Il y a 70 ans, des élus mélanésiens entraient au Conseil général
Dans le cadre de la célébration des 70 ans de l’entrée des premiers élus mélanésiens dans les instances politiques calédoniennes, le gouvernement, sous l’impulsion de Mickaël Forrest, membre chargé de la culture, a organisé une semaine commémorative.
Le 8 février 1953, neuf élus mélanésiens accédaient pour la première fois au Conseil général, la plus haute institution de Nouvelle-Calédonie de cette époque et l’ancêtre de notre actuel Congrès. Pour célébrer cet événement fondateur de la démocratie calédonienne, le gouvernement a organisé une semaine commémorative dont le point d’orgue était la table ronde organisée au Congrès, en présence notamment du président de l’institution, Roch Wamytan, de Thierry Santa, Yannick Slamet, Mickaël Forrest et Adolphe Digoué, membres du gouvernement.
Cette semaine du souvenir s’inscrit dans la volonté de l’Exécutif de construire un avenir partagé par une « démarche mémorielle ». Comme l’a formulé le président Louis Mapou dans sa déclaration de politique générale :
« La reconquête de l’histoire est une démarche permanente qui se nourrit de grands évènements qui font sens du point de vue de la construction identitaire. Il semble difficile de se contenter d’invoquer simplement, comme une incantation, l’unité dans la diversité, le lien d’appartenance au pays, le vivre ensemble ou encore le destin commun. Il faut passer le cap de le faire, sans attendre [...]».
Histoire et témoignages
La séquence organisée au Congrès a été en partie animée par l’historien Olivier Houdan qui a proposé un rappel des faits historiques à un public parmi lequel se trouvaient plusieurs descendants d’anciens élus de l’époque. Ces derniers ont pu témoigner des souvenirs qu’ils ont de leurs ancêtres et expliquer pourquoi ceux-ci se sont engagés en politique.
« La mémoire est importante dans la vie de la société. Il faut créer, grâce à des événements comme celui-là, les conditions pour qu’elle reste vivante et que de génération en génération, nous puissions continuer à nous inscrire dans l’histoire de l’Humanité », a indiqué Mickaël Forrest.
Les élections du Conseil général en 1953
En 1951, Maurice Lenormand est élu député de la Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-Hébrides. Il est soutenu par les jeunes partis politiques d’obédience catholique, l'Union des indigènes calédoniens amis de la liberté dans l'ordre (UICALO) et l’Association des indigènes calédoniens et loyaltiens, français (AICLF). Aux élections du Conseil Général de février 1853, il présente une liste d’« Union calédonienne » (UC), qui remporte la majorité avec 15 des 25 sièges de l’assemblée.
Parmi ces élus, neuf sont mélanésiens, originaires de l’ensemble du Territoire. Raphaël Bouanaoué, Elia Thidjine, Roch Pidjot, Mathieu Aripoindi, Doui Mattayo Wetta, Kowi Bouillant, Michel Kauma, James Haeweng, et Luther Enoka, sont ainsi les premiers mélanésiens à siéger au Conseil général de Nouvelle-Calédonie, auquel a succédé l’Assemblée Territoriale en 1957, puis le Congrès.