Le ministre sur le terrain de la crise
Le ministre des Outre-mer a débuté ses visites le 13 octobre, en présence du président du gouvernement, Louis Mapou. À l’occasion de ce déplacement, marqué par la crise sanitaire, Sébastien Lecornu a tenu à rappeler que l’État est « aux côtés des institutions de la Nouvelle-Calédonie pour faire face à l’épidémie de Covid-19 ».
Après avoir observé un isolement de sept jours, le ministre des Outre-mer est allé à la rencontre des élus calédoniens et des soignants, soucieux d’établir un état des lieux de la crise sanitaire qui frappe le territoire. Première étape de la visite ministérielle, le traditionnel dépôt de gerbe aux monuments aux morts en présence d’un petit comité d’autorités civiles et militaires. Sébastien Lecornu a ensuite été accueilli par une coutume au Sénat coutumier. S’en est suivie un temps d’échanges avec les sénateurs, notamment sur l’avenir institutionnel, en présence du président du gouvernement, Louis Mapou.
« La situation est tendue, mais elle est tenue »
Accompagné par plusieurs élus, le ministre s’est ensuite rendu au Médipôle, point névralgique de la prise en charge des patients Covid sur le territoire, où il s’est longuement entretenu avec les équipes médicales. Cette visite a été l’occasion d’apporter son soutien aux soignants en première ligne, et de témoigner sa solidarité aux malades et aux familles endeuillées. À l’issue de cette séquence, Sébastien Lecornu s’est exprimé devant les médias. « La situation est tendue, mais elle est tenue » a-t-il constaté, seulement, « le Covid-19 continue de tuer et d’abîmer la santé de personnes parfois fragiles sur d’autres terrains. Pour tenir dans la durée, il faut d’abord permettre aux services hospitaliers de tenir », a insisté le ministre avant de détailler la manière dont l’État va continuer d’accompagner la Nouvelle-Calédonie dans cette crise.
Soutien de l’État
Il a d’abord annoncé dans les tous prochains jours l’arrivée de 42 nouveaux renforts sanitaires « pour compléter ou relayer les soignants de la solidarité nationale et de la réserve sanitaire » et ainsi « atteindre l’objectif cible de 300 personnels ». L’État va également débloquer une enveloppe de 3,8 milliards de francs « dès cette semaine » pour « permettre à la Nouvelle-Calédonie d’exercer pleinement ses compétences sur le terrain sanitaire ». Le ministre a enfin confirmé la possibilité de réaliser des évacuations sanitaires de patients calédoniens vers la Métropole pour soulager le service de réanimation, ainsi que le soutien du service de santé de l’armée.
Respect des mesures et vaccination
Sébastien Lecornu en a également appelé à la responsabilité de la population quant au respect des gestes barrière et des mesures de confinement adapté. Selon le ministre, la stratégie adoptée par la Nouvelle-Calédonie « ne manque pas de courage » et il a salué la réouverture des établissements scolaires, tout en encourageant les élus à prendre des « mesures un peu plus coercitives » pour éviter un rebond épidémique. Le ministre a enfin évoqué la vaccination en souhaitant qu’elle soit la plus large possible. Dans l’après-midi, il s’est justement rendu dans l’un des centres de vaccination de Nouméa, à Ko We Kara, pour en apprécier l’organisation, avant de rejoindre le centre médico-social de Hulup à Ouvéa au terme d’une journée consacrée à la crise sanitaire.
« Prendre soin les uns des autres »
Sébastien Lecornu a franchi l’enceinte du Sénat coutumier accueilli par son président, Yvon Kona. Le sénateur Hippolyte Sinewami-Htamumu qui a pris la parole pendant la coutume, a tenu, au nom de l’ensemble de l’institution, à remercier le ministre pour sa visite. « Nous avons beaucoup de choses à partager, a-t-il indiqué. La prise en compte des institutions coutumières est encore légère », même si le grand chef a reconnu une amélioration « au niveau des actions et des travaux menés dans le cadre de la crise sanitaire ». En retour, le ministre des Outre-mer a tout d’abord souhaité avoir une pensée « pour les familles qui pleurent leurs morts » avant d’ajouter, dans ce contexte si particulier : « Nous devons prendre soin les uns des autres quelles que soient nos opinions politiques ».