Les communes s’approprient la prévention de la délinquance
Les communes s’approprient la prévention de la délinquance
16 octobre 2018
Le gouvernement poursuit son soutien à la mise en place d’actions de sécurité et de prévention de la délinquance dans les communes. Il vient d’attribuer 15,5 millions de subventions à celles de Canala, Koné, La Foa et Thio, dans le cadre de leur conseil local ou intercommunal dédié.
Les conseils locaux, ou intercommunaux, de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD ou CISPD) participent à la prévention de la délinquance mais aussi à la lutte contre la récidive et le décrochage scolaire. Les collectivités locales dotées de ce type de conseil peuvent bénéficier d’un soutien financier de la Nouvelle-Calédonie, à travers sa direction de la Protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse (DPJEJ), qui étudie leurs demandes. Un arrêté du gouvernement a validé, le 9 octobre, le versement de subventions à quatre dossiers retenus : 5,5 millions de francs à Canala, 3,5 millions à La Foa et à Koné, et 3 millions à Thio.
La Maison des jeunes joue les catalyseurs
La Foa est engagée dans cette dynamique à travers un conseil intercommunal qui associe les communes de Sarraméa, Farino et Moindou. Samuel Travouillon, responsable du service jeunesse et sport de la commune de La Foa, est le référent de ce CISPD. Et il dresse « un bilan très positif » des actions qui ont pu être menées depuis 2016 grâce aux subventions du gouvernement. Le catalyseur de ces initiatives est la Maison des jeunes, un local mis à disposition par la province Sud en face de la mairie et qui se veut depuis plus de trois ans un point de rencontre, d’échanges et d’information. « Grâce aux fonds, nous avons pu y développer des ateliers, organiser des journées sportives et culturelles, des sorties, dispenser des aides à la formation (Bafa, secourisme…) et rémunérer une animatrice, qui est là toute la semaine et accompagne les jeunes dans leurs démarches, leurs projets, indique Samuel Travouillon. La Maison des jeunes est devenue un lieu de rendez-vous, notamment pour les jeunes déscolarisés. Ça a créé une vraie dynamique d’insertion. »
« Une réelle dynamique constructive »
L’espace est ouvert du lundi au samedi de 9h à 17h. Outre les activités organisées chaque semaine, les jeunes y trouvent, en libre accès, des postes informatiques et le Wifi, et même du thé et du café. Un volontaire du service civique y assure une présence renouvelée tous les six mois, aux côtés de l’animatrice. Le duo est à l’écoute des jeunes et leur transmet toutes les informations qui les concernent. Résultat, la fréquentation est en hausse, avec une moyenne mensuelle de 250 passages. « Depuis que cette équipe est en place, on a remarqué un plus grand calme sur la commune, assure Samuel Travouillon. Ça n’évite pas la délinquance de passage, mais elle n’est plus le fait des jeunes du village. On souhaite maintenant recruter un coordonateur de veille éducative pour relancer pleinement le CISPD. » Le référent jeunesse souligne « une réelle dynamique constructive » et conclut : « Les jeunes se sentent plus écoutés, ils commencent à s’ouvrir et à être acteurs de leur espace. Cela montre que lorsqu’ils sont soutenus, ils ont envie de progresser et d’évoluer. »
Journées d’appel au développement durable
S’agissant des autres communes, Canala et Thio bénéficient du dispositif depuis l’an dernier. À Canala par exemple, les projets d’actions sont centrés sur la citoyenneté, notamment à travers la création d’un conseil municipal des enfants, l’instauration des Journées d’appel au développement durable (sur le modèle des journées Défense et citoyenneté) ou la promotion de la formation et de l’insertion professionnelle des jeunes via le carrefour des métiers.
Koné s’est inscrit en 2018 pour la première fois dans le dispositif. Les projets du CLSPD se concentrent sur la prévention de la délinquance des mineurs à travers, notamment, la gestion concertée des incivilités aux abords des établissements scolaires, la sensibilisation à la citoyenneté, la création d’une cellule de veille éducative ou d’un réseau de soutien à la parentalité. Ils portent également sur l’insécurité routière, avec la mise en place d’un groupe de travail visant à réduire le nombre d’accidents sur la commune.
En 2017, ce sont aussi 15,5 millions de francs qui avaient été partagés entre Bourail, Canala, La Foa et Thio.