Un plan de relance en faveur d’un tourisme calédonien plus attractif, plus innovant et plus compétitif
Un plan de relance en faveur d’un tourisme calédonien plus attractif, plus innovant et plus compétitif
17 décembre 2025
Dans le cadre de la relance de la promotion internationale de la Nouvelle-Calédonie, Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de l’attractivité, a présenté ce mercredi 17 décembre, aux côtés des partenaires, un vaste plan destiné à soutenir l’activité touristique. Objectif : accueillir à minima 250 000 touristes d’ici 2032.
Après plusieurs années de crise, la Nouvelle-Calédonie dispose aujourd’hui d’une opportunité historique pour se réinventer, fédérer les énergies et bâtir une véritable filière touristique d’avenir, levier de diversification économique. Pour cela, le gouvernement envisage de renforcer considérablement la promotion internationale du territoire, dans une démarche concertée entre les acteurs publics et privés.
Le membre du gouvernement a insisté sur la volonté commune des acteurs du tourisme de relancer la promotion internationale malgré le contexte. « La Nouvelle-Calédonie doit aujourd’hui avancer malgré les difficultés. Le fait d’avancer ensemble, avec les acteurs publics et privés, montre que notre plan est à la fois ambitieux et réaliste pour permettre de recréer de la richesse en Nouvelle-Calédonie et on en a besoin en ce moment ».
L’objectif est clair et ambitieux : accueillir 250 000 touristes d’ici 2032 (année des Jeux Olympiques à Brisbane).
Le tourisme doit redevenir un moteur de croissance durable, de création d’emplois et de rayonnement international pour l’ensemble du pays, tout en transformant son ADN en profondeur : montée en gamme, diversification des offres et positionnement sur des marchés à forte valeur ajoutée.
Cette ambition nécessite une volonté partagée entre les collectivités, les compagnies aériennes, les hôteliers, les prestataires, les banques, les chambres consulaires et les acteurs de la formation autour d’une même vision : faire valoir les atouts de la Nouvelle-Calédonie à l’international.
Cette stratégie de relance volontariste et ambitieuse se matérialisera à travers :
- un plan d’actions concret sur les 100 premiers jours, pour enclencher immédiatement la dynamique de reconquête ;
- une structuration stratégique jusqu’en 2032, afin de bâtir un modèle pérenne, lisible et capable d’atteindre durablement le seuil des 250 000 visiteurs.
- une identité forte et fédératrice pour incarner cette nouvelle dynamique.
Pour Christopher Gygès, « le secteur touristique représente une véritable filière d’avenir » pour laquelle le gouvernement souhaite renforcer son soutien. « Le gouvernement va proposer de passer le budget de la promotion internationale de 250 à 400 millions de francs minimum. Ce budget sera renforcé par les recettes d’une partie de la taxe croisière et d’une taxe Airbnb, qui sera prochainement mise en place. Le but est d’arriver, fin 2026, à quasiment 700 millions de francs de budget et d’augmenter progressivement jusqu’à un milliard de francs de budget ».
Restaurer la confiance et faire rayonner la destination Nouvelle-Calédonie
La première étape de la relance consiste à restaurer la confiance et à améliorer la visibilité internationale de la Nouvelle-Calédonie, en lui redonnant toute sa place sur la carte du Pacifique.
Le gouvernement, en lien avec les provinces, Nouvelle-Calédonie Tourisme et les acteurs privés, engagera une stratégie de communication et de promotion unifiée :
- Renforcement significatif du budget de promotion internationale, ciblant l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon ;
- Campagnes conjointes entre institutions, compagnies aériennes, hôteliers et voyagistes pour une communication cohérente et impactante ;
- Offres « vol + hébergement » attractives pour stimuler la demande régionale ;
- Accueil d’une grande production audiovisuelle (série ou jeu national) dès 2026, pour offrir une vitrine médiatique exceptionnelle au territoire.
- Création d’un label d’excellence calédonien en lien avec les provinces : un service haut de gamme, une qualité irréprochable, une expérience premium intégrée, un engagement fort en faveur de la nature durable.
Améliorer la connectivité aérienne
Une des clés de la relance réside dans l’accessibilité de la destination Nouvelle-Calédonie. Les partenaires s’engagent ainsi à :
- mettre en œuvre une politique tarifaire volontariste sur les marchés prioritaires (Australie, Nouvelle-Zélande, Japon) ;
- favoriser l’arrivée de nouvelles compagnies aériennes régionales et internationales ;
- relancer les vols charter vers le Japon dès 2026, avec une fréquence d’au moins un vol par mois ;
- développer des partenariats « transport + hébergement » à prix compétitifs avec les acteurs du secteur pour rendre les séjours plus accessibles.
« Il faut s’inspirer de ce qui marche ailleurs, comme en Polynésie ou à Fidji, a expliqué le membre du gouvernement. La Nouvelle-Calédonie doit accueillir de nouvelles compagnies aériennes, tout en préservant Aircalin. Il n’y a pas de fatalité. On va aller chercher Fiji Airways, mais aussi rétablir des destinations comme Melbourne ou le Japon ».
Développement et diversification
La diversification de l’activité touristique passera aussi par le développement de plusieurs dispositifs :
- Positionnement de la Nouvelle-Calédonie comme une destination « MICE & Event » (Réunion, incitations, conférences et expositions – Meetings, Incentives, Conferences and Exhibitions) ;
- Renforcement des infrastructures d’accueil des congrès et des événements à Nouméa et dans les provinces ;
- Développement du tourisme sportif, en valorisant les atouts naturels du territoire pour accueillir des compétitions régionales et internationales (voile, golf, trail, kitesurf, etc.) ;
- Création d’un calendrier annuel afin de promouvoir les grands rendez-vous économiques, culturels et sportifs du territoire.
Soutenir l’investissement hôtelier et le développement de l’offre touristique
Pour accueillir davantage de visiteurs, la Nouvelle-Calédonie doit renforcer sa capacité d’accueil et diversifier ses offres.
Le gouvernement propose ainsi de mettre en œuvre une stratégie d’investissement touristique reposant sur :
- la relance de la construction et de la rénovation hôtelière, avec un accompagnement financier et fiscal ciblé ;
- le soutien à la diversification des hébergements (écolodges, gîtes, hébergements chez l’habitant, tourisme rural) ;
- la création de zones franches touristiques – en lien avec les provinces – pour attirer les investisseurs grâce à des avantages fiscaux et administratifs spécifiques.
Valoriser la formation, les compétences et l’emploi
Le gouvernement, en lien avec les établissements de formation et les professionnels prévoit également de déployer un plan global de développement des compétences touristiques, afin de promouvoir un service de qualité :
- Renforcement du budget de formation de nouveaux professionnels dans l’hôtellerie, la restauration, la culture et les activités de loisirs ;
- Adaptation des cursus aux besoins du secteur et aux attentes des visiteurs internationaux ;
- Valorisation des savoir-faire et des cultures locales, pour faire du tourisme un vecteur d’identité et de fierté.
Vers une nouvelle marque touristique
Pour incarner cette stratégie de redynamisation du tourisme calédonien à l’international, une nouvelle marque touristique sera créée pour remplacer l’actuel « Pacifique au cœur », adopté en 2010.
Une consultation sera lancée dans les semaines à venir auprès du grand public et des professionnels du tourisme pour définir la nouvelle identité de marque. Ils devront choisir parmi trois propositions de celui qui incarnera le mieux la Nouvelle-Calédonie en termes de promotion internationale.