Le chanvre, une filière en devenir

Le chanvre, une filière en devenir

11 décembre 2023

Économie

Vaimu’a Muliava a ouvert la réunion de présentation du programme d’expérimentation de la filière chanvre, en présence des acteurs du projet.

Vaimu’a Muliava a ouvert la réunion de présentation du programme d’expérimentation de la filière chanvre, en présence des acteurs du projet.

C’est un projet ambitieux, porté par le gouvernement en partenariat avec de nombreux acteurs d’horizons variés, que Vaimu’a Muliava a présenté ce 7 décembre à l’auditorium de la CCI. Le membre du gouvernement chargé de la construction,de l’habitat et du développement de l’innovation technologique  a annoncé avec les opérateurs concernés, le lancement prochain d’une démarche exploratoire qui consiste à développer une nouvelle filière économique à caractère industriel : le chanvre.

Initiée par le Syndicat du chanvre de Nouvelle-Calédonie (le SCNC), qui s’est fait connaître à la biennale de la construction en 2022, la volonté de développer la filière chanvre a reçu un écho favorable de la part du gouvernement. La collectivité s’inscrit en matière d’habitat, dans une démarche de valorisation des matériaux bio et géo sourcés et locaux. Il s’agit de chanvre industriel, réglementé par le cadre européen, avec moins de 0,3 % de THC.

Vaimu’a Muliava soutient cette initiative : « dès lors que nous parlons de décarbonation d’un secteur, il faut parler de circuit court. C’est le défi que nous nous sommes lancés à travers le chanvre, qui devra être complété par d’autres filières dans le secteur de la construction. Cela permettra d’amorcer un virage écologique nécessaire », a –t-il expliqué.

Le RCNC, la DAJ, la DAVAR, le syndicat des chanvriers de Nouvelle-Calédonie, l’agence rurale et l’ADECAL Technopole ont présenté leurs travaux respectifs dans cette phase d’amorçage.

Le RCNC, la DAJ, la DAVAR, le syndicat du chanvre de Nouvelle-Calédonie, l’agence rurale et l’ADECAL Technopole ont présenté leurs travaux respectifs dans cette phase d’amorçage.

 

Dans cette dynamique, un travail piloté par le référentiel de la construction en Nouvelle-Calédonie (RCNC) a réuni plusieurs directions du gouvernement (affaires sanitaires et sociales, affaires juridiques, affaires vétérinaires, alimentaires et rurales, achats, patrimoine et moyens), la direction des douanes, les services du haut-commissariat,  l'Adecal Technopole, l’Agence Rurale et les services de la Province Sud. Cette première étape a permis de lever les incertitudes face au lancement d’une expérimentation de plantation de chanvre industriel, dès le mois de janvier 2024 pour une durée de 18 mois. Ce sera le temps de mettre en place « un mode de gouvernance pérenne et partagé », a indiqué Djamil Abdelaziz, directeur du RCNC à la DAPM.

Les multiples potentialités du chanvre

 

Plusieurs étapes d’analyses préalables ont été nécessaires pour comprendre les différentes facettes techniques, méthodologiques, économiques et environnementales, lever les freins juridiques, identifier les acteurs et opérateurs potentiels et développer un business plan viable. Le développement d’une filière nécessite en effet de nombreuses interventions à différents stades du projet. « Il faut d’abord choisir les semences, les tester, mesurer leurs effets scientifiquement pour savoir si elles sont en adéquation avec les sols, puis produire et transformer la plante » a ainsi précisé Djamil Abdelaziz,.

Le chanvre apparaît ainsi comme un végétal intéressant qui permet, dans sa forme industrielle, d’être exploité en totalité. Toutes ses parties peuvent être valorisées et transformées (graines, chènevottes ou paille de chanvre, fibres, poussières, fleur à usage thérapeutique) par différents acteurs dans des secteurs variés tels que la cosmétique, l’alimentation humaine et animale, le textile ou la construction.

En Nouvelle-Calédonie, le développement de la filière chanvre concernerait des cultivateurs, des transformateurs et des importateurs. Ils sont déjà nombreux à avoir manifesté leur intérêt.

Le chanvre représente également une activité économique non négligeable à l’échelle mondiale, qu’il s’agisse du chanvre industriel (construction) ou du chanvre à usage thérapeutique. Pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, la projection 2024 de l’activité générée par le  secteur du chanvre est de 2,7 milliards de dollars américains. Actuellement, l’Europe est la première région productrice de chanvre devant la Chine et les États-Unis.