Sur les chemins de la pirogue

Sur les chemins de la pirogue

12 juillet 2019

Culture

La pirogue Vaka Motu a fait escale à Port Moselle.

La pirogue Vaka Motu a fait escale à Port Moselle.

À l’occasion du passage en Nouvelle-Calédonie de la grande pirogue Vaka Motu qui participe au Melanesian Vanua Tour, une journée publique d’échanges sur l’histoire maritime kanak avait lieu au centre culturel Tjibaou cette semaine. Didier Poidyaliwane, membre du gouvernement en charge de la culture, des affaires coutumières, de la protection de l’enfance et de la jeunesse et des questions relatives à l’identité et à la citoyenneté, y participait.

Près de 26 heures de navigation ont été nécessaires à l’équipage calédo-vanuatais pour rallier la Calédonie depuis Port-Vila à bord de Vaka Motu, une pirogue de haute mer de près de 15 mètres de long. Cette traversée hors du commun s’inscrit dans le cadre du projet Melanesian Vanua Tour organisé par l’association Kenu One Project, en collaboration avec la fondation Okeanos, et plus précisément Okeanos Vanuatu.
Implantée dans de nombreux pays et territoires du Pacifique sud, cette fondation oeuvre depuis 2007 pour le renouveau de la navigation traditionnelle. Un leitmotiv qui a trouvé son écho en Nouvelle-Calédonie auprès de la toute jeune association Kenu One Project dont l’objectif est de renouer avec l’art du voyage à bord de grandes pirogues. Ce projet, baptisé “Kenu One Project, les chemins de la pirogue” a remporté deux prix en 2017 décernés lors des Assises des Outre-mer et de l’Agence calédonienne de l’énergie. Les aides financières perçues par l’association lui ont alors permis de lancer l’organisation de la pièce maîtresse de son projet : le Melanesian Vanua Tour.

Célébrer la culture maritime mélanésienne

Le Melanesian Vanua Tour consiste en un circuit maritime entre les archipels du Vanuatu et de la Nouvelle-Calédonie, à bord d’une pirogue hauturière de la fondation Okeanos. Ponctué d’escales, ce voyage s’associe à chacune de ses haltes à de nombreuses opérations comme la fête du lagon à Ouvéa, le quarantième anniversaire de l’intronisation du grand chef Vendegou de l’île des Pins, le projet éducatif de la direction de la Protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse pour la réfection de la pirogue Meryemana à Nouville, ou encore une journée de rencontre publique, d’échanges et d’études au centre culturel Tjibaou.
Celle-ci s’est tenue mercredi 10 juillet, en présence du membre du gouvernement en charge de la culture et des affaires coutumières, Didier Poidyaliwane, des représentants de l’associations Kenu One Project, de l’équipage de Vaka Motu, du consul du Vanuatu, de l’Agence calédonienne de l’énergie, de l’Université de la Nouvelle-Calédonie, etc. Débats, ateliers et projections de films étaient notamment au programme de la rencontre en faveur de la réappropriation et de la revitalisation des savoirs traditionnels liés à la pirogue à voile en Nouvelle-Calédonie.

Des enjeux multiples

« Le renouveau de la navigation traditionnelle porte des enjeux culturels et patrimoniaux certains, mais aussi des enjeux moins évidents d’ordres sociaux, économiques, régionaux et environnementaux, a indiqué Didier Poidyaliwane. Je pense à nos jeunes qui pourraient trouver des voies professionnelles dans ce secteur où les nouvelles technologies ont beaucoup à apporter, à la place que l’on pourrait offrir à cette navigation dans les baies de Nouméa, ou encore au développement de nos échanges avec le Vanuatu. »
Faire revivre des savoirs ancestraux, les moderniser au prisme des nouvelles technologies et développer une dynamique régionale fondée sur un transport maritime durable et écologique : telles sont les perspectives qu’offrent le mouvement du renouveau de la pirogue traditionnelle dans le Pacifique.

 

Didier Poidyaliwane aux côtés des acteurs du projet après le geste coutumier.

Didier Poidyaliwane aux côtés des acteurs du projet après le geste coutumier.

 

 

Les caractéristiques de Vaka Motu

• Pirogue hybride à double coque de haute mer
• 14,8 mètres de long pour une largeur de 6,2 mètres
• Capacité de transport : 20 passagers à la journée et 10 à 12 équipiers en haute mer
• Construction en bois et matériaux composites
• Tirant d’eau : 70 cm
• Voilure : 58 m2
• Deux moteurs électriques de 12 Kw hybrides (énergie solaire et biocarburant) et deux moteurs thermiques de 20 CV (huile végétale)
• Capacité de fret : 3 tonnes.

 

 

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