La Calédonie numérique s’organise et se mobilise
Diginova, l’événement consacré au digital et à l’innovation qui s’est tenu du 12 au 14 septembre à l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC), a drainé près de 800 personnes. Un succès qui s’explique par l’essor du numérique dans la société civile et le secteur privé, mais aussi au sein de l’administration calédonienne qui s’est engagée dans cette voie depuis 2013 au travers de son Plan stratégique pour l’économie numérique (PSEN).
Simplification administrative, diversification économique, compétitivité, emploi, rééquilibrage, cohésion sociale… Face aux nombreux enjeux de la transition numérique, la Nouvelle-Calédonie s’organise et se mobilise. Ainsi est né le salon DIGINOVA, dont la deuxième édition vient de s’achever. Organisé par l’UNC, le gouvernement, le MEDEF-NC et l’OPT, l’événement a réuni plus de 50 conférenciers issus de huit pays, 25 exposants, un public venu en nombre et les deux membres du gouvernement en charge de secteur, Christopher Gygès pour l’économie numérique, et Vaimu’a Muliava pour la transformation numérique de la fonction publique.
L'administration à l'ère du numérique
L'administration à l'ère du numérique était cette année l’un des thèmes de réflexion proposés par DIGNOVA. Une table-ronde, animée par Maxime Bollengier de la cellule Économie numérique (EcoNum) du gouvernement, interrogeait ainsi les participants sur la question « Vers un gouvernement ouvert ? ». « La notion de gouvernement ouvert fait appel à l’idée de transparence de l’action publique, mais aussi à celle de l’ouverture de l’administration à de nouvelles formes de concertation et de collaboration avec la société civile, à travers notamment ce qu’on appelle "l’open-data"», explique Maxime Bollengier. L’open-data, ou base de données ouverte en français, consiste à mettre à la disposition du public, pour un usage libre, les données collectées par l’administration, à l’image d’un bien public. La Nouvelle-Calédonie fera-t-elle ce choix ? « Tout est une question d’équilibre, nuance le chargé de mission de la cellule EcoNum. La transformation numérique est initiée mais elle rencontre encore des limites, comme la fracture numérique notamment. »
Le numérique en bonne santé dans le secteur médical
La direction des Affaires sanitaires et sociales (DASS) était également mobilisée sur le thème de l’administration numérique à l’occasion d’une table ronde sur la technologie au service de la santé. « Deux projets ont été discutés lors de cette rencontre, détaille le Dr Sébastien Mabon, chargé de mission e-santé pour le plan Do Kamo. La mise en place d’une messagerie sécurisée entre médecins et la création du dossier médical unique partagé par tous les professionnels de santé, qui correspond à l’action 39 du plan Do Kamo. » Continuité, confidentialité, sécurité et économie des soins sont au cœur de ces deux dispositifs qui appellent d’autres défis à venir, tels que la mise en place du numéro calédonien de santé annoncée dans la déclaration de politique générale du président du gouvernement, et l’union des infrastructures informatiques des centres hospitaliers.
« Les investissements importants réalisés par la Nouvelle-Calédonie dans le numérique au Médipôle ont permis à l’e-santé de bien se développer », confirme le Dr Mabon.
Reste maintenant à former les acteurs pour accompagner le changement des pratiques.