Dengue : bien informés, bien protégés

Dengue : bien informés, bien protégés

10 février 2017

Santé et social

Pour choisir et utiliser correctement un produit répulsif cutané, demandez conseil en pharmacie.

Pour choisir et utiliser correctement un produit répulsif cutané, demandez conseil en pharmacie.

La Nouvelle-Calédonie est en situation d’épidémie de dengue depuis le 5 janvier. Alors que l’on déplore aujourd'hui le premier décès et que 100 nouveaux cas sont recensés chaque semaine, la direction des Affaires sanitaires et sociales (DASS) appelle la population à se protéger, notamment par l’application de produits répulsifs cutanés.

En situation d’épidémie de dengue, se protéger des piqûres de moustiques est nécessaire pour ne pas contracter la maladie ou la diffuser si l’on en est déjà atteint. Spirales, diffuseurs électriques, moustiquaires… Tous les moyens sont bons, à condition de bien les utiliser, notamment en matière de produits répulsifs cutanés. « Face à l’abondance des produits proposés sur le marché, il faut être bien informé, explique Séverine Page, pharmacien de santé publique à la DASS. Certains sont en effet peu efficaces, alors que d’autres ne sont pas adaptés aux bébés ou aux femmes enceintes. Le conseil d’un pharmacien, tant pour le choix que pour le mode d’utilisation du produit, est fortement recommandé ».

Faire confiance à son pharmacien

Les substances actives contenues dans le produit, leur concentration et le profil de l’utilisateur sont les critères qui orienteront le choix. Le mode d’emploi doit aussi être connu et respecté : utiliser sur les parties découvertes du corps, ne pas appliquer sur une blessure, une peau irritée, au niveau de la bouche ou des yeux, renouveler l’application plus souvent en cas de transpiration, bains ou douches, appliquer les crèmes solaires environ vingt minutes avant le répulsif. Il est aussi recommandé de se laver les mains après application et de conserver les flacons hors de portée des jeunes enfants.

Un produit efficace, adapté à chacun

« Les femmes enceintes éviteront de s’exposer aux moustiques le matin et le soir, poursuit Séverine Page. Elles utiliseront des produits adaptés, à la concentration minimale efficace, et préféreront les moustiquaires et les vêtements couvrants. Ces consignes sont également valables pour les tout-petits. Il est important que ces publics fragiles soient correctement protégés, même si les répulsifs ont une image parfois négative auprès du public : la balance bénéfice-risque penche en faveur de l’utilisation raisonnée des produits, d’autant plus en période d’épidémie ».

Si les différentes formules disponibles (sprays, crèmes, laits, etc.) n’ont pas d’influence sur l’efficacité des produits, les personnes souffrant de difficultés respiratoires, comme l’asthme par exemple, éviteront quant à elles les solutions trop volatiles.

La combinaison gagnante

« La coopération de la population peut avoir un réel impact sur l’évolution de l’épidémie de dengue, termine le pharmacien. Il est donc nécessaire de combiner une protection contre les piqûres de moustiques (dont l’application de répulsifs est l’un des moyens pratiques) à la lutte contre la prolifération des moustiques en détruisant les gîtes larvaires ». C'est-à-dire la suppression de toute eau stagnante au domicile en nettoyant les gouttières et en éliminant tout ce qui peut contenir de l’eau de pluie aux abords des habitations.

 

Les substances efficaces et sûres

Les substances actives dont l’efficacité (à une concentration ≥ 20 %) et la sécurité ont été prouvées par les autorités françaises sont :

  • le DEET (N1, N-diéthyl-m-toluamide) ;
  • l’IR3535 (N-acétyl-N-butyl-ß-alaninate d’éthyle) ;
  • le KBR3023 (Carboxylate de Sec-butyl 2-(2-hydroxyéthyl) pipéridine-1 / Icaridine) ;
  • le PMDRBO (mélange de cis- et trans-p-menthane-3,8 diol).

 

Les produits ou dispositifs à éviter

Il est fortement recommandé de ne pas utiliser : les bracelets anti-insectes, les huiles essentielles (potentiellement toxiques et contre-indiquées aux femmes enceintes et aux bébés, et trop volatiles pour conférer une protection sur la durée), les plantes dites anti-moustiques (type géraniacées), les appareils sonores à ultrasons, l’homéopathie, les rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide. « Ces produits ne sont pas suffisamment efficaces. Si les conséquences d’une piqûre de moustique sont anodines en temps normal, en période d’épidémie elles peuvent être graves, d’où l’importance d’utiliser les bons produits pour se protéger soi-même et donc, protéger les autres », souligne Séverine Page.

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