La Papouasie-Nouvelle-Guinée s’intéresse au savoir-faire calédonien en matière d’ingénierie et d’innovation

La Papouasie-Nouvelle-Guinée s’intéresse au savoir-faire calédonien en matière d’ingénierie et d’innovation

21 août 2024

Numérique Relations extérieures

Timothy Masiu a rencontré plusieurs acteurs calédoniens qui ont présenté le savoir-faire local en matière d’ingénierie et d’innovation.

Timothy Masiu a rencontré plusieurs acteurs calédoniens qui ont présenté le savoir-faire local en matière d’ingénierie et d’innovation.

Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement chargé de la construction, de l’urbanisme, de la transition numérique et de l’innovation technologique, a reçu Timothy Masiu, ministre des technologies de l’information et de la communication (TIC) de Papouasie-Nouvelle-Guinée. L’occasion de lui faire découvrir les projets calédoniens innovants. Cette visite s’inscrit dans une dynamique de coopération régionale, visant à promouvoir le développement économique et l'innovation technologique.

L'année dernière, les ministres Timothy Masiu et Vaimu'aMuliava, accompagnés d'une dizaine d'autres ministres des TIC du Pacifique, dont l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ont signé la Déclaration de Lagatoi, un engagement fort en faveur de la coopération régionale et de la construction d'un Pacifique unifié. Parmi les objectifs de la déclaration, figure notamment la réduction de la fracture numérique et le renforcement de la cybersécurité.

Cette vision, portée par Timothy Masiu, président du Pacific ICT Dialogue et par Vaimu'a Muliava, vice-président du dialogue, vise à permettre aux populations et aux entrepreneurs des pays et territoires insulaires du Pacifique d'utiliser les TIC comme un levier de développement. Ainsi, cette initiative favorise l'innovation et l’entreprenariat local et permet de retenir les talents et compétences autochtones.

La visite du ministre papou marque le soutien de la Papouasie-Nouvelle-Guinée dans les épreuves que traverse la Nouvelle-Calédonie. Dans un esprit de solidarité, ce dernier a offert d’explorer des pistes de coopération commerciale afin d’aider les entrepreneurs TIC calédoniens à pénétrer le marché papou, qui compte plus de dix millions de clients potentiels et de participer ainsi à l’effort de relance.

Accompagné du membre du gouvernement Vaimu’a Muliava, le ministre Timothy Masiu a rencontré plusieurs entrepreneurs calédoniens qui ont présenté le savoir-faire local en matière d’ingénierie et d’innovation.

L’innovation technologique, un savoir-faire valorisé

Le ministre a ainsi rencontré plusieurs start-ups calédoniennes qui ont présenté leurs projets innovants. Parmi eux, la construction de bateaux en bambou par Catamarine, la production de miel connectée de la Case du Miel, l’utilisation de technologies innovantes par FireTracking pour la détection et le contrôle des incendies, ainsi que la bioconversion des déchets organiques agricoles et agro-industriels par NeoFly.

D’autres projets innovants ont également été présentés à la délégation, notamment l’utilisation de données géospatiales par Insight pour la résilience aux changements climatiques et les aéroports flottants pour hydravions développé par Terciel.

Les échanges entre les acteurs économiques calédoniens et le ministre ont été fructueux.

Les échanges entre les acteurs économiques calédoniens et le ministre ont été fructueux.

 

Les échanges entre les acteurs économiques calédoniens et le ministre ont été fructueux. Ce dernier a été particulièrement impressionné par le savoir-faire et l’expertise des entreprises calédoniennes en matière d’innovation technologique.

Afin de faire bénéficier les start-ups calédoniennes de financements vitaux à la reconstruction économique, Vaimu’a Muliava a fait part de son souhait pour que la Nouvelle-Calédonie rejoigne l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’agence TIC de l’ONU, et qu’une antenne soit installée à Nouméa. Cette initiative, soutenue par le ministre papou, est actuellement à l’étude. Elle permettrait d’engranger des flux financiers pour booster les initiatives locales et de bénéficier de programmes de développement, tels que le programme "Smart Villages Smart Islands".

Un partenariat « gagnant-gagnant » en terre coutumières

 

Vaimu'a Muliava, chargé au gouvernement de la construction et de l’urbanisme et président de la SECAL, a présenté au ministre Masiu la troisième tranche de travaux de la ZAC Panda. Cette opération, menée sur terres coutumières en partenariat avec la province Sud et la SECAL, permettra à terme d’accueillir 120 nouveaux lots, répartis en lots résidentiels pour les particuliers et en zones réservées au développement économique à destination des entreprises et des artisans.

Le membre du gouvernement a présenté au ministre Masiu la troisième tranche de travaux de la ZAC Panda.

Le membre du gouvernement a présenté au ministre Masiu la troisième tranche de travaux de la ZAC Panda.

 

Le ministre Masiu a trouvé le concept « très intéressant », ajoutant : « Nous avons des initiatives similaires en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il me semble que les propriétaires terriens sont déterminés à travailler, prêts à devenir des partenaires du développement, c’est la voie à emprunter ».

Cette opération, menée sur terres coutumières en partenariat avec la province Sud et la SECAL, permettra à terme d’accueillir 120 nouveaux lots.

Cette opération, menée sur terres coutumières en partenariat avec la province Sud et la SECAL, permettra à terme d’accueillir 120 nouveaux lots.

 

La régionalisation des télécommunications : un enjeu stratégique et économique

Le ministre et sa délégation se sont ensuite rendus à l’Office des postes et télécommunications (OPT). L’occasion pour la délégation papoue de découvrir le fonctionnement de l’OPT, les travaux entrepris dans le cadre d’une couverture optimale du territoire en matière de télécommunications et de faire un comparatif avec le système mis en place en Papouasie-Nouvelle-Guinée.                                  

Le ministre et sa délégation ont été accueillis à l’Office des postes et télécommunications (OPT).

Le ministre et sa délégation ont été accueillis à l’Office des postes et télécommunications (OPT).

 

« Les technologies évoluent avec l’arrivée de l'intelligence artificielle, des cyber-enjeux, des problématiques de cybersécurité, des abus et de la désinformation. Toutes ces choses poussent les populations du Pacifique à se rencontrer, à s’unir sur des principes, et à travailler main dans la main pour s'assurer que la région est sécurisée et protégée dans ce domaine », a indiqué le ministre Masiu.

Vers une coopération régionale unifiée en matière de numérique          

Une séquence a également été organisée à la CPS.

Une séquence a également été organisée à la CPS.

 

La visite a également été marquée par une rencontre avec le directeur général de la Communauté du Pacifique (CPS) Stuart Minchin, l’organisation régionale scientifique et technique, membre du Pacific ICT Dialogue et acteur clé de la coopération régionale.

Le Pacific ICT Dialogue a pour vocation de créer un « avenir numérique unifié » à l’échelle régionale, en favorisant la coopération entre les pays de la zone afin de trouver des solutions adaptées aux défis communs, notamment dans les domaines de la cybersécurité et de la résilience aux changements climatiques.

Le premier jalon de cette vision s’est concrétisé par la signature de la Déclaration de Lagatoi, en 2023, où la Nouvelle-Calédonie était représentée par Vaimu'a Muliava. La seconde étape sera marquée par la présentation du plan d’action issu de cette déclaration, lors de la 53ᵉ réunion des dirigeants du Pacifique, prévue à Tonga la semaine prochaine.

L’étape suivante se déroulera en Nouvelle-Calédonie, lorsque les 18 pays et territoires membres du Pacific ICT Dialogue se réuniront à la CPS. Cet événement, soutenu par l’État, accueillera la réunion des ministres TIC du Pacifique. Cette rencontre offrira une vitrine privilégiée pour mettre encore une fois en lumière le savoir-faire et les talents calédoniens auprès de nos voisins du Pacifique, créant ainsi des opportunités de coopération et d’échanges commerciaux et techniques.