Adoption du projet éducatif
L’avenir de l’École calédonienne vient de franchir une étape importante. Le gouvernement a adopté à la quasi-unanimité – dix voix sur onze – le projet de délibération devant instaurer le cadre juridique du projet éducatif. Il sera examiné au Congrès avant la rentrée 2016.
Si l’État conserve sa prérogative, notamment pour la délivrance des diplômes et pour les programmes du second degré, la Nouvelle-Calédonie devait se doter d’une politique éducative qui lui soit propre. Fruit d’une démarche collaborative, ce texte définit un cap ambitieux en visant également « de donner une place plus importante aux cultures dont les élèves sont porteurs et de renforcer le sens civique et moral », a rappelé Hélène Iékawé, en charge de l’enseignement au gouvernement. Son préambule évoque « une école adaptée aux réalités du pays, qui prend en compte l’héritage historique » de la Nouvelle-Calédonie. Il souligne la dimension plurielle d’une école « permettant la reconnaissance des différences ». Cette introduction sera affichée, dès la rentrée 2016, dans tous les établissements scolaires du pays. Ce sera l’une des premières actions marquantes du projet éducatif.
Composée d’une trentaine d’articles, la délibération-cadre fixe les objectifs suivants : 100 % de réussite au diplôme national du brevet, quel que soit le lieu de scolarisation des élèves ; 75 % d’une classe d’âge doit obtenir le baccalauréat général, professionnel ou technologique à l’échéance 2020 ; 40 % d’une classe d’âge doit parvenir au niveau licence ou au niveau III, toutes filières de l’enseignement supérieur confondues d’ici à 2025.
Elle est accompagnée d’une soixantaine d’actions identifiées par les contributeurs du projet, largement issus de la communauté éducative. Des groupes de travail se sont désormais attelés à la définition des moyens nécessaires pour chacune d’entre elles. Le deuxième temps fort du projet éducatif sera en effet le plan d’actions qui doit être adopté et appliqué à l’horizon 2016-2017. Pour Hélène Iékawé, « l’ensemble de la classe politique doit porter ce message commun pour qu’il n’y ait pas de confusion auprès de la jeunesse ».