Cultiver l’avenir de l’agriculture
Au domaine de Deva, l’Erpa organisait le 5 septembre la Journée néo-calédonienne des jeunes agriculteurs (JNJA) avec le soutien des institutions, au premier rang desquelles le gouvernement. Une première édition qui a su rassembler.
Le but de cette opération d’envergure était d’informer, de susciter des vocations et d’accompagner les jeunes qui s’intéressent à l’agriculture en leur proposant un espace de rencontre et d’échange avec les acteurs du monde agricole, les professionnels et les institutions.
Formation, foncier, financement et gestion de projet, politiques agricoles, commercialisation et mutualisation… Organisé en grands pôles, le site permettait de récolter les informations nécessaires à tout jeune en formation agricole ou en phase d’installation. Mais aussi d’entrer en lien avec les personnes capables, pendant ce parcours souvent difficile, de les « aider à surmonter les obstacles », selon l’Établissement de régulation des prix agricoles (Erpa), à l’initiative de cette manifestation.
Soutenir les jeunes agriculteurs
Tendre vers l’autosuffisance alimentaire est l’objectif poursuivi par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, en lien avec les provinces. Cette ambition implique d’« assurer le renouvellement des producteurs vieillissants et d’aider les jeunes agriculteurs à s’installer », a déclaré Nicolas Metzdorf, président de l’Erpa, en ouverture de la JNJA. En effet, la moyenne d’âge des chefs d’exploitation ne cesse de reculer depuis de nombreuses années pour atteindre 53 ans, selon le dernier recensement agricole.
Accéder à la terre
La problématique du foncier demeure prégnante comme en témoigne Alizée Pain, 22 ans, actuellement en BTS agricole au lycée Michel-Rocard de Pouembout : « Toute ma famille est dans l’élevage sur Bourail. J’ai décidé de devenir agricultrice par amour de ce métier. Mon objectif est de m’installer, mais il faut avoir des terres ».
Au stand de la direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales (Davar) de la Nouvelle-Calédonie, les visiteurs se sont pressés pour se renseigner sur les baux ruraux sur foncier privé, un nouvel outil qui permet aux exploitants, notamment les jeunes, d’accéder à la terre, sans l’acheter, mais dans le cadre d’une location encadrée.
« Vous les jeunes, vous avez de la chance finalement avec tous ces dispositifs mis en place pour vous aider. Mais la terre, c’est un sacerdoce. Il faut y aller avec l’envie de faire, avec passion. Et là, c’est vraiment un métier merveilleux », a lancé Gérard Pasco, président de la chambre d’Agriculture lors d’un atelier d’échanges entre générations.
Premiers lauréats
Point d’orgue de la première édition de la JNJA, la remise des Trophées des jeunes agriculteurs, lancés fin juillet par l’Erpa, a clôturé la journée. Ce concours vise à récompenser des exploitants âgés de moins de 35 ans et à valoriser des parcours qui peuvent inspirer d’autres jeunes. Huit candidats, tous récompensés, ont été retenus pour être les ambassadeurs de la nouvelle génération d’agriculteurs. Parmi eux, cinq ont reçu une distinction particulière :
- Franck Soury-Lavergne (La Foa) : Trophée des jeunes agriculteurs 2017
- Christophe Courtot (Pouembout) : Trophée de l’innovation
- Martin Nemba (Hienghène) : Trophée de l’initiative
- Arnaud Bloc (Boulouparis) : Trophée de l’environnement
- Ludovic Souque (Bourail) : Trophée de l’encouragement
Loïc Hununi, 31 ans
Cet exploitant de Lifou fait partie des huit candidats retenus dans le cadre des Trophées des jeunes agriculteurs. « Je n’ai pas de formation, mais je pratiquais l’agriculture avec mes grands-parents, alors j’ai décidé de me lancer sur ma propre terre il y a un an en faisant du maraîchage et en produisant des avocats. Je les ai plantés en début d’année, donc je dois patienter trois ans avant la récolte. En attendant, j’écoule ma production maraîchère à la tribu et sur le marché à Lifou. J’ai été tout de suite partant pour participer aux Trophées des jeunes agriculteurs. Quand on a la volonté et l’envie, on y arrive toujours ! »