Des renforts de sécurité décidés à Paris
Au lendemain du comité des signataires, une réunion technique dédiée aux questions de sécurité et de justice s’est tenue au ministère de l’Intérieur, vendredi 3 novembre après-midi. Une rencontre productive qui s’est conclue par l’annonce d’une série de mesures visant à renforcer la sécurité en Calédonie.
Les ministres de l’Intérieur, Gérard Collomb, de la Justice, Nicole Belloubet, et des Outre-mer, Annick Girardin, ont accueilli, place Beauveau, la délégation calédonienne du comité des signataires étoffée de représentants des associations de maires (Éric Gay, Wilfrid Weiss et Sonia Lagarde). Sur la base des propositions émises par les différentes parties présentes autour de la table, des mesures importantes ont été annoncées.
Insécurité routière et délinquance
Concernant l’insécurité routière, une antenne de la brigade motorisée de la gendarmerie sera créée à Koné et l’État apportera son appui au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et aux collectivités afin de mettre en œuvre des règles plus contraignantes et, par conséquent, plus protectrices des vies humaines.
Dans le domaine de la prévention et de la lutte contre la délinquance, un dispositif renforcé a été adopté. Il comprend la création d’une antenne de la brigade de prévention de la délinquance juvénile à Koné, et d’une unité canine légère au sein de la direction de la sécurité publique. Par ailleurs, les crédits alloués au titre du Fonds interministériel de prévention de la délinquance seront maintenus, et une partie d’entre eux seront consacrés à la réalisation d’une enquête sur les « Violences et rapports de genre » afin d’affiner les données sur les violences faites aux femmes.
Forces d’intervention et justice
Dans le domaine des forces d’intervention, et pour répondre aux contraintes liées à l’éloignement de la métropole, le GIPN (Groupe d’intervention de la police nationale) de Nouméa sera transformé en antenne du RAID (Recherche, assistance, intervention, dissuasion, unité d’élite de la police nationale). Il sera ainsi en capacité, aux côtés de l’antenne du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale), de faire face aux actions les plus violentes. En parallèle, le service du renseignement territorial sera renforcé afin de mieux anticiper les dérives urbaines.
Au plan pénitentiaire, l’État a confirmé son engagement : 41 surveillants renforceront l’effectif des gardiens de prison du Camp-Est au cours des deux prochaines années, un schéma directeur sera défini pour la réfection des locaux et un audit réalisé sur la prise en charge sanitaire de la population pénale.
Enfin, en matière de protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse, la formation des personnels de la Nouvelle-Calédonie exerçant dans ce secteur sera renforcée et les conditions de mise en place d’une structure éducative fermée seront définies à l’occasion des assises de l’outre-mer, dédiées au thème de la jeunesse.