures de vol effectuées par les hélicoptères bombardiers d’eau (HBE)… Le bilan de la saison administrative des feux de forêts 2015 est particulièrement lourd.
Entre le 15 septembre et le 15 décembre, le dispositif Orsec de niveau 2, déclenché lorsque la menace ne peut plus être gérée par la commune et que le président du gouvernement prend la tête des opérations, via la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR), a été activé à six reprises. Le bilan humain est lui aussi très lourd : des sapeurs-pompiers exténués, parfois légèrement blessés, mais surtout l’équipage d’un HBE tombé au combat dans la mangrove lors des incendies de Voh. Deux sauveteurs probablement sacrifiés sur l’autel d’un écobuage mal maîtrisé, d’un geste d’incivilité signé par un jeune ayant voulu jouer avec le feu, voire du comportement criminel d’un pyromane adulte et conscient.
Sur le plan financier également, les chiffres ont de quoi agacer, en ces temps de budgets contraints : les rotations des HBE auront coûté 160 millions de francs aux collectivités. Auxquels il faut ajouter 20 millions consacrés au financement des vacations des volontaires de la DSCGR, 10 millions pour l’acquisition ou le renouvellement de matériel, et 10 autres dédiés à la formation de 30 sapeurs-pompiers (communaux et DSCGR). Soit trois mois à 200 millions de francs (environ 20 000 F l’hectare parti en fumée), sans même compter les dépenses engagées par les communes pour l’intervention de leurs pompiers et les coûts liés aux futures opérations de reforestation.
Pour 2016, le plan d’action consiste à reconduire globalement le dispositif 2015 en l’améliorant. Parmi les mesures les plus spectaculaires, l’acquisition de six camions (contre un seul aujourd’hui !) permettra de développer la capacité d’intervention au sol de la DSCGR ainsi que son maillage territorial. Le reste concerne le volet humain, l’accent mis sur la formation, le renfort de saisonniers durant la SAFF, ou encore l’intégration, en qualité de sapeurs-pompiers volontaires, de jeunes issus du RSMA et du bac pro « sécurité ».