Vers une réforme du collège adaptée à la Calédonie
Le gouvernement a arrêté le projet de délibération qui permet d’adapter la réforme du collège au contexte calédonien. Cette décision, inscrite dans la charte d’application du projet éducatif, pourrait prendre effet à la rentrée 2018.
L’application de la réforme nationale du collège, adoptée en Métropole, n’est pas automatique en Nouvelle-Calédonie. « Toutefois, les programmes, les diplômes, la formation et le contrôle pédagogique des enseignants du secondaire restant de la compétence de l’État, une extension de certaines réformes de l'Éducation nationale à la Nouvelle-Calédonie est nécessaire afin d'être en conformité avec l'évaluation des élèves, et notamment avec le nouveau Diplôme National du Brevet (DNB) », indique Hélène Iékawé, membre du gouvernement en charge de l’enseignement. Mais c’est une réforme adaptée au projet éducatif calédonien qui sera prochainement proposée aux élus du Congrès après avoir été approuvée le 6 décembre par les membres du gouvernement.
Enseignements pratiques interdisciplinaires
Ainsi, des mesures ont été déclinées selon les grandes ambitions du projet éducatif. À titre d’exemple, l’apprentissage d’une deuxième langue vivante sera proposé dès la 5e pour contribuer à « ouvrir l’école sur la région Océanie et sur le monde ». Une offre de quatre langues kanak (drehu, nengone, paicî, ajië) sera aussi introduite en LV2. Autre point important de la réforme nationale, la mise en place d’enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) qui visent à construire et à approfondir des connaissances et des compétences par une démarche de projet conduisant à une production concrète. En Nouvelle-Calédonie, sur les neuf thématiques proposées pour les EPI, trois seront obligatoires pour les collégiens à partir de la 5e : « Éléments fondamentaux de la culture kanak », « Citoyenneté, parcours civique » et « Découverte du monde professionnel et économique, information et orientation ».
Au vu des résultats des élèves aux évaluations de CM2, un renforcement des horaires en français et en mathématiques tout au long du collège est aussi prévu. De même, l’accompagnement personnalisé qui s’adresse à tous les élèves selon leurs besoins pourrait être proposé dès la 6e.
En 2016, sept collèges calédoniens (Jean-Mariotti, Tuband, Koutio, La Foa, Koumac, Tadine, Sacré-Cœur de Bourail) se sont prêtés à des expérimentations afin de procéder à l’adaptation de la réforme du collège. Elles se poursuivront en 2017, et seront complétées par un plan spécifique pour les enseignants.
Garanties pour la correction localisée du bac
Un deuxième projet, de résolution cette fois, a été arrêté par le gouvernement le 6 décembre. Objectif ? Solliciter l’État en vue d’organiser la correction en Nouvelle-Calédonie des épreuves écrites des baccalauréats général et technologique. « Le but de cette action, inscrite dans la charte d’application du projet éducatif, est la reconquête du temps scolaire et notamment du troisième trimestre qui s’achève de manière anticipée », met en avant Hélène Iékawé. L’organisation de la correction localisée, qui concerne déjà le bac professionnel et certaines disciplines du bac général et technologique, s’accompagnera de garanties. Par exemple, les sujets et la grille d’évaluation resteront élaborés en Métropole. Le déroulement des corrections se fera en « loge », c’est-à-dire que tous les correcteurs seront convoqués au même endroit et au même moment et recevront des consignes identiques de correction. Une mission d’inspection générale de l’éducation nationale (IGEN) attestera du bon déroulement des épreuves sur le plan réglementaire et opérationnel. Enfin, la délivrance du diplôme se fera par une autorité académique métropolitaine afin de garantir sa valeur nationale. L’ensemble de ces modalités doit être maintenant discuté au Congrès.