Mention passable au Bac

Mention passable au Bac

20 décembre 2018

Éducation et formation

Hélène Iékawé, entourée de Jean-Charles Ringard-Flament et de Danielle Guaenere (vice-rectorat), à l’heure des résultats.

Hélène Iékawé, entourée de Jean-Charles Ringard-Flament et de Danielle Guaenere (vice-rectorat), à l’heure des résultats.

La session 2018 des examens a livré ses résultats. Ils demeurent inférieurs à la Métropole, mais fidèles à la logique de progression depuis dix ans. Mention bien au brevet et au CAP. Le Bac en revanche se comporte moins bien, en dépit d’un succès honorable du Bac pro et du volume global des 
mentions, en hausse.

Membre du gouvernement en charge de l’enseignement, Hélène Iékawé commente les résultats  des examens 2018. Le DNB, diplôme national du brevet, pour commencer. « C’était le premier brevet rénové dans le cadre de la réforme du collège, et les résultats sont très satisfaisants », affirme-t-elle. Un taux de réussite de 79 %, le plus élevé depuis 2012, 82,5 % dans le public et 78,3 % dans le privé. Une légère amélioration des résultats, surtout un volume de mentions en très nette progression, se situant à 51,4 % des candidats présents, dont 31 % de mentions Bien et Très Bien, et ceci malgré « un brevet plus exigeant car comportant notamment davantage d’épreuves », comme le précise Jean-Charles Ringard-Flament, le vice-recteur.

76,6 % pour le CAP

Le CAP, certificat d'aptitude professionnelle, « premier diplôme d’insertion », est l’examen qui connaît la plus forte réussite (76,6 %), note Hélène Iékawé, avec une hausse de près de 5 points sur un an et un retour au niveau de 2016. « Je tiens à saluer le travail des équipes, qui a permis de rectifier le tir. Ça n’a pas été facile en effet, car nous avons chargé les classes, il y a eu des discussions avec les organisations syndicales… »

Inquiétudes pour la série S du Bac général

Le Bac ensuite, corrigé localement pour la deuxième fois. « Les résultats restent en deçà des attentes, notamment le Bac général et le Bac technologique. » Tous bacs confondus, le taux de réussite atteint 79 % (2 800 candidats admis), soit 2 points de moins qu’en 2017. Dans le détail, le Bac général affiche un taux de réussite de 83,5 %, inférieur de 3,5 points à 2017. La série Littéraire est en recul, la série ES aussi. « C’est la série S, scientifique, - 5,4 points sur un an, qui nous préoccupe principalement, avec des notes en maths et en sciences physiques assez éloignées des résultats escomptés, s’inquiète le vice-recteur. Il nous faut retravailler avec les équipes pédagogiques, les chefs d’établissements, les corps d’inspection, afin d’adopter une stratégie d’accompagnement plus élaborée ».

L’impact du projet éducatif

Même déception en ce qui concerne le bac technologique (80,3 %), notamment sur les séries ST2S (- 11 points par rapport à 2017) et STMG (- 8 points), même s’il semble que les sujets proposés aient été plus « sévères » cette année. Heureusement, le Bac professionnel parvient à surnager (74,3 %, soit + 0,7 point), malgré là aussi, des effectifs en hausse (des classes passées de 24 à 30 élèves). « D’une manière générale, les performances au lycée sont la traduction des initiatives lancées en 2017 dans le cadre du projet éducatif de la Nouvelle-Calédonie, analyse Jean-Charles Ringard-Flament. Du CAP au Bac pro, si davantage de gamins réussissent, on peut penser que les mesures ont porté leurs fruits, comme les heures d’accompagnement en français et en maths, qu’elles ont eu un impact sur les résultats aux examens ».

Traduction de la promotion sociale

Le BTS, brevet de technicien supérieur, enfin. « Lui aussi en deçà des attentes », regrette Hélène Iékawé. Un taux de réussite de 70,3 %, en recul de 5,5 points, mais à relativiser. Explication : la session 2018 comptait 25 % de candidats de plus qu’en 2017, en raison de l'augmentation de l'offre de formation. 567 élèves ont ainsi décroché leur diplôme, contre 489 l’an dernier ! « C’est aussi la traduction de la promotion sociale qui a été souhaitée par le projet éducatif de la Nouvelle-Calédonie… », indique le vice-recteur.

Amiens et Polynésie française sont les deux académies de référence au regard de l'origine sociale des élèves du second degré.
Amiens et Polynésie française sont les deux académies de référence au regard de l'origine sociale des élèves du second degré.

Quatre Calédoniens à Sciences Po Paris

En marge de ces résultats, le vice-recteur a annoncé que quatre nouveaux Calédoniens, sur les douze qui s’étaient présentés cette année, avaient été admis à Sciences Po Paris, partenaire de la Nouvelle-Calédonie. Ils sont on ne peut plus représentatifs du pays ! Deux jeunes femmes viennent du lycée des Îles à Lifou et du lycée Antoine-Kela de Poindimié, et deux garçons du lycée Apollinaire-Anova à Païta et du lycée du Grand Nouméa à Koutio. Les Loyauté, la province Nord, la côte est et le sud ! Une opération par laquelle, selon le vice-recteur, « de la matière grise, année après année, se densifie sur le territoire calédonien ».