Un accord sur-mesure pour les acteurs économiques
Le premier Sommet économique Nouvelle-Calédonie-Vanuatu a réuni une centaine de participants le 13 février. Le processus historique de conclusion d'un accord commercial entre les deux archipels est lancé. Il devrait entrer en vigueur mi-2019.
Représentants des institutions et des organismes publics, acteurs économiques des deux pays…. l’affluence était forte ce mercredi au sein de la salle de conférence Jacques Iékawé à la CPS. Ce Sommet a d’abord permis de faire le point sur la coopération entre la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu, initiée depuis 2002 avec l’État, et qui s’est nettement intensifiée depuis quatre ans, avec la signature d’un cadre conjoint bilatéral en 2017. Les présentations économiques se sont ensuite enchaînées. Objectif ? Mieux connaître les marchés et les potentialités des uns et des autres. Et pour cause, le dernier exposé de la journée, très attendu, portait sur un futur accord commercial. Celui-ci vise à fluidifier les échanges entre les deux archipels grâce à l’établissement de deux listes de produits exportables de Nouvelle-Calédonie vers le Vanuatu, et vice-versa, sur lesquelles les deux gouvernements et les acteurs économiques se sont entendus.
Listes positives
Cette alliance, qui sera une première pour la Nouvelle-Calédonie, va permettre de favoriser les exportations des partenaires. Elle consiste à lever les freins tels que les droits de douanes ou les mesures de commerce extérieur. « Ce sont des listes positives qui ne doivent pas porter atteinte aux productions de chacun, a rappelé le président du gouvernement Philippe Germain. Par exemple, pour les produits agricoles, il s’agira de compléments de production et de privilégier alors l’importation de produits venant du Vanuatu ou de Nouvelle-Calédonie, plutôt que d’autres pays ». Plus de 40 éléments composent chacune des listes avec une dominante de produits agricoles (fèves de cacao, arachides, kava, tubercules transformées, agrumes…) et agroalimentaires (jus de fruit, confitures…) pour le Vanuatu et de produits agroalimentaires (saucisson, jambon, pâtes, farine…) et de biens d’équipement (ciment, tubes PVC, textile…) pour la Nouvelle-Calédonie. En parallèle, une liste de services doit être établie. Des discussions entre acteurs économiques sont encore en cours pour certains produits, tandis qu’il reste aussi des questions phytosanitaires à régler par les services compétents.
Doubler le marché
À l’issue de la journée, Philippe Germain et Charlot Salwai, le Premier ministre du Vanuatu, ont signé sous les applaudissements une déclaration conjointe qui va permettre de déclencher le processus d’adoption de l’accord, souhaité avant la fin du premier semestre 2019. « C’est une ouverture d'horizon pour nos agriculteurs, éleveurs, industriels, prestataires de services, a insisté le président du gouvernement. Les entreprises comptent sur cet accord pour intensifier leurs échanges ». « Ce premier Sommet a pu avoir lieu grâce à la volonté des acteurs économiques », a renchéri Charlot Salwai. Les intéressés y voient effectivement la perspective de toucher un marché de près de 600 000 habitants, soit le double de la capacité actuelle...
Autres points de l'accord
Le futur accord commercial prévoit, par ailleurs, la création d’un comité économique et commercial dont le rôle sera de suivre sa mise en œuvre et de statuer sur l’évolution des listes, notamment sur l'entrée de nouveaux produits. Parmi les autres points importants du texte, la définition des « produits d'origine » qui se réfère aux règles de l'accord commercial du Groupe Fer de lance mélanésien, une clause de sauvegarde industrielle, si l'une ou l'autre partie sent une menace pour l’une de ses productions locales, ou encore l'engagement de privilégier les activités de services de la Nouvelle-Calédonie et du Vanuatu.