Le risque tsunami est bien réel

Le risque tsunami est bien réel

08 septembre 2022

Sécurité et prévention

Cette conférence sur le risque tsunami en Nouvelle-Calédonie est la première du genre. L’objectif est d’en faire à l’avenir un rendez-vous annuel ou bisannuel.

Cette conférence sur le risque tsunami en Nouvelle-Calédonie est la première du genre. L’objectif est d’en faire à l’avenir un rendez-vous annuel ou bisannuel.

Le gouvernement via la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR) a organisé le 6 septembre à la Communauté du Pacifique (CPS), une conférence sur le risque tsunami en Nouvelle-Calédonie. Une rencontre inédite qui a permis de sensibiliser et d’informer l’ensemble des acteurs concernés par cette problématique.

Le risque tsunami est une réalité en Nouvelle-Calédonie. C’est pour cette raison que la DSCGR a organisé, pour la première fois le mardi 6 septembre, une conférence sur le sujet réunissant tous les acteurs concernés. « Nous avons voulu mettre cet événement en place de manière à ce que les décideurs, les élus, la population, nos partenaires, soient à un même niveau d’information sur ce risque, a indiqué le colonel Frédéric Marchi-Leccia, directeur de la DSCGR. Nous allons vers une prise en compte de l’existence du risque et de ses conséquences. Maintenant, il faut que nous affinions nos connaissances et que nous déterminions quelles sont les zones qui seraient touchées par les effets d’un tsunami et jusqu’à quelle hauteur les personnes sont en danger. »

Un travail qui doit se faire dès aujourd’hui car le pays n’est pas à l’abri d’une éventuelle catastrophe. « D’un point  de vue scientifique, on dit qu’il peut exister des périodes de retour, a expliqué le colonel Marchi-Leccia. Il y a une zone près de la Calédonie qui n’a pas été ébranlée par un séisme depuis fort longtemps. Les probabilités pourraient faire qu’un jour ce soit notre tour. Cela pourrait être demain, dans 10 ans ou dans 100 ans. Le travail de la Sécurité civile est donc, dès maintenant, d’attirer l’attention sur le phénomène et d’accompagner la résilience des populations. »

Des acteurs en recherche d’informations

Les participants à cette conférence ont profité de plusieurs temps d’échange pour confier leurs inquiétudes et leurs questionnements. Cela a été le cas notamment des acteurs communaux, qui prennent le sujet au sérieux. « C’est une problématique qui nous inquiète et on pourrait se demander pourquoi nous n’avons pas organisé plus tôt un tel événement, a confié Wilfried Weiss, maire de Koumac. C’est une très bonne initiative car chaque maire de Calédonie est préoccupé par les aléas climatiques. »

L’un des objectifs des responsables municipaux est de pouvoir définir pour leurs collectivités des niveaux de risque à prendre en compte dans la réalisation des plans communaux de sauvegarde.

Une cartographie du risque

Les acteurs concernés par le risque tsunami pourront désormais s’appuyer sur un outil présenté lors de la conférence. Tsucal, un projet achevé en 2020, vise à fournir une cartographie de l’aléa tsunami pour toute la Calédonie. « Nous utilisons un modèle numérique avec lequel nous avons simulé 2944 scénarios dans le Pacifique. Nous avons ensuite regardé les valeurs de hauteur de vagues et de temps d’arrivée sur le territoire », a détaillé Maxime Duphil, doctorant à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Des résultats qui ont permis de déterminer des zones plus ou moins à risque et de déconstruire certaines idées reçues, comme celle que seules la côte est et les îles Loyauté sont vulnérables en cas de tsunami. « On s’est rendu compte que l’ensemble de la Calédonie peut être concernée, mais à des intensités qui varient en fonction de l’origine du séisme et du tsunami qui en découle », a ajouté Maxime Duphil.

Au vu du succès de cette première conférence, la DSCGR entend bien pérenniser ce rendez-vous qui pourrait devenir annuel ou bisannuel et s’intéresser par la suite à d’autres phénomènes climatiques comme les cyclones.

 

La journée de conférence était composée de plusieurs interventions animées par des scientifiques et des agents de la DSCGR.

La journée de conférence était composée de plusieurs interventions animées par des scientifiques et des agents de la DSCGR.

 

 

Augmenter la résilience de la population

Un des facteurs clé dans la gestion du risque tsunami est le niveau de résilience des populations exposées à celui-ci. Pour l’augmenter, l’Unesco a mis en place un programme d’accompagnement intitulé Tsunami Ready, auquel la Nouvelle-Calédonie a adhéré. Il pourrait être expérimenté sur deux communes test dans un premier temps.

Ce programme régional a pour but d’améliorer la sécurité des personnes avant, pendant et après un tsunami en les sensibilisant et en les préparant à y faire face. « Le tsunami n’est pas un phénomène isolé. On ne peut pas imaginer la gestion du risque tsunami à une échelle strictement calédonienne », a assuré le colonel Frédéric Marchi-Leccia.