Une rencontre pour agir sur le pouvoir d’achat des Calédoniens

Face aux défis économiques actuels, Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de l’économie, a convié l’ensemble des partenaires sociaux, des acteurs économiques et des représentants politiques à un séminaire dédié au pouvoir d’achat des Calédoniens et à la structure des prix. Objectif : élaborer une stratégie concertée visant à structurer un plan d’actions concrètes dans les prochaines semaines.
Le séminaire qui s’est tenu ce 21 février avait pour objectif premier de dresser un premier état des lieux et d’identifier avec l’ensemble des acteurs concernés les leviers d’action à privilégier afin d’améliorer le pouvoir d’achat des Calédoniens et de favoriser une baisse des prix.
« On a voulu saisir à bras le corps ce sujet en travaillant sur l’ensemble de la chaîne, à la fois sur la question des salaires, celle de la structure des prix, mais aussi sur la question de la transparence et de la concurrence. Ce séminaire est un point de départ », a indiqué le membre du gouvernement.
Un état des lieux de la situation actuelle
Élise Desmazures, directrice de l’Institut de la statistique et des études économiques (ISEE) a dressé un état des lieux de l’évolution des prix en Nouvelle-Calédonie afin de poser un diagnostic clair et partagé. Le constat est clair, de 2013 à 2023, les prix ont davantage augmenté que les revenus, ce qui a pour effet de dégrader le pouvoir d’achat. Par ailleurs, il est à noter que depuis la crise de 2024, l’indice des prix à la consommation a fortement augmenté, ce qui affaiblit davantage le pouvoir d’achat des ménages les plus fragiles économiquement.
Il existe néanmoins des outils pour réglementer les prix de certains produits. Ce sont les accords interprofessionnels qui ont été mis en place ces dernières années, tels que les « Boucliers qualité prix » qui fixent un prix maximal sur certains produits de consommation courante.
John Trupit, le directeur des Affaires économiques (DAE) a également présenté les dispositifs de contrôle des prix existants, avec notamment l’obligation de transparence sur les prix pratiqués par les grandes et moyennes surfaces. Cette mesure a permis la création d’outils d’information à destination du grand public, tels que le site web ou l’application « Prix.NC ».
Leviers et mesures possibles pour lutter efficacement contre la vie chère
Stéphane Retterer, président de l’Autorité de la concurrence de Nouvelle-Calédonie, a quant à lui évoqué les constats et les recommandations émis par ses services pour notamment faire face à la hausse des prix. Le fait de limiter les intermédiaires et de favoriser les circuits courts font notamment partie des possibles solutions.
Il a également mentionné d’autres leviers comme la réduction des droits de douane, la simplification des taxes existantes ou encore une révision de la protection des marchés.
À l’issue de ces présentations, les acteurs économiques ont été invités à proposer des thématiques clés sur lesquelles ils souhaitent travailler avec le gouvernement pour établir une feuille de route. L’exécutif a fixé un calendrier de travail dans le but d’élaborer un plan d’actions concrètes pour soutenir le pouvoir d’achat des Calédoniens et agir sur les prix.
La stratégie finalisée devrait ainsi être présentée au gouvernement à la fin du mois de mars avant d’être présentée au Congrès.