20 ans après, commémoration à la caserne Félicien-Néoéré de La Tontouta

20 ans après, commémoration à la caserne Félicien-Néoéré de La Tontouta

10 décembre 2021

Sécurité et prévention

Le président Mapou et les représentants des cabinets de Vaimu’a Muliava et de Gilbert Tyuienon, entourés des membres de la famille de Félicien Néoéré.

Le président Mapou et les représentants des cabinets de Vaimu’a Muliava et de Gilbert Tyuienon, entourés des membres de la famille de Félicien Néoéré.

Le président du gouvernement Louis Mapou, des représentants des cabinets Muliava et Tyuienon, mais aussi de la CCI, des coutumiers de Païta ainsi que les pompiers de la caserne de La Tontouta ont rendu hommage à la mémoire de Félicien Néoéré, disparu en décembre 2001 et pompier à la caserne de l’aéroport qui porte désormais son nom. L’occasion de mettre en valeur la solidarité et la communauté de destin qui anime les pompiers de Tontouta, dans leurs missions et au-delà.

L’émotion était palpable, vendredi 3 décembre, dans la cour de la caserne du Service de Sauvetage et de Lutte contre l’incendie des Aéronefs (SSLIA) de La Tontouta, vingt ans après la disparition de Félicien Néoéré à quelques centaines de mètres de là, au pied de la tour de contrôle.

La coutume de bonjour entre le président Louis Mapou et Jean-Claude Komedji, coutumier de Païta, a été suivie par une bénédiction donnée par le révérend-père Jean-Patrick Kalega, qui a également prié pour la famille et l’a remercié « de nous avoir donné un homme comme Félicien ».

Dans le discours qui a suivi, David Guyenne, président de la Chambre de commerce et d’industrie a rappelé qu’au regard de son engagement au quotidien, « Félicien était un héros ». « Son souvenir reste encore très présent pour bien des pompiers qui sont ici, a-t-il ajouté, et jusqu’aux générations futures par le nom de cette caserne. »

 

Vivre ensemble

Après avoir remercié Clovis Sao, commandant de la caserne, et son équipe pour l'invitation « à nous remémorer la contribution de chacun car notre pays en a besoin », le président Mapou a également remercié les « gens de l’endroit qui ont autorisé le nom, c’est le geste qu’il faut faire pour vivre ensemble », a-t-il souligné.

Sept ans après la disparition de Félicien Néoéré, et après concertation entre les pompiers de l'aéroport de La Tontouta, les représentants de la Chambre de commerce et d’industrie, les coutumiers de la chefferie de Païta, le clan et la famille du défunt, la décision a été prise de rendre hommage au pompier disparu en nommant la caserne du nom de Félicien Néoéré.

S’adressant à Maria Néoéré, le président du gouvernement a rendu hommage à l’homme et au pompier qu’était Félicien Néoéré.

S’adressant à Maria Néoéré, le président du gouvernement a rendu hommage à l’homme et au pompier qu’était Félicien Néoéré.Louis Mapou a également rappelé la force de l’engagement de Félicien Néoéré et la valeur du travail dans la création du lien d’appartenance.

 

 

Lien par le travail

Évoquant ensuite le lien d’appartenance à la Nouvelle-Calédonie, le président Mapou a parlé du « lien à la terre [puis du] lien par le sang, mais il y a un autre lien dont je voudrais parler ici, a-t-il ajouté, c’est le lien par le travail, un lien qui doit être un élément fort dans la construction de notre identité commune. »
« Merci pour le travail, merci pour votre travail, a clamé le président du gouvernement à l’attention des pompiers. Cette valeur, elle doit vous porter haut et fort. »

Reprenant cette valeur qui est le travail, le commandant de la caserne a dit sa « fierté d’être à la tête de ces hommes ». « Mais le commandant n’est rien s’il n’y a pas de chef de section derrière lui, a tenu à rappeler Clovis Sao. Il n’est rien s’il n’y a pas les adjoints des chefs de section, les chefs d’intervention, les chefs opérateurs et s’il n’y a pas les pompiers derrière lui. »

Puis, dans un moment extraordinaire d’émotion, le commandant Sao a poursuivi, dans un registre plus personnel : « Cela fait vingt ans que je n’ai pas parlé à Maria (l’épouse de Félicien Néoéré). Je n’ai jamais pu lui adresser la parole. La dernière parole que je lui ai dit, c’était : “Il est parti”. Mais il ne se passe pas un jour sans que je ne pense à lui, et que je pense à vous. » Un sentiment, et cela était visible, partagé par le capitaine Pattoua et tous les pompiers présents.

 

Gentillesse et professionnalisme

Félicien Néoére avait commencé sa carrière en tant que pompier sur son île natale, à l'île des Pins, au début des années 80, avant de rejoindre, à sa demande, le Grand Nouméa. Et c’est à la caserne de La Tontouta qu’il a été muté, le 28 juin 1988, à l’âge de 39 ans.

Là, il a gagné en compétences jusqu’à devenir chef de manœuvre. Parmi ses missions, Félicien Néoéré dirigeait les opérations sur tout le périmètre, pour des interventions sur route, sur les feux de brousse et, naturellement, concernant les avions.

Au-delà de ses compétences professionnelles reconnues, l’homme a marqué son entourage par sa gentillesse et sa capacité à rassurer les équipes en toutes circonstances.

À l’âge de 43 ans, il a laissé derrière lui sa femme Maria, trois filles et quatre garçons. Deux d’entre eux, Narcisse et Jean-Pascal, interviennent aujourd’hui comme bénévoles à l’association de lutte contre le feu à l’aérodrome de l’île des Pins.

 

 

Commémoration

Chaque 4 décembre, fête de la Sainte-Barbe, sainte patronne des pompiers, une équipe du SSLIA se déplace à l’île des Pins pour se recueillir sur la tombe de Félicien Néoéré. Cette année, une cérémonie particulière devait être organisée à Kunié par les pompiers de l’aérodrome, pour les vingt ans de la disparition de Félicien Néoéré, mais avec la crise sanitaire, la Sainte-Barbe a été célébrée dans chaque caserne du pays et la commémoration de Félicien Néoéré, dans sa caserne de La Tontouta.

Au-delà de la commémoration, ce temps d‘échange a permis aux différents intervenants de saluer l’engagement, le dévouement, l’efficacité et la spontanéité dans la solidarité des pompiers du SSLIA, aussi bien dans l’intervention auprès de la population que lors de la crise sanitaire.