L’eau potable sous protection
L’eau potable sous protection
19 août 2016
Aménagement du territoire Environnement et énergie Santé et social
Depuis 2004, le service de l’eau de la Davar travaille aux côtés des communes pour mettre en place des périmètres de protection réglementaires autour d’ouvrages de distribution d’eau potable. Cette semaine, des études sont en cours dans la région de Kouaoua.
Préserver la qualité de la ressource et protéger la santé des populations, tels sont les objectifs de la réglementation qui impose la délimitation de périmètres de protection des eaux (PPE) autour des captages d’eau potable. Après la provincialisation et une dizaine d’années sans avancée notable dans ce domaine, la Nouvelle-Calédonie, à travers la direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales (Davar), s’est vu confier la tâche de régulariser la situation. À ce jour, la procédure – longue et minutieuse – a été réalisée pour 250 captages d’alimentation en eau potable. Un travail titanesque qui se poursuit actuellement à Kouaoua où cinq captages et un forage sont concernés.
Protection à trois niveaux
La régularisation des PPE nécessite des études financées par la Nouvelle-Calédonie à hauteur de 20 millions de francs par an. Cette phase très importante permet de déterminer les trois niveaux de protection nécessaires. « Il y a d’abord un périmètre de protection immédiate. C’est une petite surface autour de l’ouvrage, quelques dizaines de m2 environ, où seules les personnes habilitées sont autorisées à entrer. Elle peut être clôturée, explique Erwann Lamand, agent du service de l’eau de la Davar. Vient ensuite le périmètre de protection rapprochée. Il correspond à une zone qui reste accessible, mais où les activités jugées dangereuses pour la ressource en eau sont interdites ou réglementées ». Y sont par exemple interdits les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), les élevages industriels et l’exploitation minière. Le dernier périmètre, dit de protection éloignée, constitue une zone de surveillance renforcée. Il ne présente aucune interdiction, mais seulement des prescriptions et des préconisations pour certaines activités.
Prélèvements et analyses
À Kouaoua, la mission de terrain (du 15 au 19 août) a été confiée au bureau d’études A2EP, sous la supervision du service de l’eau de la Davar. « Le forage, qui alimente la totalité du village de Kouaoua, est un cas particulier. Il est géré par la SLN qui a accepté de participer à cette procédure de régularisation et de financer l’étude le concernant », précise Erwann Lamand. Sur place, différentes mesures sont réalisées par les ingénieurs – pH, température de l’eau… – et des prélèvements d’eau sont envoyés en laboratoire. « Les analyses bactériologiques et physico-chimiques sont systématiques. Elles sont complétées en fonction de l’environnement du captage (hydrocarbures, pesticides…) ». L’étude et la délimitation des périmètres de protection des eaux qui en découlent sont présentées en premier lieu aux communes et aux propriétaires fonciers concernés, avant de faire l’objet d’une enquête administrative, puis d’être retranscrites en arrêté du gouvernement. « Ce travail demande beaucoup d’échanges et un grand rapport de confiance avec les services techniques des mairies, les élus, les coutumiers… Il est très bien accueilli par les différents acteurs impliqués directement ou indirectement dans la protection de la ressource en eau », souligne l’agent de la Davar.
Vers une nouvelle réglementation
Le service de l’eau travaille, en étroite concertation avec les services provinciaux et de la Nouvelle-Calédonie, sur des projets de textes qui permettront d’introduire une sécurité juridique qui fait actuellement défaut et de répondre, pour partie, aux besoins des différentes collectivités en matière de gestion de l’eau. Les trois domaines d’intervention prioritaires concernent la gestion du domaine public fluvial de la Nouvelle-Calédonie, les prélèvements d’eau et les périmètres de protection des eaux autour des captages destinés à la consommation humaine.